Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


Conférence de Jean de Viguerie sur la poésie (1/2)

Conférence de Jean de Viguerie sur la poésie (1/2)

Par  

L’historien Jean de Viguerie nous fait l’honneur de confier à Mauvaise Nouvelle la publication d’une conférence sur la poésie prononcée 15 décembre 2001 à l’académie de Jeux Floraux à Toulouse lors de son élection comme Mainteneur.

I – La mort conjointe de la poésie et de l’histoire au XVIIIème siècle


Messieurs,

Vous voulez bien me recevoir dans votre compagnie. Je vous remercie de l'honneur que vous me faites. Je vous sais gré de la satisfaction que vous me donnez. Vous me rendez à mes origines. Les Jeux Floraux c'est Toulouse, et Toulouse est la patrie de ma famille. À ce vingt-sixième fauteuil où vous m'appelez à siéger, le professeur Michel Despax fut mon prédécesseur immédiat. Vous avez entendu son éloge. Il ne m'a pas été donné de le connaître. Les hommages de ses amis me le font regretter. Plusieurs familles de Toulouse ou des pays toulousains ont compté des mainteneurs parmi vos membres. Aucune n'a oublié cette distinction. Toutes s'en prévalent avec fierté. Certains descendants actuels de ces familles, présents dans cette salle, me sont bien connus. Permettez-moi de citer en signe d'amitié les noms des mainteneurs dont ils conservent pieusement la mémoire : Etienne de Lamothe Langon, reçu en 1813, Célestin Auziès (1873), Adrien de Laportalière (1896), Gabriel Depeyre (1901), Charles de Raymond-Cahusac (1880), Paul de Subra de Saint Martin (1924) et Robert de Boisséson (1974). De même qu'il existe des familles de capitouls, il y a des familles des Jeux Floraux. Grâce à vous je leur rattache la mienne et je m'en félicite. Je suis persuadé en effet que dans ces familles le respect des choses de l'esprit subsistera toujours avec la révérence de la poésie. Car la fonction principale de votre académie est d'honorer la poésie en récompensant les poètes. C'est votre fonction et c'est votre tâche. Volontiers je m'y associerai. Je voudrais même y contribuer dès aujourd'hui à ma manière d'historien. Je vais remémorer devant vous l'époque du Siècle des Lumières, où la poésie, après une longue décadence, connut enfin sa renaissance. Vous déplorez parfois, messieurs, la faiblesse actuelle de la poésie. Il arrive, me dites-vous, que, faute de vrais poètes, vous ne sachiez à qui attribuer vos récompenses. Le dix-huitième siècle eut aussi son désert. Ce n'est donc pas la première fois que la poésie s'absente. Il est bon de s'en souvenir afin de ne pas désespérer. Ainsi en évoquant la mort et la résurrection de la poésie au siècle des Lumières, je ne ferai pas seulement œuvre d'historien. Je vous apporterai aussi quelque consolation et de cette façon vous exprimerai mieux encore ma gratitude.

Avant que le dix-huitième siècle ne commence, la poésie a déjà disparu. « Époque sans poésie », ainsi Paul Hazard appelle-t-il les années 1680-1715. On peut toutefois, sans manquer de respect à ce grand historien, retarder la date de la disparition. L'Esther de Racine est de 1691, les derniers livres des Fables de La Fontaine de 1693, et l'Ode de Charles Perrault pour le Roi de Suède Charles XII de 1703. Or si la poésie est bien selon la définition d'Edgard Poe -une création de beauté par le rythme- ces trois œuvres possèdent le caractère de la poésie. Même la troisième dont je vous cite la strophe ultime:

« Il n'est rien où ne doive prétendre Un héros de vingt ans par la gloire adopté, Qui sans peine a vaincu dans un âge si tendre La mollesse et la volupté » 1

