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Les deux France irréconciliables de Zemmour

Les deux France irréconciliables de Zemmour

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Un cavalier qui surgit hors de la nuit, son nom il le signe à la pointe de l’épée d’un « Z » qui veut dire Zemmour ! Ça y est, le viatique est là, la manne nourrissante, la liberté d’expression retrouvée, le style incisif et la griffe élégante, l’esprit français, les mots ciselés et les idées vraies ancrées dans le réel. Éric Zemmour nous offre ses chroniques de la guerre de civilisations dans son ouvrage Un quinquennat pour rien. Avec talent, pertinence, vision, sens de l’histoire et de son tragique, notre journaliste/polémiste/historien/économiste/essayiste/spécialiste des idées politiques nous entraîne à sa suite dans une lecture riche, critique et juste de la situation de la France, du Moyen-Orient, des Etats-Unis, de la Russie, du choc des civilisations, du danger mortel de l’Islam, de l’Europe technocratique monstrueuse et dévoreuse des peuples et de leurs libertés. Un travail de bénédictin où Zemmour s’est astreint tous les trois à quatre jours pendant cinq ans à commenter le comique et le tragique du spectacle offert par notre société devenue apathique, repue de consumérisme. Nous sortons éclairés donc inquiets, cultivés donc grandis de cette chevauchée à ses côtés. Nous côtoyons Chateaubriand, Napoléon, Stendhal, Marx, Engels, Chesterton et son monde rempli de vertus chrétiennes devenues folles, Lamartine, de Gaulle, Bossuet qui avec Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes, Smith, Friedman, Mitterrand, Clinton, Trump, Le Pen, Sarkozy, Juppé, le Pape, et bien d’autres. Zemmour est un écrivain, un vrai. La formule zemourienne fait mouche, elle pique, touche et crucifie souvent le politiquement correct, les poncifs et les postures molles.

Zemmour, béni des dieux soucieux que la grandeur de notre civilisation soit ardemment défendue, a un style inimitable à l’instar d’un Renaud Camus qui possède une esthétique de lettré merveilleusement mise en exergue dans son livre Décivilisation commenté pour Mauvaise Nouvelle. Thuriféraires et contempteurs de Zemmour sont invités au chapitre intitulé « l’espèce d’icône », chronique du 28 janvier 2016, offrande sarcastique à Taubira dont l’œuvre de déconstruction vengeresse n’a d’égale que l’arrogance et le mépris, ou encore, à la chronique du 11 février 2016 titrée « salauds de paysans » où nos agriculteurs sont accusés par notre auteur, à fronts renversés et avec un humour grinçant, de ne pas aimer ce qui les détruit : l’Europe, la mondialisation, les normes, le libre-échange, le dumping intra-européen sur les produits alimentaires pas chers, pas bons, pas nets.

Les phrases sont décochées vivement et se fichent dans nos esprits qui sont comme irrigués par la vérité qu’elles contiennent. Allez, un florilège, rien que pour le plaisir : « la question de la souveraineté se pose encore, mais elle n’est plus centrale. Celle de l’identité l’a remplacée au firmament des urgences historiques ». « Cette question identitaire, ce défi que lance l’Islam à la France et à l’Europe, est l’impensé de la vie politique française ». Zemmour a prouvé qu’il avait souvent un coup d’avance, un peu comme Houellebecq le visionnaire, lorsqu’il s’agit d’appréhender, de cerner et de nommer les maux qui nous menacent. Là où d’autres dissertent sur le sexe des anges, en occidentaux bon teint, sur la dichotomie entre mutazilites et ascharites, sur la lecture littéraliste ou exégétique du Coran, sur la compatibilité de l’islam avec la République, notre auteur le dit sans ambages : « l’islam est incompatible avec la laïcité, avec la démocratie, avec la République laïque. L’islam est incompatible avec la France ». « L’opération ronces » est prête à être extirpée des placards secrets de l’état-major français pour, le jour venu, quand la guerre civile aura atteint une intensité maximale, tenter vaille que vaille de reconquérir les territoires perdus. Il y a aujourd’hui deux France, deux peuples en France, et deux idées qui les sous-tendent : la vision progressiste de déconstruction, ou de « destruction créatrice », pour instituer une société multiculturelle qui fera fi de la France et de son identité millénaire, laissera place aux minorités qui prendront une revanche sur l’histoire en imposant leur religion -l’islam- et, aux élites mondialisées, leur technicisme et leur post-humanisme -le Gender-, et de l’autre, la société conservatrice des valeurs humanistes, religieuses, grecques, latines, judéo-chrétiennes, qui n’accepte pas de renier son héritage, en est fière et désire le transmettre. Deux France irréconciliables qui ne se parlent plus que par invectives, menaces, et qui ont depuis longtemps brisé l’ingénue vision d’une République une et indivisible.

