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Asselineau, c’est pas du pipeau ! Haré Krishna !

Asselineau, c’est pas du pipeau ! Haré Krishna !

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« L'Europe se vante de son organisation et de son efficacité pratique et scientifique.
J'attends que son organisation soit parfaite, alors un enfant la détruira. » Sri Aurobindo . Aphorisme

Le candidat à l’élection présidentielle en France en 2017, François Asselineau s’était dévoilé si ce n’est comme un disciple tout au moins comme un lecteur du grand yogi et métaphysicien indien Sri Aurobindo. Mon sentiment est que ce n’est pas un argument de vente politique mais qu’il a vraiment lu et compris l’un des plus grands penseurs indien de l’époque dite moderne.

Cela peut valoir le coup d’écouter cette vidéo dans laquelle à 3,57 minutes, il cite même une Upanishad avec une prononciation assez convenable : La Mahopanishad, VI.71-73 qui dit : « Vasudhaiva Kutumbakam : Le monde est une seule famille ». C’est une expression de la catholicité de la religion dénommée hindouisme, terme appliqué de façon extérieure et coloniale, terme que les indiens eux même poliment récusent et remplacent par Sanatana Dharma, la loi éternelle. Ils changent l’universalité contre l’éternité, le temps contre le non temps. Mais cette notion de famille humaine unique rapportée, ramenée à la conscience par l’un de ses plus grands sages, Sri Aurobindo, l’Inde pense légitimement qu’elle devrait fonder une universalité, je me permets de dire, une catholicité et elle pense comme nous le pensons aussi que cette prise de conscience devrait se traduire un jour par des institutions ou une vraie globalité politique non technocratique mais organique.

Tout de suite nous entendons les gardiens du temple pousser des cris indignés : « Asselineau récupère Aurobindo ! Dehors les mendiants de voix électorales ! ». Et si c’était le contraire ? Et si c’était Aurobindo qui utilisait Asselineau ? Ce serait alors très intéressant. En tout état de cause, Asselineau serait bien mauvais stratège de chercher à récupérer Aurobindo dans le champ politique français tellement éloigné de toute métaphysique en général et de la philosophie spiritualiste d’un Sri Aurobindo assez difficile d’accès plus spécialement. Il prend plutôt le risque de se marginaliser encore plus au contraire.

En tant que royaliste non militant de surcroit, je n’ai pas à soutenir le moindre candidat à la fonction présidentielle, mais Asselineau, dans ce camp souverainiste fait vraiment partie du haut du panier. Ses analyses ont le mérite d’exister, de faire vivre l’histoire, le mythe, et d’oser faire appel à la vision qui doit, qui devrait fonder le politique. Il est vraiment l’un des plus intelligents et honnêtes hommes politiques qui nous restent en France. Je ne le suis pas toujours dans tous ses développements ni dans toutes ses conclusions, cela demanderait un long exposé de le préciser. Mais ses arguments tiennent la route. Je ne dessine aujourd’hui ici qu’une esquisse.

On pourrait être surpris qu’un souverainiste évoque l’unicité de la famille humaine alors que le reproche fait généralement au souverainisme, c’est de cultiver le séparatisme, le fameux repli sur soi. Mais c’est le contraire qu’il importe de prendre enfin en compte. Aussi bien la construction politique de l’UE et celle de la mondialisation bancaire financière et technocratique dominantes sur base d’Impérialisme Atlantique sont un obstacle à cette unité humaine divine et solaire dont le prophète indien de Pondichery chérissait la vision créatrice.

Il est bon de rappeler et Asselineau le fait ici, que Sri Aurobindo a commencé par être un militant politique anti colonialiste et nationaliste indien. Pour moi, toute la discipline spirituelle et les enseignements du sage Bengali dont le succès mondial est connu sont inséparables de cette première partie de sa vie avant sa retraite de l’action politique. Sans cela l’écueil est celui de la déformation, la vraie récupération celle là, dans la multitude de starts up New age installées dans la foire aux cellules et le développement personnel. Celui qui est un Guru dans le mauvais sens péjoratif du mot c’est le Président des « marcheurs. » Celui-ci n’est pas un Krishna, mais vendu aux masses électorales comme le sauveur de la démocratie, il a régné en petit despote désopilant, humiliant et cruel sur les peuples de France… il a joué du pipeau.

Asselineau n’est pas non plus un Krishna, on dira qu’il ne faut pas qu’il ne faut plus croire à l’homme providentiel en politique. Mais alors quel miracle attendre ? L’idéal de l’unité humaine véritable ne peut se réaliser que sur la base du respect de la souveraineté des nations, celles-ci étant garantes de la souveraineté des individus qui les composent et de la liberté de l’individu par lequel se forge l’évolution de l’ensemble de l’espèce humaine. Naturellement que ce qu’avait prédit Aurobindo s’est produit, son avertissement n’a pas été entendu, donc nous y sommes.

Mais j’ai souvent médité aussi sur l’une de ses paroles énigmatique celles de l’aphorisme cité en exergue de ce billet. Si le on rapprochait de la parole de l’Ecclésiaste ? : « Malheur à la ville dont le Prince est un enfant ! »  Henri de Montherlant en a fait une pièce en trois actes publiée un an après la mort de Sri Aurobindo. Et si Manu Macron était cet enfant. ?

L’UE est en train de se briser une fois de plus sur la crise des migrants en Pologne via la Biélorussie, tout l’édifice tremble à nouveau, la dislocation nous pend au nez. Les temps sont là. Ce sont bien des temps de décadence.

« Nous voyons donc ce qui se passerait probablement si, comme certains ont commencé à le rêver aujourd'hui, il se produisait une unification sociale, administrative et politique de l'humanité. Une formidable organisation deviendrait nécessaire, sous laquelle la vie individuelle et régionale seraient écrasées, rapetissées, privées de leur essentielle liberté, telle une plante qui n'aurait ni pluie, ni vent, ni soleil. Après, peut-être, une première explosion d'activité joyeuse et satisfaite, l'humanité entrerait dans une longue période de pure conservatisme, de stagnation croissante, et finalement de décadence. » Sri Aurobindo l’idéal de l’unité humain


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