Ces vers datent de 1703 et sont couronnés la même année par l'Académie française. 1703 est aussi l'année de la mort de l'auteur et très probablement de la disparition de la poésie. Il reste à savoir pourquoi elle a disparu. Selon Thierry Maulnier dans son Introduction à la poésie française la cause est d'ordre physiologique : la poésie n'en peut plus, Racine l'a expulsé : « Racine, écrit-il, a fait une consommation si totale des ressources de la poésie française qu'il la laisse épuisée pour un siècle et demi.» Selon Paul Hazard dans sa Crise de la conscience européenne, Il ne s'agirait pas d'un excès de consommation mais d'admiration : « On admira trop, écrit-il, on admira trop pour ainsi dire, les chefs d'œuvre que la génération précédente avait donnés à profusion ». On crut, ajoute-t-il, « qu'il suffisait de retrouver leurs recettes pour produire comme eux des vérités éternelles.»

Voilà des explications simples pour ne pas dire simplistes. Cependant l'un de nos deux grands critiques, il s'agit de Paul Hazard, n'est pas, me semble-t-il, entièrement satisfait de la sienne. En un autre endroit de son livre il met en cause les Modernes, cette faction littéraire infatuée de la supériorité des auteurs du présent siècle sur ceux de l'Antiquité. Il incrimine les chefs de cette faction, Houdart de la Motte et Fontenelle. Il dénonce leurs diatribes contre les poètes grecs et leurs attaques contre le rythme et la rime. Enfin il est clair qu'il les rend responsables de la mort de Ia poésie.

On ne peut que le suivre, mais en élargissant la perspective. Un grand combat se livre alors, et les attaques des Modernes contre la poésie grecque n'en représentent qu'un aspect. En ces dernières années du dix-septième siècle une offensive de grande ampleur, une offensive telle que l'on n'en avait jamais vue de semblable depuis l'Antiquité chrétienne, est déclenchée contre les humanités, c'est-à-dire contre les lettres grecques et latines. Tous les genres littéraires en sont affectés, mais surtout la poésie. La poésie est la principale victime.

L'offensive est partie du camp des Modernes. Mais réduite aux seules forces de ces derniers, elle ne serait jamais allée très loin. Les Modernes disent : « Nous sommes supérieurs aux Anciens, parce que nous venons après.» Ce n'est pas un argument irrésistible. Heureusement les Modernes reçoivent le renfort des nouveaux philosophes, je veux parler des philosophes de l'école cartésienne, si principalement de P. Lamy et de P. Malebranche. Ceux-ci ont beaucoup plus d'efficacité. D'abord, disent-ils, les Anciens sont des païens et de ce fait méprisables. Ensuite, argumentent-ils, les lettres en général -nous dirions aujourd'hui la culture littéraire- et non pas seulement les lettres grecques et latines, égarent l'esprit. Elles le divertissent au sens pascalien du terme. « Au lieu de penser à ce qu'il est lui-même dans le temps présent, écrit Malebranche, et à ce qu'il sera dans l'éternité », l'homme lettré « s'oublie et son propre pais pour se perdre dans un monde imaginaire, dans des histoires composées de réalités qui ne sont plus et de chimères qui ne furent jamais »2. « Ce qu'il sera dans l'éternité » : on dit au XXIème siècle que les lettres ne servent à rien dans la vie présente. On disait à la fin du dix-septième siècle qu'elles ne servaient à rien pour l'éternité. C'est le même reproche d'inutilité.

À cette double agression des Modernes et des nouveaux philosophes tous les genres littéraires se trouvent exposés, mais la poésie est le plus vulnérable. Et c'est pourquoi elle va y laisser la vie. Elle est la plus vulnérable à cause de son extravagance. La poésie est folle. Surtout celle des Anciens. « Eschyle, écrit Fontenelle, était une espèce de fou qui avait l'imagination trop vive et trop déréglée »3. Surtout celle des Anciens, et celle imitée des Anciens ; il ne s'y trouve selon nos auteurs que des "fables" des "contes" et des "chimères". Finalement, à bien regarder, tout poème est mensonge. « Quand on se met à lire un poème, écrit le philosophe et théologien Jean Le Clerc, il faut se dire que c'est l'ouvrage d'un menteur » 4.

