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Le sublime au creux de la main…

Le sublime au creux de la main…

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L’art monumental offre très souvent de grandes émotions. Etre face à la puissante matière, au travail gigantesque, démesuré, à la prouesse technique épate l’esprit, l’arrête, le sidère. Les grandes dimensions impressionnent, choquent parfois ou séduisent. Le rapport physiologique à une œuvre donne une part du ressenti que l’être humain peut éprouver face à la matière.

A l’opposé des œuvres monumentales, l’esprit sensible à la beauté reçoit parfois la même émotion forte, si ce n’est plus, face à une création aux dimensions très modestes. On pense alors aux petits plâtres de Giacometti par exemple ou aux enluminures moyenâgeuses. Mille exemples existent dans la création. Là aussi la prouesse technique épate, surtout en thermes de maitrise de la matière et la minutie, la patience dont a fait preuve le créateur.

Il faut ainsi découvrir et connaître les œuvres de Gérard Arène, ses micros sculptures qui tendent au sublime et qui tiennent au creux de la main. Oui, la douce peau d’une main, sa tendre chaleur accueillent avec bienveillance les personnages que sculpte Arène.

Gérard Arène aime le bois, ébéniste de métier, il se consacre désormais à la sculpture mais à délaissé le bois pour …le marron d’Inde. La graine du marronnier est devenue la matière favorite de ce sculpteur hors paire. Gérard les choisi patiemment, les fait sécher, les traite afin qu’ils deviennent imputrescibles et lorsque le marron est sec, il devient une délicieuse matière tel un bois tendre pour donner vie à ses créations.

Partons au XVIIIème siècle. A Toulon, d’où est natif Arène, les bagnards vendaient au Toulonnais des marrons sculptés porte bonheur, aux militaires des noix de coco gravées et des coffrets en marqueterie de paille pour les dames. Les forçats, de marron en marron, ont perfectionné cet art de sculpter cette originale matière. Des moines sculptaient aussi les marrons d’Inde en utilisant la coque de ces derniers pour représenter la capuche des religieux. Des marins, des gardiens de phare et des Poilus se sont aussi adonné à cet art. Histoire certainement de tuer le temps… Gérard Arène lui ne tue rien et donne vie à d’admirables visages sculptés dans cette singulière matière naturelle et apporte une touche finale de vie grâce à l’aquarelle.

Gérard continue ainsi cette tradition et met tout son talent minutieux à la réalisation de portraits magnifiques. Quelques gouges, un crayon à papier, une boite d’aquarelle, du vernis, des lunettes loupe, voilà le matériel nécessaire et suffisant pour façonner ces micros sculptures. Economie de moyens…profusion de talent…

Selon son inspiration, la forme du marron qui peut la dicter, la commande aussi (photos de face, et des profils suffisent), Gérard Arène fait naître au creux de ces mains des têtes et visages aussi expressifs que les sculptures d’un Daumier par exemple. Il baptise avec humour ces personnages qui, lorsqu’on s’approche d’eux - parfois loupe en main pour en desceller tous les détails fidèles -prennent véritablement vie et offre au regard toutes les facettes des sentiments et des tempéraments humains. Célèbres visages ou inconnus imaginaires, tout une humanité s’offre alors à l’échelle du marron d’Inde.

L’esprit naît ainsi de ces marrons sculptés, la vie apparait, même figée par la matière, la beauté du geste et du savoir-faire du sculpteur sautent aux yeux, le sublime tient alors au creux de la main…

Plus d’info : http://marron-sculpte.over-blog.com/


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