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Le pronom qui touche

Le pronom qui touche

Par  

à Sabine.


Aujourd’hui j’ai perçu d’un être le visage et l’œil. Sa parole s’ouvrait par parenthèses successives – révélations, par anecdotes. Sans doute faut-il suivre les voies de ceux qui délirent – qu’ils aient oublié le Réel, ou l’inverse. On comprendra qu’un accouchement puisse avoir lieu dans une tasse. La folie demeure une incandescence qui tient en musique nos cœurs. J’envisage l’hypothèse tandis que j’écoute parler l’expérience. Que de musiques ! Tout peut se dire en musique celle-ci justifiant tout. Ce que la raison sociale interdit de tutoyer le cœur le tutoie comme pour fraterniser, cela sans autre musique que sa courtoisie même. On opposera la « présence réelle » à la « distance idéale ». Le malade n’est qu’un autre soi-même pour qui se reconnaît tel, comme l’est tout mortel. « Fraternité » ! Toute morale ouverte a toujours fait scandale, passant les bornes du « légal-rationnel » – pharisaïsme auquel l’exception fait miracle. Ce miracle pourtant constitue l’essentiel : toute histoire se tisse d’un fil extraordinaire. Tutoyons le réel comme Jésus la mer. Dire « tu » c’est toucher ; en cela « tu » excède la troisième
personne du singulier.

 

Photo montage sur la base de tableaux de Louis Janmot


Iran, le pays des Roses noires – 20 mai 2015
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Crépuscule
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Le Petit-prince futur
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