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Ainsi, Dieu choisit la France

Ainsi, Dieu choisit la France

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Ainsi, Dieu choisit la France, titre de l’ouvrage de l’historien et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Camille Pascal, est tiré d’une lettre du pape Grégoire IX, datée du 21 octobre 1239 et adressée au roi Saint Louis : « Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif le royaume de France est le Royaume de Dieu ; les ennemis de la France sont les ennemis du Christ. »

Pascal, au nom prédestiné à la défense de la grande cause France, écrit en introduction : « On peut l’avoir oublié aujourd’hui, il n’en demeure pas moins que si la France s’est construite envers et contre tout, c’est d’abord parce qu’une longue lignée de rois, de reines aussi pieux que redoutables, quelques grands saints, et enfin la foule immense de ceux qui nous ont précédés ont cru, avec foi et sincérité, qu’en élevant la France comme une cathédrale politique et humaine, ils participaient au dessein de Dieu qui avait choisi d’agir à travers eux. « Gesta Dei per francos », « Dieu agit par les Francs ». » Pour notre ancien enseignant à la Sorbonne et à l’EHESS, la longue et ancienne marche à travers les siècles de notre pays ne peut se résumer aux bornages chronologiques du 4 août 1789 ou du 18 juin 1940. Clovis, Charlemagne, Saint Louis, Philippe IV le Bel, Jeanne d’Arc, l’épisode de la Saint Barthélémy, le vœu de Louis XIII, Bonaparte, Pie VII et le Concordat, ou encore la séparation de l’Eglise et de l’Etat constituent des figures ou des évènements exceptionnels qui sont autant de jalons singuliers dans la vie de la fille aînée de l’Eglise. Ils sont traités de belle manière dans l’ouvrage.

Faut-il rappeler le postulat selon lequel, pendant 1500 ans, la foi en Dieu a été le moteur et la seule justification de tous ceux qui ont gouverné la France. La France s’est faite grâce au catholicisme. Evoquons avec Camille Pascal quelques-uns des épisodes de cette histoire glorieuse.

Clovis, qui fit basculer le destin du pays un jour de Noël 496, était émerveillé par son épouse Clotilde, princesse burgonde catholique qui semblait ne pas craindre la mort. Elle fit preuve d’une force d’âme inouïe lors de la mort en bas-âge de leur premier garçon, figure messianique éphémère de l’héritier qui avait été tant désiré et tant attendu : « Je remercie Dieu tout-puissant créateur de toutes choses, qui a fait à mon indignité l’honneur d’ouvrir son royaume au fruit de mes entrailles. Mon âme n’a pas été touchée par la douleur, car je le sais, enlevé de ce monde dans l’innocence baptismale, mon fils se nourrit de la contemplation de Dieu. » Clovis, bouleversé par cette tragédie, était alors incapable de se convertir et l’attitude édifiante de Clotilde ne parvenait pas à le détourner de son incompréhension. Le baptême du guerrier franc ne fut rendu possible que par le miracle d’une victoire inespérée contre les Alamans à Tolbiac. Acculé par l’ennemi, son armée franque étant inférieure en nombre et débordée de toutes parts, Clovis s’écria de toutes ses forces : « Jésus-Christ, que Clotilde proclame être le fils du Dieu vivant, toi qui viens au secours de ceux qui espèrent en toi, aide-moi ! » Il fut providentiellement exaucé et remporta la victoire. Alors, Clovis, le fier Sicambre, se mit à adorer ce qu’il avait brûlé et à brûler ce qu’il avait adoré, puis il courba la tête pour recevoir l’onction du saint chrême que l’évêque Rémi reçut d’une colombe. La France devenait chrétienne pour l’éternité, le peuple franc avait été choisi par Dieu pour protéger son Eglise.

En l’an 800, Charlemagne est couronné empereur. Les laudes sont reprises en chœur par le peuple dont il est le nouveau Moïse et qui chante inlassablement : « Christus vincit, Christus regnat, Christus imperat ! » A ses côtés, Alcuin le fidèle précepteur, rend grâces : « Mon rêve se réalise : l’empire, bras armé de l’Eglise et rempart contre la fin des temps, ressuscite et chasse les cavaliers de l’Apocalypse. Mon roi, mon ami, le roi Charles devient Charles le Grand, empereur d’Occident et, peut-être un jour qui n’est pas si éloigné de cela, il parviendra à unir sous son sceptre l’Orient et l’Occident. »

Louis IX, roi croisé, roi très chrétien fait déposer la couronne d’épines du Christ dans la Sainte Chapelle, écrin glorieux bâti sur l’Île de la Cité. Paris est désormais la nouvelle Jérusalem. Saint Louis, roi dont la piété et le fabuleux destin ont peu d’équivalent dans l’histoire, s’identifia au Christ jusque dans sa mort intervenue le 25 août 1270 à trois heures de l’après-midi. A l’heure du trépas, il ne peut s’empêcher de songer : « Après avoir révélé la Vérité au roi Clovis, après avoir transféré la couronne impériale de Constantin sur la tête du roi Charles, devenu l’empereur Charlemagne, Dieu ordonne aujourd’hui le transfert des instruments de la Passion de l’empire d’Orient au royaume de France. »

Notre auteur retrace ensuite la longue lutte qu’entretint Philippe IV le Bel avec le pape Boniface VIII qu’il finît par déposer. Ce roi de France voulait être pape en son royaume.

On ne présente plus celle qui, au XVème siècle, incarnant une prophétesse se disant fille de Dieu et originaire de Lorraine, aux confins du royaume, vint jusqu’à Chinon promettre au dauphin Charles la couronne, la libération d’Orléans, celle de Paris et de tous ses états au nord de la Loire.

Puis, au XVIème siècle, « Paris valait bien une messe » pour Henri de Navarre qui avait enfin réduit la guerre entre les partisans du duc de Guise et ceux de Coligny et se convertissait au catholicisme de Clovis et de ses successeurs. Agenouillé dans la basilique de Saint-Denis, il prononça les paroles suivantes : « Je proteste et je jure, devant la face de Dieu tout-puissant, de vivre et mourir dans la religion catholique, apostolique et romaine, de la protéger et défendre envers tous, au péril de mon sang et de ma vie, renonçant à toutes hérésies contraires à la doctrine de l’Eglise. »

L’ouvrage tire le fil chrétien du roman français et raconte encore le vœu de Louis XIII de consacrer le royaume à la Vierge Marie, les épisodes du concordat napoléonien et la loi de 1905 dite de séparation des Eglises et de l’Etat. Il s’apparente à un catéchisme au service de ce roman national si malmené aujourd’hui. Camille Pascal interroge les éventuels sceptiques : « Les différentes lectures téléologiques de l’Histoire de notre pays qui nous ont été livrées par les positivistes d’abord, par les marxistes ensuite, par les structuralistes enfin, étaient-elles plus raisonnables ? »

Peu après la canonisation de Jeanne d’Arc en 1920 par Benoît XV, le pape Pie XI écrivait en 1922 au sujet de celle qui transcendait les chapelles : « La France justement appelée la fille aînée de l’Eglise. » Pour notre pays, il s’agit incontestablement d’un titre immémorial de mission devenu une marque indélébile.


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