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DE CALM nous raconte le clip de Bertrand Betsch

DE CALM nous raconte le clip de Bertrand Betsch

Par  
Propos recueillis par Maximilien Friche

MN : Dans votre clip, on trouve des éléments de la personnalité de Bertrand Betsch perçus dans ses chansons, comme le côté écorché vif ou celui de la fragilité. Vous y rajoutez une bonne dose d'ironie puisque le chanteur se prend des disques sur la tête, vous jouez avec le rythme et la couleur très pop du titre, j'aimerais comprendre comment s'est construit le clip ?
Guillaume Carayol : Généralement, lorsqu'on me sollicite pour un clip, la première chose que je fais, c'est plonger dans la chanson. Quand je dis plonger, c'est l'écouter à tout moment de la journée pour voir déjà à quelle ambiance elle peut coller et puis, ça permet de mettre en marche la machine à idée. Pour Bertrand, il s'agissait du troisième clip que nous faisions ensemble. Sur le premier, il y avait une scène à laquelle il avait pensé et c'est elle qui a lancé l'écriture. Pour le second, c'était une sorte d'happening. Là, j'avais envie de prendre le temps de la réflexion et de bousculer Bertrand.

MN : Quelle était l'idée de base sur laquelle vous êtes parti ?
Guillaume Carayol : La première idée était de coller davantage aux textes. J'avais envisagé Bertrand en clown avec des enfants mais je ne sais plus pour quelles raisons, j'ai dévié de cette idée. Ah si, je crois que c'est au moment où j'ai eu l'idée de ces disques volants qui meurent au fond de l'eau. Parfois une idée en chasse une autre. J'ai toujours considéré Bertrand comme un héros de la chanson française et en même temps comme un grand enfant téméraire et fou dans le bon sens du terme. Ce sont ces deux considérations qui m'ont guidé. Du coup, je me suis détaché du texte pour me rapprocher du chanteur.

MN : Comment avez-vous construit le scénario de ce clip ?
Guillaume Carayol : J'avais envie de plusieurs niveaux d'histoires (même si clairement, on est davantage dans le domaine du rêve et de l'incohérence) guidés par le fait qu'il reçoive un disque en pleine face. C'était bien entendu symbolique par rapport à l'industrie du disque mais ça me permettait aussi d'ouvrir d'autres brèches. C'est ce que je préfère dans les clips : avoir la possibilité d'intégrer des tiroirs. Même si personne ne les ouvre. Ils sont là et ça me plait. Si certains les ouvrent ou en ouvrent d'autres, je suis comblé. Je voulais qu'on rêve mais que ce soit réaliste. J'ai pas mal pensé au film "Le Magnifique" de Philippe De Broca et le personnage de Jean-Paul Belmondo. Le pyjama vient de là.

MN : Comment s'est fait le choix des lieux, des couleurs par rapport au rythme et la tonalité de la chanson ?
Guillaume Carayol : Nous avons tourné durant l'été. Il faisait très chaud et nous étions très rouges… (rires) Globalement, mon idée était d'éviter tout repère spatio temporel. Qu'on ne puisse pas savoir si c'était l'été, l'automne… Qu'on ne voit que très peu ce qui entoure la piscine… Je savais que tout le hors-champ et l'incapacité de se situer dans le temps ou dans l'espace renforceraient l'idée de mauvais rêve. Comme souvent, j'ai tourné dans le sud du Tarn, près de Mazamet, à Saint Baudille pour être précis où tout est plus facile pour moi. J'aime beaucoup tourner là-bas car j'y ai grandi et je connais parfaitement les lieux, les habitations. J'y trouve en général tout ce dont j'ai besoin. Les personnes autour de moi sont vraiment adorables et me tirent souvent des épines du pied. Là, je n'ai pas eu de difficultés pour trouver une grande piscine et une forêt avoisinante. Le plus délicat a été de trouver les platines de disques du plan de fin, je voulais qu'il y en ait au moins huit comme les huit albums qu'a sortis Bertrand à ce jour. J'aime faire avec les clips ce que j'apprécie au cinéma en tant que spectateur ou dans les chansons en tant qu'auditeur. J'aime beaucoup l'idée qu'un film ou une chanson puisse conserver une part de mystère. Qu'il puisse y avoir plusieurs niveaux de lectures. Y arriver le temps d'une chanson, c'est pas évident mais c'est un bon challenge. C'est d'ailleurs aussi ce que j'essaye de faire quand j'écris des chansons pour le projet musical DE CALM que j'ai avec Mickaël Serrano. Il y a un côté ludique à agir ainsi. Il y a toujours une phrase qui me guide depuis mes études audiovisuelles, elle est de John Cassavetes. Elle est toute simple et un peu naïve mais vous pouvez être certain qu'elle résume parfaitement ce que j'essaye de faire en chanson et en clip. "Le désir d'être créatif entretient l'enfant qui est dans l'homme". C'est aussi pour ça qu'il y a souvent beaucoup d'enfants dans mes clips. Même dans celui de Bertrand… Là, c'est un grand enfant.

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