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Pire que la droite parisienne, la droite nantaise

Pire que la droite parisienne, la droite nantaise

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Alors que Jean-Marc Ayrault semble bien installé à Matignon, les municipales de son fief nantais pourraient être, avec l'élection parisienne, un bon moyen pour la gauche de masquer la déroute électorale qui s'annonce. La division extrême de la droite et du centre devrait sauver une majorité sans grands attraits.

La liste socialiste, conduite par Johanna Rolland, héritière de la majorité de Jean-Marc Ayrault, savamment composée sur la base des exigences des alliés communistes et radicaux du PS, est essentiellement constituée d'un entre-soi de fonctionnaires et d'idéologues. Quelques tensions se sont cependant fait jour avec quelques courants minoritaires qui se sont trouvés sous-représentés, au point d'en appeler à l'abitrage du premier ministre. Tensions qui n'ont toutefois rien à voir avec celles que connaissent le droite et le centre.
Notons également, à gauche, la présence d'une liste Lutte Ouvrière conduite par Hélène Defrance.

Cela fait déjà des mois qu'une douce, et habituelle, cacophonie se fait entendre en provenance de la droite nantaise, notamment avec la désignation sans primaire de Laurence Garnier à la tête de la liste. En effet, les (rares) copéistes de Loire-Atlantique se sont sentis exclus d'une décision prise par un groupe filloniste compact autour de François Pinte. Les négociations d'union avec le centre ont également été épiques, avec le choix puis l'éviction d'un centriste en deuxième place. Les choses se sont timidement calmées après une nouvelle réorganisation de la liste, ce qui n'a pourtant pas empêché la constitution de nouvelles listes centristes. Autre défection, celle de Sophie van Goethem, élue sur la liste UMP en 2008, a décidé de lancer sa propre liste cette fois. Au final, le seul allié qui semble fiable pour l'UMP nantaise est l'UDB (Union Démocratique Bretonne) !
Peu de chances donc, que l'opposition municipale ne s'impose, malgré l'éloignement de Jean-Marc Ayrault. Le grand gagnant de l'exaspération risque, à Nantes comme dans beaucoup de villes en France, d'être le Front National mené par Christian Bouchet, pourtant historiquement faible dans l'ouest.

Au centre, la liste l’alternative pour Nantes (Modem-UDI), née de l'échec des tentatives d'union avec l'UMP, s'entredéchire sur l'épineux sujet de l'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes : alors que les candidats Modem sont majoritairement opposés au projet, l'UDI fait front pour le défendre. Au final, leur projet entend défendre un développement de l'actuel aéroport nantais mais « sous réserve de l’avenir du dossier de NDDL » ; autant dire que les centristes nantais, fidèle à la longue tradition de leur famille politique, n'ont rien à envier à François Hollande en ce qui concerne les arts de la synthèse et de la langue de bois.

Deux autres listes du centre entendent se partager les 6,5 % des suffrages que le Modem avait recueilli lors des municipales de 2008 :
  • Une liste Modem est conduite par Xavier Bruckert, secrétaire départemental, avec l'appui de l'État-Major parisien du parti, en dépit de l'alliance nationale avec l'UDI de Jean-Louis Borloo.
  • Les Nantais font leur ville, une liste dite de "société civile", compte plusieurs membres du Modem.
Enfin, le candidat Modem qui avait reçu ce fabuleux score de 6,5 % il y a six ans a d'abord tenté de monter une liste d'union verts-centre, avant de simplement rejoindre la liste EELV sans avoir trouvé d'accord.

Qui a peur d’une droite forte ?
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Urgence et tragédie
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La droite n'osant pas être de droite…
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