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Migrants : le tri impossible

Migrants : le tri impossible

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Migrants, comptez-vous ! Sinon Gérard Collomb va devoir faire l’appel et il n’en a que moyennement envie. Faut dire que la liste ne cesse de s’agrandir. Dès que l’on ouvre des places supplémentaires en centres d’accueil, les rues de la capitale, les bidonvilles et Calais ne cessent de se remplir à nouveau. Disons-le, le ministre de l’intérieur a du mal à écoper. Et son métier doit commencer à lui sembler semblable à la punition d’un Sisyphe condamné à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline son rocher. Le lyonnais en a pris pour perpet’ et il est bien possible que des historiens du grand remplacement qualifient son travail de mythe de Collomb.

L’idée de Gérard est pourtant simple : faire le tri et pour ce faire, instituer un recensement des migrants. Évidence de la logique d’Etat. Bonnes intentions du ministre qui explique : « Nous accueillons tous ceux qui fuient guerres et persécutions, mais nous distinguons les réfugiés de ceux dont la migration obéit à d'autres ressorts, notamment économiques. Donc il s'agit d'accueillir, mais aussi d'organiser des retours. » Ce pragmatisme nous irait bien et nous ferait mentir dans notre propension à critiquer parfois trop rapidement ce gouvernement de socialo-capitalistes hermétiques à l’enracinement et à l’être. Le ministre de l’intérieur a donc proposé aux associations humanitaires d’organiser un recensement des migrants dans l’objectif de prioriser et d’adapter les réponses à chacun.

Mais on cria bientôt au scandale ! Ce n’est pas parce que l’on trie ses poubelles qu’il faut trier ses migrants. S’il est important de sauver la planète, il apparait tout à fait secondaire de préserver une civilisation pour les humanitaristes dont l’action aveugle s’apparente parfois à une collaboration vis-à-vis des passeurs de marchandises humaines vers l’Occident. Emmaüs, Médecins du Monde ou encore la Cimade ont refusé l’idée même d’un début de distinction parmi les migrants et ont quitté vendredi dernier la table du ministre. Pour les associations, représentées par Patrick Doutreligne, le recensement franchirait « trois lignes rouges : l'accueil inconditionnel, le non-respect de la loi informatique et libertés si on nous demande de transmettre des listes, et d'éventuelles interventions de la police dans les centres ». L’égalitarisme doit continuer à s’imposer pour signifier au monde entier qu’en France, on rase gratis ! Une welcome attitude qui réjouirait le cœur de François le pape…

Pour ma part, les trois lignes ne me semblent pas si rouges que ça. Tout d’abord, l’accueil inconditionnel est un combat idéologique beaucoup plus qu’une valeur de la République. Les associations prouvent que leur raison d’être n’est pas la charité envers ceux qui arrivant, échouent dans la rue, mais au contraire de faire en sorte qu’ils aient encore et toujours davantage de pain sur la planche. Non pas pour voir croître leur structure et y faire carrière, je ne les crois pas cyniques, mais uniquement pour œuvrer à la société multiculturelle de leur rêve. Concernant le fichier informatique et libertés, l’argument ne me parait pas non plus totalement honnête car le glissement sémantique du clandestin vers le migrant nous a fait oublier le caractère totalement hors-la-loi de ces immigrés. Enregistrer un immigré entré illégalement sur le territoire ne me semble pas aller à l’encontre des règles de la CNIL, mais simplement relever de l’action régalienne de base. Pourquoi seuls les Français de souche seraient obligés l’année de leurs 16 ans de se faire recenser ? Enfin, concernant l’intervention de la police dans les centres d’accueil, il convient d’abord de souligner qu’elle n’était pas prévue, puisque l’idée était de faire appliquer ce recensement par les associations elles-mêmes. Au regard de leur mauvaise volonté à suivre les consignes du ministère de l’intérieur, les associations ont dû anticiper leur désobéissance et la nécessaire intervention des forces de l’ordre…

Au final, les corps intermédiaires risquent bien encore une fois d’endiguer toute velléité de mettre un frein à la politique immigrationniste en France. Le grand remplacement a ses collabos bien implantés chez nous.


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