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Le suaire du futur

Le suaire du futur

Par  

L'enfer du XXIème siècle, en France mondiale brisé, le suaire du futur

Le dirigeant laid et gros, narquois
Calcule son temps de media ;
Le boucher et l'ouvrier, le cultivateur
Comme des feux morts, emmurés,
Sans requiem encore meurent,
Leurs débris s'imitent aux graphes
Des ordinateurs qu'on allume
Chaque jour de débauche sexuelle ;
Qui peut resplendir dehors ?
Comment raviver la véritable lueur
Des blanches lumières de la Vérité ?
Personne ! néant ! difficile réelle
Moiteur des dieux vaincus par l'acier
Electrifié geignant de grivois
Espionnés doigts moqueurs,
Là- bas, des poètes ! Oh terreur terrible !
Ils récitent les prières interdites
Chantant l'impur cabaliste mémoire
Et mâchent des trompettes de crépuscules
Hurlant dans la jungle torride des cités !
La Bible renversée, Satan transpercé,
Le Grand Dieu Jésus aussi de cible
Tourmentés fichés sur la vouge mortelle
Des trépassés anges oubliés cruels…
Adieu jour fastes, magnifique jadis,
Le tréteau du soir est tombé depuis longtemps,
Dans un vent muet de silencieuses laideurs
Il n'y a que des hommes, des salopes
Et des enfants tristes sans chaleur
Violés par les images, percés par d'hideurs
Ignominieuses, et toi, voix des voies au rang
Majeur, majuscule inutile, ta lettre enfouie
Dans le cimetière disparais aussi !
Tous avec toi, nous allons en Enfer !
Qui élèvera la loi ? comment poser une pierre
Dans le cantonnier pentacle des noms cyclopes ?
Vous n'avez plus d'œil, et la nature dort,
Ils n'ont plus d'oreille, et leur humanité par paire
De vices et de canons fait la guerre en médiocrité…
Qui sera là haut le descendant assumé ?
Le néant et le fol ivrogne, toi moi,
Sa Glaciale Souveraine reine noire, fantôme spectral,
Oui, là haut descend même le soleil rouge
Des vidés soupirs sanglotant ; que bouge
Le parchemin des gloires, et pourtant, dans la mort
Il n'y avait personne, ô vivant, sachez le dire :
- Il n'y a que CA, L'humaine déchéance
Programmée… par les dieux voilà
Lointain naguère, tués par ceux là
Qui n'osent plus le mirer en face…
- Il ne vient que l'instant, bizarre,
Dans le vent étrange du parfum des os gâchés
- Il ne se tient aucune statue, plus même un marbre !
Dans la mélodie assise frigorifiée sur le luth étranger :
Dieu tue de nullité celle qu'il avait enfanté…
Du don de nos mots et de l'âme dedans le corps
Il remet à la cendre nos macabres pénombres
Pour la mort étoilée rieuse sous sa charpie…
La seule harpie à lustrer dans les millénaires
La nation humaine entièrement finie,
L'humaine tribu, couronnée d'échecs maudits
Abandonnée solitaire dans le futur, son suaire.

Le Petit-prince futur
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Le saut de l'ange
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Le temps des héros est passé
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