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Intégration / Désintégration

Intégration / Désintégration

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Il faut favoriser l’intégration de qui à quoi ? De qui parle-t-on ? De quoi s’agit-il ? Des populations issues de l’immigration ou des immigrés fraîchement arrivés ? À la France ou à tout autre chose inédite à inventer ? Notre gouvernement, qui a décidé d'investir tous les domaines de la charité in progress, vient de lancer le chantier d'une « refondation de la politique d'intégration ». Ce premier projet qui liste 44 propositions est bâti, selon le premier ministre en sursis jusqu'aux municipales, autour de deux piliers, « l'accueil des primo-arrivants » et la « lutte contre les discriminations ». Le décor est planté.

غ ancêtres ليه آرابس


Le gouvernement anticipant désormais ses reculades prévisibles au regard de la nature outrancière de ses propositions, nous avons tout de même échappé au pire. Exit l'apprentissage obligatoire de l'histoire des populations issues de l'immigration dans nos écoles. Exit également la nécessité dans nos administrations et écoles d'apprendre leurs langues. Ce n'est pas encore pour cette fois que nos professeurs auront à dire : nos ancêtres les arabes, ou plus exactement : غ ancêtres ليه آرابس. Que Finkielkraut ne se réjouisse cependant pas trop vite. Lors du débat qu'il a eu avec George Pau-Langevin (ministre déléguée auprès du ministre de l'Éducation nationale) sur ITélé, le 11/02/14, cette dernière lui a tout de même rappelé que pour apprendre le français aux immigrés, il n'y avait rien de mieux pour nos fonctionnaires de mairie, d'école, etc. que de commencer par apprendre la langue d'origine de ceux que nous accueillons. Nos immigrés nouveaux arrivants risquent de ne rien comprendre et de se croire revenus à la case départ, revenus au bled. Ici, c'est tout comme là-bas dit !

Fidélisons nos étrangers !


Une des clés du rapport réside dans l'application d'une discrimination positive envers les étrangers, en favorisant leur accès aux aides sociales. Faire valoir les droits des personnes issues de l’immigration est capital pour notre gouvernement qui n'a chiffré aucune des mesures d’ailleurs. Faire en sorte que personne n'oublie de demander le RSA, faire en sorte qu'un clandestin l'ayant été dix ans d'affilé puisse avoir droit à la retraite, etc. Bref que nos immigrés ne soient pas venus pour rien, qu’ils ne se mettent surtout pas à crier : remboursez ! Il y a tromperie sur la marchandise ! Ce n'est pas ce que l'on nous avait vendu à l'agence de voyages en assistanat social ! Le gouvernement de grande générosité va donc assurer le service après-vente et garantir la qualité des prestations sociales. La France veut fidéliser ses étrangers !

Inégalité républicaine


Une seconde clé du rapport est l'invention du fameux label diversité. Ce label est sensé combattre toute sorte de discriminations. Il sera proposé-imposé à toutes les administrations et toutes les entreprises afin qu’elles reflètent réellement la société. Cela pourra se faire via des places de concours dédiées, etc. Et les sanctions seront bien évidemment économiques notamment lors des marchés publics. En d'autres termes, le gouvernement Ayrault étend la discrimination positive aux immigrés. Cette dernière était un concept visant à compenser un manque de performance induit par un handicap. Pour ce qui est des étrangers, nous ne voyons pas bien de quel handicap il s'agirait, à moins que les socialistes ne s'avouent enfin les racistes condescendants qu’ils sont, du haut de leur conscience d'humanistes blancs. Nous sommes donc en fait tout simplement face à l'organisation par l'État d'une inégalité toute républicaine.

Désintégration forcée


Le label diversité est sensé venir protéger les minorités visibles des discriminations de laquelle notre terrible nation est coutumière… L’effet pervers de cette mesure est évident. Le label diversité ne sera durable qu’à condition de conserver visibles les minorités c'est-à-dire, de maintenir l’immigration et de ne surtout pas intégrer les étrangers à la culture française justement. Et pour une plus grande égalité, il conviendrait même de revenir sur certaines réussites en la matière. Tous les anciens qui ont fait l’effort d’apprendre le français, de renoncer à quelques oripeaux culturels, et d’appeler leurs fils Jean-Michel risquent fort de le regretter au regard des bénéfices tirés par ceux qui ne font que l’effort de réclamer leur RSA en sifflant la Marseillaise. Il faudrait donc pour rétablir l’égalité désintégrer tous ceux dont le grand-père n'était pas français, afin de leur faire bénéficier aussi du rôle de victime qui leur vaudra une discrimination positive. Que tous ceux qui se sont fondus dans le paysage redeviennent visibles à nouveau afin d'obtenir le label diversité, afin de profiter tous de nos différences. On verra l’un des deux Daft Punk redevenir Portugais, Finkielkraut redevenir juif polonais, et pourquoi pas Catherine de Médicis redevenir Italienne… Quant aux Français de souche (mot risquant d'être interdit du fait du corpus d'intolérance qu'il véhicule), grand bien leur fera de songer à appeler leur fils Mohamed pour montrer leur bonne volonté de désintégration, seule véritable condition pour garantir le bien-être des nouveaux entrants réguliers. L’essayiste Malika Sorel-Sutter peut bien déplorer que le rapport du gouvernement s’appuie sur le postulat que les Français sont racistes, et dire qu’elle craint une « libanisation de la société Française » (LCP le 12/02/2014), le label diversité est en marche. L’idéologie de base des gouvernements œuvrant depuis plus de trente ans pour la libre circulation des populations : nous ne pourrons véritablement intégrer les immigrés qu’en désintégrant la France, de force…

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