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Les ombres de poussières

Les ombres de poussières

Par  

Tandis que dans le cœur

de mon âme écorchée
je ne suis plus qu’écharde,
une danseuse blessée,
ballerine de l’ombre
dérivant sur les braises
glacées de mon désert,
petits pas estropiés
enrobés de satin
qui crochent les regards
au brouillard des ténèbres,
et sombrent dans l’écho
rompu de mes pensées.
Dans le vide du souffle
suspendu à mon cri,
l’énergie libérée
accompagne les gestes
d’une vive morsure,
prélude original
qui ne peut que souffrir
des petites allures
de froidures matinales.
Les lumières s’enivrent
des traces de mes danses,
se fêlant pas à pas,
puis malgré la musique
esquivent mon tempo
et nichées dans le temps
rallument les étoiles.
Quand dansent mes silences,

mon escale insomniaque
-prisonnier certifié-
fou des tristes splendeurs,
fait s’éloigner les bruits.
Perdue, le regard pur
ma pensée vient heurter
le pas des magiciens
dans mon delta sauvage
et mes rives en feu.
Las, les flots qui s’installent
comme oiseaux de passage
aux regards effarés,
dans la douce chaleur
qui hale les vapeurs de la lune affamée.
Je lui donne mon pas
pour l’habiller de frais,
la herse brise le jour,
qui lentement se meurt
du côté des mendiants
et veille sur leurs âmes
avides d’insomnie
pour atteindre l’oubli,
efface lentement,
tendrement les pensées
des âmes naufragées
éperdues mais perdues.
De langueur en langueur

et mes rêves s’enfoncent
s’emmêlant à la terre
aux doux songes d’argile,
les sabliers de sang,
emprisonnent ma vie,
étouffent les lumières.
Matin sans crépuscule,
les mécaniques fluides
des ailes du désir
s’enracinent béantes,
implosent et puis dévorent
le poids des interdits,
pour raviner le temps
pour enflammer mes mots,
mes sens et puis mes larmes.
Les ombres de poussière
hurlent dans le silence,
cognent le ciel en feu
serpentent au soleil,
petits colliers de soie,
et combats de murmures
ou drapeaux de prières,
en mes bras malhabiles
et mes yeux immobiles
cerclés de pas qui dansent
du côté de la nuit
au milieu de l’ennui,
je glisse en un soupir,
hantée par les fantômes
grillagés du destin.

Ode au Cinquième Empire
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Crépuscule
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