Folie, chimères, mensonge, voilà les accusations, voilà pourquoi les lettres sont condamnées, et plus lourdement la poésie dont les chimères forment l'essence. On condamne les chimères parce qu'on ne les comprend pas. On ne veut y voir que les inventions d'une humanité ignorante et superstitieuse. On les juge contraires à la réalité. Alors qu'elles sont la réalité même, exprimant à la fois la beauté profonde de la nature, la grandeur sublime de l'homme et l'émerveillement de l'âme. Ainsi en proscrivant la réalité, on tarit la source de la poésie. Le curieux est que les mêmes littérateurs et les mêmes philosophes condamnent aussi l'histoire. « L'histoire, écrit le P. Lamy, est un ramas des sottises des hommes aussi bien que de leurs vertus … Ces connaissances ne leur donnent aucune idée du bien et du mal » 5. « Entasser dans sa tête faits sur faits, retenir bien exactement les dates… voilà ce qu'on appelle savoir l'histoire, écrit Fontenelle. Mais ceux qui sont chargés de cette sorte de science là, savent-ils quels sont les ressorts du cœur humain qui ont causé tous ces événements ? » 6

On demeure étonné. Que ces esprits rationnels condamnent la poésie, soit. Mais l'histoire? Ne dit-on pas que l'histoire est une science? On le dit, c'est vrai, mais on se trompe. Car l'histoire fait appel aux sciences, mais n'est pas une science, comme on affirme que la physique et l'histoire naturelle sont des sciences. Car ce qui l'intéresse c'est le détail et c'est l'unique. Elle est plus un art qu'une science. Elle est proche de la poésie à laquelle un lien mystérieux l'unit. Voilà pourquoi les Modernes et les nouveaux philosophes l'enveloppent avec la poésie dans la même condamnation.

Dois-je le rappeler ici, l'histoire est l'une des neuf muses. Elle est même souvent citée la première des neuf. On peut voir au Louvre un sarcophage romain où sont représentées les muses. Clio y figure à la place d'honneur, la première en partant de la gauche. Dans les commencements de leur existence politique, les Grecs avaient associé la poésie à l'histoire. Les premières histoires des fondateurs de leurs cités ont été écrites par des poètes. Comme si seuls les poètes étaient capables de percer le mystère des origines.

Dans la suite des siècles anciens la poésie et l'histoire se sont prêté un mutuel secours. L'histoire a inspiré les poètes, et les poètes ont guidé les historiens clans l'obscurité du passé. « Où les historiens s'arrêtent, ne sachant plus rien, écrit Barbey d'Aurevilly, les poètes apparaissent et devinent »7. Le mieux serait que tout historien soit aussi poète, ou du moins ami de la poésie. Certains l'ont été. On discerne par exemple une inspiration poétique chez Bossuet, chez Tocqueville et chez Fustel de Coulanges. L'histoire et la poésie se ressemblent. L'une et l'autre s'attachent à l'unique et à l'inexplicable. L'une et l'autre se tiennent respectueusement sur le seuil de la maison des mystères. L'une et l'autre surpassent la mort et suppriment le temps. La poésie éternise l'instant, et l'histoire le retrouve et le fait revivre dans un éternel présent.

Or l'esprit des Modernes et des nouveaux philosophes ne conçoit rien d'inexplicable, rien d'unique, rien de mystérieux, sauf en Dieu. Et même en subordonnant Dieu à "son ordre vainqueur" et à sa "Sagesse logique" il lui enlève une grande partie de son mystère. Comment alors être étonné qu'un tel esprit rejette en même temps l'histoire et la poésie ?

