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De la ZAD à l’héroïsme

De la ZAD à l’héroïsme

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Le passage à l’âge adulte a toujours été une période paradoxale : à la fois celle des grands engagements et en même temps celle du repli identitaire communautariste, le tout sur fond d’incertitude face à l’avenir. Le principe de l’action s’enracine dans l’émotion, le sentiment tient lieu de vérité et finalement la vie se tisse de réactions. C’est précisément ce qui fait de la jeunesse la cible privilégiée des gourous et autres dictateurs en herbe.

Au regard de ce prisme, on peut s’interroger sur la maturité de notre société qui éclate en engagements ethniques parfois immatures, en tous les cas, souvent éloignés du bien commun. Alors qu’on nous assène que 1968 a été pour les générations suivantes le marqueur de leur émancipation, de leur libération de carcans ancestraux et castrateurs, force nous est de constater que depuis le passage à l’âge adulte est sinon impossible du moins fortement compromis pour nombre de nos concitoyens devenus adeptes d’un jeunisme bêtifiant et sectaire.

Que manque-t-il donc à notre jeunesse pour désirer mûrir ? Sans doute des exemples d’adultes responsables, honnêtes, désintéressés… Pourtant, l’époque est à l’héroïsme. Bien sûr, vous l’aurez compris, mon cœur ne balance pas vers ces trublions estudiantins adeptes d’un chaos romantique autant que fantasmé. Je ne rallie pas plus les rangs des robins des landes qui cherchent l’affrontement armé avec des gendarmes impuissants afin de faire respecter leurs droits auto-proclamés.

Non, mon cœur salue davantage le dévouement de cette infirmière qui résiste tant bien que mal aux pressions eugénistes, la probité de ce juge qui ne se laisse pas salir par la gangrène de la corruption, le courage de ce pompier prêt à affronter les pierres pour servir, la grandeur de ce paysan qui renonce aux semences mondialisées… Héros humbles et anonymes du quotidien. Parfois, trop rarement, certains d’entre eux ont droit aux honneurs de la presse. J’en voudrais citer deux qui m’ont particulièrement marquée ces dernières semaines.

Arnaud Beltrame tout d’abord. On a tout écrit sur lui et pourtant l’essentiel nous échappe tellement ce don de soi est aux antipodes de l’esprit du monde. Un héros en uniforme bien singulier et pourtant tellement dans la tradition de l’armée française. Puisse son panache toucher les enfants de notre pays. Puisse son souvenir s’inscrire durablement dans nos cœurs plus que sur les plaques de nos rues ou sur le fronton de nos écoles.

Mon second héros, parité oblige, est une femme qui fait honneur à sa féminité et à sa maternité. Il s’agit de la maman de Vincent Lambert. Admirable mère qui s’efface devant son fils, qui combat pour le respect de la vie et de la dignité du fruit de ses entrailles. Envers et contre tout. Quelque soit notre opinion personnelle sur l’euthanasie, cette femme mérite notre respect. Puisse son exemple nous apprendre la ténacité forgée au creuset de l’amour.

Le monde ne manque pas de héros. De héros réels. Mais les voyons-nous encore ? Les offrons-nous à l’admiration de nos enfants ? Nous efforçons-nous de nourrir notre humanité de leurs exemples ou nous contentons-nous de notre confortable quotidien : du pain et des jeux ?


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De l’héroïsme d’hier à aujourd’hui
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