Ascension descendante

Présence effeuillée
Sillon d’écume
Dans l’apparence d’un jour neuf

Tierce voilure
A l’amplitude désemparée

Manteau de verre
Par mer calme
Avec vent couvert
Qui s’enfonce à l’infini des flots

Horizon impénétrable
Qui recule en avançant
Loin du silence des routes marines
Vers des météores fuyant le temps
Jusqu’à ces îles souterraines
Qui suffisent à notre bonheur

Traversée des sombres lumières d’une lampe
Chignon de nuit serré contre nos voix

Bras retenus par nos yeux
A tâtons
Sur la neige brûlante d’un regard

Sans soulever les pierres au-dessus du chemin
Sans retenir ces gestes purs abritant le silence

Joies éteintes d’un alphabet crispé entre nos mains

Un cri tourne autour de nos yeux
Le temps crayonne son silence

Illustration : Lionel Borla, Venise.