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Soubelet crache ce qu'il a sur le cœur

Soubelet crache ce qu'il a sur le cœur

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La « pensée dominante », vous connaissez ? Bertrand Soubelet, général de corps d’armée, a été écarté de ses fonctions pour avoir décrit, lors d’une audition parlementaire, l’état d’insécurité alarmant dans lequel se trouve la France. Dans son ouvrage Tout ce qu’il ne faut pas dire, il évoque cette « pensée dominante », déclinaison du « politiquement correct », qui se caractérise par une chape de plomb posée sur les sujets qui sortiraient des standards autorisés par les élites au pouvoir. Ainsi, sont interdites les questions relatives à l’immigration incontrôlée, l’incurie des politiques qui décident par idéologie ou intérêt catégoriel, la confiscation du débat d’idées, la gabegie des dispositifs d’aides sociales… La liberté d’expression n’existe plus en France, rien ne sert de le cacher. Cela, dans un pays qui a l’outrecuidance de donner des leçons de droits de l’homme à la terre entière. Alors, quitte à être jeté à la vindicte des puissants, et avant qu’une rupture violente ne se fasse entre le peuple et les élites, autant « contribuer au réveil collectif qui doit obligatoirement avoir lieu ». C’est le devoir moral auquel s’astreint Soubelet.

En militaire, au langage châtié car rompu aux exigences d’un haut grade et à la fréquentation des autorités politiques les plus élevées, notre auteur va mitrailler puissamment et dans tous les angles afin de cracher ce qu’il a sur le cœur. « Les événements du 13 novembre sont la chronique d’une tuerie annoncée. Nous redoutions que « quelque chose » ne se produise, mais nous ne savions ni quand, ni en quel lieu, la bête allait frapper ». Effrayant de penser que le chef de l’Etat et le ministre de l’intérieur savaient mais étaient impuissants à empêcher l’inéluctable. « Nous craignons des lendemains encore plus dramatiques, car c’est dans le vivier des banlieues que des stocks d’armes, reliquats des guerres d’Europe Centrale, sont aux mains de jeunes dévoyés, en déshérence, parmi lesquels le djihad fait son marché ». Et ça continue, et ça bombarde : « j’affirme que les gendarmes sur le terrain ont le sentiment que l’on prend souvent plus soin des auteurs de délits que des victimes », « 65% des cambrioleurs sont dans la nature, ce qui démontre que les magistrats ne font pas leur travail », « 80 000 à 100 000 personnes condamnées à de la prison ferme sont en liberté, faute de moyens, faute de place dans les établissements ».

Notre général cible les causes de cette désagrégation de l’Etat. L’une d’entre elles, profonde, est la pratique généralisée du mensonge chez les politiques, entre celui qui a des comptes en Suisse mais le nie de façon éhontée, celui qui ne paie pas ses impôts…etc… Formatés à l’école cynique et individualiste de Machiavel et sa « fin qui justifie les moyens », ces gouvernants se sont détournés de la bonne morale des moyens justes pour gouverner la cité, éthique qu’Aristote nous a léguée, et qui est communément acceptée et depuis longtemps partagée dans notre culture chrétienne.

S’obstiner à « gouverner par consensus » conduit à l’impasse du non-sens car cela divise la société plutôt que ça ne la renforce. Sans autorité, il n’y a point de cap, de direction claire, de grands principes, d’idéal à proposer, de projet de société publiquement exprimé et partagé, mais seulement un informe relativisme. Le consensus est un poison démocratique car il se base sur l’indifférence –et son corollaire l’individualisme-, l’indifférenciation – et ses fruits que sont le gender et la négation de l’altérité homme/femme- et l’inculture –ce qui conduit à la barbarie-, que nous dénonçons constamment dans nos chroniques. Tout cela induit un refus de la singularité, de l’authenticité, de la parole libre, du débat d’idées, de l’incarnation, du sacré, de l’homme et de sa précieuse liberté.

Pour décrire ce « malaise dans la démocratie » dont parle Jean-Pierre Legoff dans son dernier essai, Bertrand Soubelet n’hésite pas à égrener les turpitudes françaises : des syndicats qui ne représentent plus qu’eux-mêmes –seulement 8% des salariés français en 2014-, des députés qui financent pour leur compte l’immobilier de leur permanence politique avec leur indemnité représentative de frais de mandat -5770 €-, ou comment se constituer un patrimoine avec l’argent du contribuable, en toute impunité bien sûr-. N’en jetons plus ! L’exemplarité est morte, et les 66 millions de Français subissent de plein fouet, et à longueur de temps, cet affligeant spectacle de la part des élites censées les protéger, les guider, leur apporter du travail. Par conséquent, « pleinement édifiés », et dans un mimétisme remarquable, les Français trichent et fraudent. Ainsi va notre démocratie, droit vers son déclin et son implosion programmée. Hic et nunc, Dieu, que la morale revienne !


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