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Vivre, décider et travailler en Bretagne… et en France

Vivre, décider et travailler en Bretagne… et en France

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Près de 40.000 personnes se sont regroupées, ce samedi, à Carhaix pour défendre leurs revendications pour l'emploi et pour la Bretagne. Le mot d'ordre « Vivre, décider et travailler en Bretagne » dépasse désormais la seule question de l'écotaxe et devient un manifeste pour une autre Bretagne et une autre France. Çà et là, les critiques contre le jacobinisme français se font entendre ; personne n'appelle à l'indépendance, ni à l'autonomie, mais à la décentralisation.

Dans le pays de la République « une et indivisible », dire que « son organisation est décentralisée » reste profondément subversif. Le jacobinisme s'est ancré depuis des siècles dans nos esprits bien avant que, ironie de l'Histoire, des députés originaires du parlement de Bretagne ne fonde le Club breton qui deviendra Club des Jacobins. Ce centralisme, que nous dénigrons aujourd'hui, nous fascine et nous obsède autant qu'il nous répugne. Les Français, s'ils tendent à haïr - et de plus en plus - ceux qui exercent le pouvoir, ils n'en restent pas moins fort attachés à ce pouvoir. De la même manière que la Révolution de 1789 ne voulait que le transfert des pouvoirs du Roy à un État Républicain et non leur suppression, la révolution des années à venir ne détruira pas ce pouvoir, le seul enjeu sera l'arbitrage de la redistribution de pouvoir entre l'Europe et les régions. Le choix sera cruel : entre des régions aux frontières dessinées pour gommmer les identités et une Europe qui les noie même si elle les reconnait.

Si la France veut échapper à ce dilemme tragique qui la déchirera, elle doit éclater le pouvoir, le partager en elle-même. À gauche, on propose une VIème République qui ne sera que la IVème : le triomphe du parlementarisme et de l'immobilisme où le pouvoir n'existerait plus. Mais le pouvoir doit exister, pour protéger les citoyens des périls de la mondialisation, pour protéger la France d'un déclin qui semble déjà écrit. Plutôt que de se tourner vers le passé, regardons l'avenir, voyons le modèle de celui qui restaura le pouvoir de l'État. Avec 45 ans de retard, il serait temps d'adopter la projet de loi de décentralisation soumis au référendum en 1969 par le Général de Gaulle.

Vous, politiques de tous bords, qui chantez partout votre amour pour votre mandat de maire, vous qui êtes prêts à abandonner votre rôle au parlement dès que sera voté le non-cumul des mandats, vous donc qui savez que le pouvoir vient du Peuple et non de Paris, prenez vos responsabilités. Il n'est pas trop tard pour sauver l'unité de la France.

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