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Sévillia, coach de la France catho

Sévillia, coach de la France catho

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Jean Sévillia publie un livre qui peut paraître anachronique dans une France déchristianisée, consumériste et multiculturelle… Ce livre s’intitule : la France catholique. Un essai au présent et non un livre qui se lamente sur le refrain c’était mieux avant. Ce n’est donc pas un livre historique, même si l’histoire est la source à laquelle s’abreuve le livre. C’est un essai sur la France d’aujourd’hui, de demain, la France catholique. Une lecture à conseiller à tous ceux qui vendirent la peau de l’ours avant d’avoir terminé leur révolution.

Des raisons objectives d’espérer

L’ambition du livre est de néanmoins rien cacher de l’état dégradé de notre pays tout en délivrant un message d’espérance. Moi qui commençais à me plaire dans mon costume de dandy réactionnaire, me voilà ragaillardi et prêt à exister dans ce monde. Le message d’espérance de Jean Sévillia n’est pas d’ordre mystique, il n’est pas du genre : c’est formidable, tu vas pouvoir connaître le martyr de ton vivant, « c’est un temps de misère, c’est donc un temps béni pour la miséricorde » (selon la formule si jolie de Fabrice Hadjadj), etc. Non. Jean Sévillia nous délivre un message d’espérance car il y aurait matière à espérer. Il devient véritablement le coach de cette France qu’il aime. Et comme bon coach, Sévillia fait en sorte que la France catho connaisse bien son ennemi, ce monstre à plusieurs têtes qui ronge notre civilisation par plusieurs bouts : multiculturalisme, modernisme, eugénisme, libéralisme-libertaire… La France catho doit aussi mieux connaître ses faiblesses pour mieux savoir les neutraliser, les dissimuler ou les contourner. Mais et surtout, la France catho doit connaître ses forces et travailler ses forces pour en augmenter la portée. C’est là que Sévillia est le plus prolixe. Sévillia décrit toutes ses forces et ne se contente pas d’écrire un livre, mais sillonne les routes de France, de Bretagne en Provence, pour dire aux catholiques les raisons objectives qu’ils ont d’espérer.

Catho majoritaires mais moins qu’hier et plus que demain…

« Les cathos avaient pris l’habitude de raser les murs pendant toute la période de la concorde post-1905 » souligne Jean Sévillia en conférence à Lyon le 26 novembre dernier. Oui, et c’est resté un réflexe encore chez beaucoup de continuer à se comporter en dhimmi de la République. Mais notre époque connaît, depuis la fin des années 80, la résurgence du sujet religieux via les questions autour de l’Islam : le voile, le voile intégral, le porc, les prières de rues, les mosquées, etc. D’où le retour de questions fondamentales pour les catholiques de France : qui sommes nous ? Combien sommes-nous ? Et bien Sévillia le dit tout bonnement et de façon cash : nous sommes majoritaires. Bien sûr moins qu’hier et plus que demain, mais les chiffres s’alignent et, extraits de toutes courbes de décroissance, révèlent que la France est majoritairement catholique. Bien sûr chrétien ne veut pas dire pratiquant ou messalisant (allant à la messe) comme disent les sociologues, il en demeure pas moins un aspect culturel fort. Jean Sévillia s’amuse à étirer les statistiques sur le siècle et à dessiner les courbes, non pour nous faire peur, mais pour nous montrer que le temps de l’histoire n’est pas celui de facebook, et que la décroissance doit être une occasion de réaffirmer une sorte d’exception culturelle. Non seulement aujourd’hui avec 47 millions de baptisés, les chrétiens représentent 66 % de la population, mais demain, même passés en dessous de la barre des 50 %, les catholiques resteront la première minorité de France. Ce simple discours permet de relativiser le discours médiatique ambiant, cet allant de soi de Radio France qui consiste à dire que l’on n’existe plus.

Toute la France est chrétienne

Maintenant que la France a repris un peu confiance en elle en constatant tout simplement qu’elle n’était pas morte, ni en voie d’extinction, Sévillia, en bon coach, peut établir la liste des atouts culturels. Déjà, commençons par le début, toute la société française est chrétienne. Ce n’est pas pour rien que les attaques sont si nombreuses contre la chrétienté, non seulement nous ne sommes pas morts, mais toute notre civilisation est imprégnée de chrétienté. Nos paysages, notre patrimoine, notre calendrier, notre vocabulaire, nos fêtes, notre littérature, nos arts… tout est chrétien, ou défini dans son rapport avec les mystères chrétiens ou l’Église. Pour ou contre mais en rapport avec. Le communisme lui-même est le bâtard de l’Église, la République une sorte d’hérésie hors champ, que serait Charlie sans un Pape les fesses à l’air ? Au-delà de ces aspects culturels, Sévillia enfonce le clou : le scoutisme est le premier mouvement de jeunesse, l’Église est le premier acteur de la charité en France, la moitié des enfants de France sont passés par une école catholique !

En rangs resserrés

Vous avez bien bombé le torse. Non seulement vous existez mais en plus vous avez des forces extraordinaires. Très bien, Sévillia le coach n’a plus qu’à vous montrer la montagne à gravir pour vous lancer à l’attaque de la refondation du pays. Le challenge ! Une fois les troupes mobilisées, on peut discourir sur l’ampleur du champ de bataille. Le coach flirte avec Churchill en nous promettant du sang et des larmes. Les chrétiens vont être confrontés au problème de leur pyramide des âges, des finances asséchées de l’Église, et devront combattre sur le front du modernisme, du multiculturalisme religieux, du consumérisme, du libéralisme…

Pour Sévillia, tous les éléments sont là pour agir, y compris l’urgence. La chrétienté en décroissance se resserre sur un noyau dur moins en prise aux querelles internes entre modernistes et traditionnalistes. Les manifestations de foi au grand jour surgissent avec spontanéité. A noter que l’apostolat de Jean-Paul II consistant à réconcilier le corps et l’esprit, suivi de celui de Benoît XVI consistant à réconcilier foi et raison, représentent les deux armes intellectuelles, morales et spirituelles pour combattre les attaques que nous subissons d’un côté par l’eugénisme moderniste et de l’autre par l’islamiste fanatisé. Le pontificat de François donnera peut-être de quoi combattre la société consumériste mondialiste… Vraiment de quoi exister et ne pas avoir peur… Au grand dam d’Emmanuel Todd, La Manif pour Tous risque bien de ne pas avoir été « one shot » mais plutôt l’amorce d’une lame de fond durable. On évacuera la critique du journal La Croix contre notre Coach, qui lui reprochait une vue idéologique de la foi… Refuser de collaborer à sa propre mort n’est pas idéologique…


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