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Paris : retour de l'écotaxe

Paris : retour de l'écotaxe

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Elle était sortie sous les huées des Bonnets rouges, la voilà qui revient par la fenêtre : l'écotaxe. En attendant un nouveau système de taxation qui se concentrera sur les axes les plus fréquentés, la ville de Paris se lance elle aussi dans un système similaire en projetant de taxer les poids lourds empruntant le périphérique parisien.

Un si prompt enthousiasme du monde politique à imposer une mesure écologique semble bien suspect, peut-être que l'insistance à appliquer une mesure de cet ordre serait davantage d'ordre financier qu'écologiste. Les enjeux environnementaux ont bon dos pour justifier des mesures qui devraient faire entrer chaque année 5 millions dans les caisses de la ville de Paris et 500 millions d'euros dans celles de l'État.

Au-delà de l'hypocrisie fiscale des institutions publiques, ces projets de mesures "vertes" sont symptomatiques de plusieurs maux français :

  • le manque de vision politique de l'avenir,
  • l'habitude de concentration fiscale,
  • le mépris de la povince et a fortiori des campagnes.

Vouloir réduire la part de la route dans les transport de frêt à une chose, créer les conditions d'un mode de transport alternatif crédible est autre chose. Tant qu'aucune alternative crédible permettra de livrer des marchandises en quantité au coeur de Paris, la taxe parisienne ne supprimera pas le trafic routier. Tant que les cheminots seront continuellement en grève, au point de bloquer tout développement du fret par rail, les camions continueront d'encombrer les axes les plus fréquentés. Seulement, en temps de réduction (modeste) du déficit, il est plus facile de taxer que de dépenser pour donner l'illusion d'agir.

Par le jeux des annonces, des manifestations et des renoncements, d'une mesure qui devait initialement frapper le trafic routier dans son ensemble avec un taux relativement (mais jamais assez) modeste, l'administration française accouche d'un dispositif à l'assiette restreinte à taux élevé. Ce genre d'impôt, bien que très intéressant sur le plan politique puisque la concentration tend à réduire le nombre de mécontents, est redoutable sur le plan économique en réduisant l'activité économique des acteurs ainsi taxés.

La répercussion sur les produits vendus aux consommateurs du projet de taxe parisien devrait entrainer une hausse des prix qui réduira légèrement le volume des ventes des produits livrés dans Paris intra-muros, c'est-à-dire du bien-être économique, sans pour autant réduire significativement le nombre de camions sur le périphérique.

Les camions qui livreront des produits hors de Paris devraient, quant à eux, éviter tout simplement le périphérique parisien. Après tout, les provinciaux ne sont pas dignes des enjeux environnementaux, leurs poumons peuvent bien respirer les gaz d'échappement et leurs oreilles supporter les nuisances sonores.


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