Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


En quête

En quête

Par  

ô toi là-bas si tu savais 
combien de fois j’ai parcouru 
les verts sentiers sous les forêts 
combien de fois m’ont soutenu 
mes souvenirs décolorés 
combien de fois m’ont enlevé 
loin des cités mes lourds soupirs 
combien de mers combien d’empires 
j’ai traversé sans retenir 
les coursiers de mes illusions 
les éclaireurs de mes désirs 
n’en finissant plus de hennir 
sous le poids mort de mes visions

mais c’est bien moi que tu cherchais

ô toi là-bas qui t’es drapée
d’absence et de mépris royal 
de singerie noble et loyale 
mon cœur lassé te laisse en paix 
sublimminente apparition 
mon doux reflet mains dans les poches 
statique et flou prend position 
contre ton ombre de fantoche 
et sous la branche dévêtue 
près d’un bosquet pâle et pentu
t’offre l’oubli tant désiré
fourbu dépose l’arme à gauche 
avec ses quatrains déchirés

mais c’est bien moi que tu cherchais

alors ! au détour d’une rue 
je te portais ma disparue 
ta chair me couvrait les épaules 
comme une funeste auréole
et les remous de mes remords 
creusaient des sillons d’oxymores
sur le bleu lac de mes pensées 
comment l’avouer sans t’offenser
j’ai pris la poudre d’escampette 
sous des cieux purs sous la tempête 
craintif exsangue et j’ai senti 
que s’étiolaient tes abattis
perdu j’ai marché puis marché

mais c’est bien moi que tu cherchais 
souffla d’Elsa la voix perchée

caduc poète, hélas ! je fuis ta casemate
car j’ai toute ma tête et toute ma prostate 

Copyright photo : Elsa Morante


Mauvaise NouvelleActe III
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Saint Pétersbourg
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Une bien mauvaise nouvelle
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