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Mer de vinaigre

Mer de vinaigre

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La vie est telle qu'on ne la peut préjuger
Bonne de bout en bout. Et tu crois ta mer d'huile !
Même apaisés ses flots ne cessent de gruger
Les plus solides rocs. N'entends-tu tout bouger ?
Ne vois-tu pas tomber du ciel tuile après tuile ?
Vas-tu passer ta vie à tout te ménager ?

Dérive du chenal bien ancré de l'oubli
Et plonge à l'occasion dans l’œil d'un tourbillon !
Nos plus beaux souvenirs sont comme des tempêtes
Évitées par tes soins, petit homme établi !
Ton heure sonnerait, n'aurions-nous qu'un brouillon,
Qu'un bonheur inconscient ? Combien d'excuses bêtes !

Mais qu'as-tu donc en propre ? Et qu'encore abréger ?
La vie est une mer à traverser. Sans vagues
Ni vents contraires, sans connaître le danger,
En te laissant porter comme un pantin léger
A vive allure, si jamais tu ne zigzagues,
Si tu ne luttes pas : à quoi bon voyager ?


Tu regardes la mer
Tu regardes la mer
Une saison sous la mer
Une saison sous la mer
Satan !
Satan !

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