L'histoire va se tirer d'affaire, mais sans honneur. Le Siècle des Lumières la réhabilite et la dénature. Il veut qu'elle soit utile, et qu'elle devienne, selon le souhait de Rollin, « une école de morale pour tous les hommes. » Étrange conception. La poésie quant à elle ne se relève pas. Le Siècle des Lumières est un siècle sans poésie.

On a mis longtemps à l'admettre. Lorsqu'en 1804 l'Institut national propose au concours d'éloquence le sujet suivant, « Tableau littéraire de la France dans le dernier siècle », aucun des concurrents n'avoue cette absence. Aucun ne reconnaît la moindre décadence. Un seul veut bien consentir que la poésie « a un peu perdu de sa fraîcheur »8. Passons un peu plus d'un siècle. Dans un article de 1922 Gustave Lanson, pontife de l'histoire de la littérature, énonce l'affirmation suivante : « Il y a même, écrit-il, une poésie du XVIIIe siècle. Le Romantisme nous l'a trop longtemps fait oublier ». Le même, dans le même article, loue « ce qui circule, dit-il, de poésie vraie dans les vers de Voltaire et de beaucoup d'autres » 9. Cependant il ne donne aucun exemple, il ne cite aucun vers.

Il n'en cite aucun parce qu'il y en a fort peu, et qu'il faudrait se donner beaucoup de mal pour en trouver. En tout cas on ne les trouverait pas chez Voltaire. On les trouve dans certains poèmes religieux. Je pense au Cantique d'Ezecbias de Jean-Baptiste Rousseau, et au poème De la Religion de Louis Racine. On les trouve aussi dans l'Eloge de Clémence Isaure de Lefranc de Pompignan, prononcé devant votre compagnie à l'Hôtel de Ville de Toulouse, le 3 mai 1741, et je ne résiste pas au plaisir de vous en citer cette strophe:

« Ainsi quand le Flambeau du Monde Loin de nous parcourt d'autres cieux, Et qu'une Obscurité profonde Cache les Astres à nos yeux, Souvent une vapeur légère Forme tille étoile passagère, Dont l'éclat un instant nous luit ; Mais elle rentre au sein de l'ombre Et pas sa fuite rend plus sombre Le voile immense de la Nuit. » 10

Voilà presque toute ma collection. Elle est donc mince, et je ne crois pas que l'on puisse beaucoup l'agrandir. En effet la presque totalité de la production poétique de ce temps ne consiste qu'en artifices et en clichés. Sans parler de la vulgarité. Si l'on traite d'amour, on ne peut s'empêcher de donner dans l'érotique ou le grivois. Ou bien dans le niais, ce qui n'est pas mieux. Je vous donne un exemple de niaiserie. Voici comment le poète Parny -célèbre à la cour et à la ville- décrit les premiers abandons au milieu d'un bosquet de la bien-aimée de son cœur :

« Ta pudeur en ce lieu se montra moins farouche, Et le premier baiser fut donné par ta bouche. Des jours de mon bonheur, ce jour fut le plus beau ».

C'est de la poésie de collégien, enfin disons plutôt de collégien de l'époque et assez peu doué. Si les poètes s'appliquent à chanter la nature, ils n'y parviennent pas vraiment. Par exemple Saint Lambert, le poète des Saisons. Il s'échine, mais en vain. « C'est que son corps était aux champs, explique Diderot, et que son âme était à la ville. » Car les philosophes ne se font pas d'illusion. Ils savent qu'il n'y a plus de vrais poètes. Ils en connaissent même la raison. Cette raison consiste à leur avis dans le matérialisme ambiant et dans la sécheresse de cœur et d'imagination qui en résulte. En somme ils se rendent eux-mêmes responsables de la disparition de la poésie. « Point d'hommes, écrit Diderot, qui fassent moins usage de leur imagination que les philosophes, surtout les matérialistes modernes qui n'assurent que ce qu'ils sentent. De là la décadence de la poésie parmi nous ». 11

« Partout, écrit-il encore, décadence de la verve et de la poésie à mesure que l'esprit philosophique a fait des progrès» 12. Voltaire fait chorus. « Notre siècle, dit-il, recommandable par d'autres endroits, est le siècle de la sécheresse » 13. Diderot et Voltaire, on peut les croire. Ils parlent d'expérience. Ils savent, sans arriver à la faire, ce qu'est la véritable poésie.

