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Renaud Camus, pourquoi êtes-vous candidat ?

Renaud Camus, pourquoi êtes-vous candidat ?

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Propos recueillis par Raouldebourges

A l'heure où tous les yeux se tournent vers les candidats à la primaire de la droite, MN se tourne vers Renaud Camus pour mieux comprendre sa vision.

 

MN : Renaud Camus, vous vous lancez dans la campagne présidentielle et vous êtes donc candidat à l’élection suprême, ou comme certains professionnels de la politique disent, vous êtes candidat à la candidature. Simplement pourquoi ? Pourquoi vous ? L’offre politique n’était donc pas suffisamment fournie ?

RC : Non, en effet, l’offre politique n’est pas suffisamment fournie à mon gré, et selon le sentiment de quelques autres que moi, puisque l’opinion que nous représentons n’y figure pas : celle qui soutient comme moi que la seule question qui compte vraiment, dans l’urgence où nous sommes, est celle du changement de peuple et de civilisation, du Grand Remplacement, de l’immigration de masse, de la submersion ethnique, de la conquête et de la colonisation de notre pays —peu importe quel nom vous voulez donner à ce phénomène majeur, capital. Auprès de lui tous les autres problèmes, même les plus graves, sont secondaires. Les autres candidats discutent du sexe des anges, tandis que l’invasion progresse et va s’accélérant.

Pourquoi moi ? Je vous accorde que je ne suis sans doute pas le candidat idéal, et, qui pis est, je ne tiens pas plus que cela à l’être. Si un autre, ou une autre, et meilleur(e), se présente, je m’effacerai volontiers devant lui, ou devant elle. Tout ce qui m’importe est que soit posée à travers cette candidature, à l’occasion de l’élection présidentielle et avant qu’il ne soit tout à fait trop tard, la question qui n’a jamais, jamais, été posée aux Français : acceptent-ils de partager leur patrie avec un ou plusieurs autres peuples ? Si c’est oui, n’en parlons plus. Si c’est non, il faut agir de toute urgence. Je suis le candidat de ce non. NON, c’est d’ailleurs le nom d’un des mouvements que je dirige. Et au fond je crois que ce n’est pas un hasard si les hommes et les femmes politiques normaux, sérieux, de série, du rang, ordinaires, paraissent incapables de faire face à la situation. C’est leur sérieux même, leur habitude de la politique au jour le jour, qui les empêche de voir et surtout de nommer l’énormité qui survient. Ils ne sont pas à l’échelle.

 

MN : J’aimerais évoquer plus précisément l’événement de Béziers, le rassemblement des droites voulu par Robert Ménard. Aujourd’hui, la pensée se situe plutôt du côté identitaire, d’Alain de Benoit à Onfray, en passant par Finkielkraut, Zemmour, Chantal Delsol, Philippe de Villiers, Denis Tillinac, Ivan Rioufol, et même Andreï Makine, etc. Beaucoup avaient espoir de voir ce foisonnement se traduire concrètement dans le domaine politique, qu’est-ce qui l’a empêché selon vous ?

RC : C’était certainement mon espérance, en effet. Je ne sais pas ce qui l’a empêché : des prudences, des rivalités, des calculs et des engagements, des loyautés intéressées, des dépendances pécuniaires ou électorales. Toujours est-il que ce n’est pas arrivé. C’est ce qui m’a décidé. J’ai déclaré ma candidature, ou plus exactement ma candidature à la candidature, le lundi du dimanche de Béziers.

 

MN : Renaud Camus, est-ce l’élection de la dernière chance, pour la France j’entends ? Quel est le degré d’urgence ? Ne faut-il pas encore descendre plus bas, élargir l’emprise du chaos sur notre territoire avant que les Français acceptent des solutions radicales comme la Remigration que vous proposez ?

RC : C’est certainement l’élection de la dernière chance, ça oui, pour ce qui est d’une issue politique à proprement parler. Ce qui pourra survenir ensuite relèvera de tout autre chose : l’histoire, l’ontologie, la psychiatrie, l’éthologie, la guerre, l’art de la survie en milieu hostile. On voit d’ailleurs bien, d’ores et déjà, le politique ne toucher plus rien, son rapport aux êtres, aux choses et aux situations patiner, sa relation au sens, et d’abord au sens de l’histoire, se faire de plus en plus confuse, lâche, “non-performative”. Le fameux redoublement de sujet hollandais, qui a d’ailleurs gagné toute la classe politique et même l’ensemble du bloc médiatico-politique, en est une bonne allégorie : le sujet lui-même ne suffit plus à entraîner une action quelconque.

Pour ma part je n’ai jamais été un adepte de la politique du pire.  La destruction n’est pas du tout ma Béatrice.

 

MN Tous les sursauts dans l’histoire de France ont été rendus possibles par l’intervention d'un homme providentiel, derrière qui un pays et ses talents peuvent se remettre en marche. Votre candidature a-t-elle pour but également de réveiller cet homme providentiel là où il se trouve, de le convoquer ?

RC : Je ne pense pas du tout en ces termes-là mais si c’est en effet ce qui se produit, tant mieux. La question des personnes est parfaitement secondaire. Ce qu’il faut c’est un point de ralliement, que ce soit un drapeau, un emblème, un mot, un homme ou une femme. J’avais proposé et je propose encore le NON : rassemblement hors parti de tous ceux qui ne se résignent pas à la conquête. Le plus affreux dans l’horreur qui survient est qu’elle pourrait encore parfaitement être évitée. Il suffirait aux Français de France de faire bloc, de se rassembler. C’est à quoi je les appelle inlassablement.

 

MN : Pensez-vous par cette campagne parvenir à vous faire “piquer vos idées” ? J’entends par là, pensez vous parvenir à fournir un laboratoire d’idées comme avait pu le faire Chevènement en 2002 par exemple ?

RC : Me faire “piquer mes idées” (et mes mots), c’est ma grande spécialité. Je n’attache pas d’importance particulière à la propriété intellectuelle mais il me semble que rarement écrivain aura été aussi pillé que je le suis. J’ai parfois l’impression que tel ou tel sont mes “traducteurs” auprès du grand public. Ils disent exactement la même chose que moi six mois plus tard, parfois moins, mais eux ont encore accès au public, aux médias, parfois à des dizaines de milliers de lecteurs. Si c’est pour la bonne cause, pourquoi se plaindre, surtout s’il est acquis que, non-traduit, je n’intéresse personne ? La vérité paraît n’avoir de chance d’être entendue que dans la mesure où elle n’est pas proférée par moi. Aujourd’hui même Nicolas Sarkozy déclarait qu’il fallait une gestion de la démographie africaine, ce que je répète depuis dix ans. Le problème est que nous n’avons plus de temps pour des cascades d’intercesseurs. Nous ne sommes plus en 2002. Le président élu en 2017 pourrait bien être le dernier avant la soumission annoncée par Houellebecq. Certains se donnent presque ouvertement, d’ailleurs, pour des candidats de transition.  Voyez Alain Juppé : on sent bien qu’il est, si j’ose dire, la dernière station service avant l’islam.

 


Luc Le Garsmeur, réformateur pour un faubourg frondeur
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Et le candidat suivant est…
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10 ans, 20 ans maxi … et tout bascule
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