Ne pas chercher chez Zemmour une pointe d’espérance, car l’œuvre de déconstruction est pour lui un livre qui s’est ouvert il y a quarante ans avec une certaine révolution libérale libertaire, et qui continuera de s’écrire jusqu’à ce que le cadavre de la France retourne à la poussière. Seule l’abolition de la religion des droits de l’homme pourrait sauver la France et la civilisation occidentale. Encore quelques inspirations savoureuses, juste pour sentir que le génie français, impétueux, fier, contestataire, malin, lucide, gaulois, existe encore : « de là où elle est, Margaret Thatcher peut être fière : elle est toujours aussi détestée. Elle fut le dernier homme politique de l’Occident. Depuis, il n’y a plus que des communicants et des assistantes sociales ». En évoquant la figure de cette femme britannique à la poigne de fer, on mesure la perte totale d’autorité des Etats européens vassalisés par les technocrates bruxellois et les cow-boys américains, et la nullité crasse des dirigeants politiques actuels. Poursuivons encore : « On ne peut pas reprocher aux socialistes leur manque de cohérence et de suite dans les idées : ma famille c’est leur truc. Mais version gidienne : famille, je vous hais. Ou alors seulement les familles monoparentales, recomposées, et puis dernière trouvaille, les familles homoparentales. Mais la famille…famille, non. La gauche n’aime la famille qu’avec un adjectif ». Sur les combats de demain, voici comment Zemmour perçoit les clivages dans notre pays. Analyse d’orfèvre. Pure vérité : « voici quels seront les fondements économiques, géographiques, sociologiques, idéologiques de nos affrontements futurs : les grandes métropoles contre le rural et le péri-urbain. Les classes supérieures, les jeunes diplômés, les femmes des grandes villes, les enfants de l’immigration contre les classes populaires, ouvriers et employés. Les vainqueurs de la mondialisation contre les vaincus. Les partisans de l’Union européenne contre ses adversaires. Le multiculturalisme contre l’identité. Les droits de l’homme contre la souveraineté nationale. L’Europe contre les nations. Les partisans du mariage homosexuel contre les défenseurs de la famille traditionnelle. Les anti-Poutine contre ceux qui l’admirent. Le parti de l’Autre contre les patriotes. Les migrants contre les frontières. Les « pasdamalgame » contre les islamophobes. Le politiquement correct contre le populisme. Le libre-échange contre le protectionnisme. Hillary Clinton contre Donald Trump. Cet affrontement sera impitoyable et inexpiable ».

Monsieur Zemmour, la France vous attend en politique. Quittez le Figaro ! Mais quand même, continuez à écrire. Créez, avec d’autres, le parti de la grande coalition conservatrice dont le pays a besoin. Parti patriote, français, antimondialiste, anti-libéral, anti-européen, anti-euro, ancré dans les racines, l’histoire et le roman français, anti-libertaire, reconstructeur d’une économie fondée sur la subsidiarité et d’une industrie nationale, soucieux de maîtriser les flux migratoires, protecteur du patrimoine architectural, promoteur de la « reculturation » du pays, défenseur de l’identité nationale millénaire…

Vos partisans sont déjà légion.


Zemmour : Le destin français
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Z…, vers qui irions-nous ?
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Fin de la Nouvelle-France (1689 – 1763)
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