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Le songe de cent cinquante

Le songe de cent cinquante

Par  

Après la lecture du deuxième tome des aventures d’Arthur Brenac de Tony Baillargeat intitulé :

« Le songe de cent cinquante »

Je viens de terminer la lecture de cette nouvelle aventure d’Arthur et de son fidèle complice et compagnon Pierre Laroche…dont je suis, semblerait-il, le tout premier lecteur ! Cette fois-ci , sur les traces de l’énigme d’un second tableau de l’hôtel du lion d’or, Baillargeat nous entraîne dans un impitoyable et fort brutal monde souterrain et minéral , dans de vertigineux courants et dédales empierrés où des tunnels et des escaliers, des passages et des galeries renversent insidieusement les notions d’horizontalité et de verticalité et nous laissent haletants , stupéfiés, à la croisée précise de ces deux mondes, de ces deux dimensions, en compagnie des quatre protagonistes de cette historifiante et terrifiante épopée terriblement contemporaine…quel moment plus opportun, en effet, de notre pauvre étoile de France pour évoquer et invoquer les dessous abjects et criminels, les massacres impardonnables sur lesquels fut construite notre équivoque république , servante zélée, fort suspecte, d’une classe émergeante dominante : la bourgeoisie marchande…quel moment décisif de notre histoire vivons nous pour que les valeurs spécifiques de notre magique territoire émergent en majesté aveuglantes, resplendissantes, martiales, des cloaques putrides de l’histoire inculquée, falsifiée, dévoyée ? Cette fois ci Tony s’attaque et s’attache au moment décisif où notre beau pays sombra dans l’horreur de la terrible erreur, juste avant l’heure de la terreur, au Cœur même de notre drame historique, au cœur irrémédiablement meurtri mais encore miraculeusement battant de notre royale ascendance…et ce sont bien les dessous de l’histoire qui se devinent dans leurs plus abominables et horripilantes célébrations assassines! Cette fois ci nous ne sommes plus comme dans le premier volume : « Le secret de Diana Danesti » à propos duquel j’ai écrit également, nous ne sommes plus dans une quête à clefs nous entraînant dans de rocambolesques escapades sylvestres autant qu’agrestes et arborées, architecturales, voir gustatives, dans nos belles régions…nous ne sommes plus confrontés à de touchants et truculents personnages régionaux hauts en couleurs et en grande humanité ! Non ! Cette fois ci nous sommes confrontés à des créatures abjectes et monstrueuses, au MAL ABSOLU à son gigantesque empire insoupçonné et pourtant bien réel…dépourvu curieusement mais somme toute, fort logiquement, de la moindre trace végétale.

La quête échevelée, palpitante, éperdue s’effectue dans les pierres brutes des galeries, ou ouvragées des édifices religieux, dans un monde sans ciel, ayant perdu l’essentiel, parfois englouti dans les eaux fort saumâtres boueuses et infectes de l’univers souterrain. Nous voici bouleversés, captivés, engagés dans la bataille héroïque menée par les guerriers du bien et leur sanctifié meneur…de qui s’agit il ? Me direz vous… si je vous disais qu’il s’agit tout simplement et ENFIN du royal descendant d’une lignée remontant à la fois à la nuit des temps par les rivages inattendus de Paris et de Lyon, remontant à la nuit des temples par les puits vertigineux forés DEPUIS Agartha…L’ouvrage est, comme le premier, richement documenté à tel point que l’on finit par s’interroger devant tant d’évidences…comment tant de preuves ne pourraient elles pas conduire à notre ABYSSALE, glorieuse, éblouissante, indéniable VERITE transcendantale? C’est un autre pan de notre histoire commune que TB nous dévoile avec grâce, lyrisme et une grande HUMANITE…contrebalançant les émanations toxiques, les remugles pestilentiels et les borborygmes monstrueux des maudites créatures nyctalopes et bestiales. Un AMOUR divin et aveuglant ne manque pas d’inonder les cœurs de nos héros (et par la même occasion les notres) héros qui se battent encore et toujours depuis la nuit des temps sous la bannière de Saint Michel pour sauver le bien. La lutte est rude et inégale, les pièges nombreux. Les églises recèlent des trésors de messages ! Pour ce qui est de la basilique de Fourvières dans laquelle et au dessous de laquelle se déroule presque toute l’action avec les sous sols Parisiens, et l’incontournable mont saint Michel dans sa version archaïque, pour ce qui est de la basilique de Lugdunum, elle nous livre en plus des messages lumineux de ses vitraux cryptés, les touchants secrets mécaniques de son inestimable horloge astronomique mis en branle avec humour et précision par notre enfiévré auteur très bien renseigné…tout cela mené dans un train d’enfer, avec brio, avec aussi une grande tendresse sans tomber dans la mièvrerie, surtout autour du petit cent cinquante et de la belle Agnés de Lupé incarnation surréelle, mariale, quasi divine de l’éternel féminin dont nos deux compères tombent fatalement amoureux…Des références alchimiques nombreuses, des clefs évidentes ou subtiles, une relecture transversale des mythes qui reconstruit l’histoire avec hardiesse et véracité…je vous envie d’avoir encore à découvrir après cette fiévreuse, insupportable attente, ce magnifique, déstabilisant, enrichissant, bouleversant, deuxième tome !


Chiffré en profondeur. Le songe de cent cinquante.
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Le Songe d'Empédocle, Christopher Gérard
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Dominique de Roux, entre la nostalgie orphique et le pressentiment sébastianiste
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