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Occam l’initiateur ep.3

Occam l’initiateur ep.3

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IV. Occam contre les tentatives rationnelles d’explication de l’univers

Dans son corpus philosophique, Occam s’attaque à tout le monde. Il a ainsi critiqué : le courant augustinien et son exemplarisme platonicien, l’aristotélisme thomiste, les analyses de Dun Scot nommées parfois « réalisme », d’autres auteurs moins connus mais qui tentaient tous de concilier la foi et la raison.

Occam a vu que s’il posait certains points de départ, son analyse démolirait tous ces rapprochements selon lui impossibles. Le franciscain démolit ainsi tous ces efforts de la raison pour rejoindre la Révélation. Il faut ici noter que Occam prend un malin plaisir à développer des contre-argumentations des thèses traditionnelles de la scolastique bien qu’il n’y adhère pas clairement. Il a simplement donné à la postérité des pistes de critiques que la philosophie moderne va exploiter régulièrement.

Ses problématiques sont continuellement philosophico-théologiques : ce n’est que plus tard que certains auteurs en abstrairont des thèses exclusivement rationnelles, dans le sens de l’empirisme radical anti-inductif.

Croyant sincère, il considère le travail de la raison comme inacceptable dans l’adhésion de foi : il est ainsi un du fidéisme1. Mais si lui raisonne encore dans un univers religieux, ses successeurs vont raisonner sans l’argument de foi et développer le rationalisme (soit par l’empirisme pour le courant anglo-saxon, soit par l’idéalisme dans le courant allemand).

V. Occam dans les ornières de son temps

On ne s’étonnera pas de voir Occam, avant tout un intellectuel universitaire, finalement s’insérer dans les modes de ce début du XIVème siècle. Brillant déducteur, il n’est pourtant pas solitaire dans ce travail de séparation de la foi et de la raison. Sans doute faut-il aussi comprendre l’œuvre du franciscain comme une tentative de contrer l’expansion du pouvoir pontifical, de venu alors un certain appareil de domination clérical légitimé par certains auteurs scolastiques : impensable pour un disciple de saint François…

Ce trait le rapproche encore d’un Descartes : comme le contemporain de Galilée, Occam surfe sur des idées ambiantes qui selon lui vont dans le bon sens. Face à l’omniprésence d’un christianisme pas toujours ajusté à l’Evangile va naître « l’esprit laïque ».

Toute la force de Occam, en comparaison de ses prédécesseurs ou contemporains, est qu’il va s’attaquer à la clé de voûte de la pensée réaliste. Il va ainsi définir « patiemment un certain nombre de points de départs, dont ni lui ni ses contemporains ne pouvaient soupçonner la portée2 ».

VI. Occam insiste sur ses points de départs logiques

À suivre…


1 Il faudrait exposer ici les principes philosophiques de Luther, imprégnés d’occamisme.

2 De Lagarde, p. 34


Occam l’initiateur ep.5
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Occam l’initiateur ep.6
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Occam l’initiateur ep.4
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