Mais après leur mort (1778 pour Voltaire, 1784 pour Diderot) on ne le sait plus. Non seulement la poésie ne revient pas, mais si elle revenait, saurait-on que c'est elle ? Personne n'a plus la moindre idée de ce qu'elle a pu être. On peut en juger par cette définition de Turgot : « La poésie qui n'est que – qui n'est que, formule habituelle du réductionnisme des Lumières - la poésie qui n'est que l'art de peindre par le moyen du langage et dont la perfection dépend si fort des langues qu'elle emploie » 14.

En 1785, Sébastien Mercier s'apitoie. « Apollon est en langueur » 5 écrit-il, mais il attribue cette faiblesse à la mort de Voltaire et à celle de Colardeau, versificateur souvent pornographe. C'est dire sa conception de la poésie. On ne pouvait donc retrouver la poésie. Il fallait la réinventer. Ce fut le mérite d'André Chénier.

NOTES

  1. Pour le roi de Suède. Ode, Recueil des pièces d'éloquence et de poésie qui ont remporté les prix de l'Académie Française, depuis 1703 jusqu'en 1709. Avec les Discours et pièces de poésie prononcées ou lues dans l'Académie. A Palis, chez la Veuve Brunet. .. 1762, avec Privilège du Roi, p. 280.
  2. Traité de Morale, œuvres complètes, Paris, Vrin, 1975, p 40.
  3. Discours sur la nature de l'églogue, cité clans Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. XVIII, P 126.
  4. Cité par Paul Hazard, La crise de la conscience européenne (1680-1715), Paris, Fayard, 1961, p 320.
  5. Entretiens sur les sciences … par le R.F.'Bernard Lamy, oratorien, Paris, 1706, p 40.
  6. Fontenelle, Essai sur l'histoire, Histoire des oracles et autres textes … Bibliothèque 10/18, 1966, P 160-161.
  7. Une page d'histoire. Nous devons cette citation à notre ami Jean-Pierre de Guibert.
  8. Cité sans nom d'auteur dans Le Tableau littéraire de la France au XVIIIème siècle. Un épisode de la «  guerre philosophique » à l'Académie Française sous l'Empire (1804-1810) , par Roland Mortier, Bruxelles, 1972, p 30.
  9. « Le XVIIIème siècle et ses principaux aspects » Revue bimensuelle des cours et conférences, 24ème année, n° 2, 30 décembre 1922, p 102.
  10. " Ode " publiée dans l'Anthologie des jeux Floraux d'Armand Praviel et J.-R. Brousse, Paris, 1924, p 57.
  11. L. Versini éd. Diderot, t. 1 Philosophie, Paris 1994, p 702
  12. Diderot, Correspondance, 16 vol., 1955-1970, publié par G. Roth, t. 7, 1962, P 257, décembre 1762.
  13. Voltaire, Questions sur l'Encyclopédie, 3ème partie, 1770, dans ses Œuvres, éd. Beuchot, t. 28, Paris, 1829, p 11.
  14. Turgot, Tableau philosophique des progrès de l'esprit humain, dans Pormation et distribution des richesses, Travaux choisis et présentés par Ravix et P.M. Romain, G.F., Paris, 1997, p 79.

Les fiertés de Mauvaise Nouvelle en 2013
Les fiertés de Mauvaise Nouvelle en 2013
Poètes dans le monde ?
Poètes dans le monde ?
Les deux patries
Les deux patries

Commentaires


Pseudo :
Mail :
Commentaire :