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Victor Vieilfault a écrit un hymne à la relation trinitaire

Victor Vieilfault a écrit un hymne à la relation trinitaire

Par  
Propos recueillis par Maximilien Friche

MN : J’ai souvent dit que tout écrit, tout acte artistique, était un art de dissimuler une prière. En vous lisant, je tombe d’abord sur des prières qui dissimulent mal des poèmes, puis des poèmes qui ne dissimulent presque pas des prières. Il y a une vraie assimilation entre prière et poésie chez vous. Est-ce ainsi que l’on est véritablement incarné et honnête ?

Victor Vieilfault : La prière est un élan vers Dieu. Le poème est une tentative de connecter l'invisible à ce que l'homme vit et perçoit. Mêler l'un et l'autre permet de traiter de l'essentiel, de poser sur la table du mystère ce qui à mes yeux compte vraiment.

 

MN : Votre poésie opère comme une conversion du regard… vers la création, vers la beauté. Tout geste semble liturgique, rien ne semble dû au hasard. La capacité à contempler est-elle ce qui nous manque le plus ? Sommes-nous empêtrés dans une raison raisonnante et jargonnante ? La raison est-elle un obstacle à contourner pour être véritablement soi ?

VV : Le beau sauvera le monde disait Dostoïevski. Il avait raison bien évidemment. Chacune de nos journées, du lever au coucher, a besoin de sa dose de beauté. Dans nos foyers, les femmes sont très souvent garantes de cet ordre divin. Nous en avons aussi besoin au travail, à l'église, dans la rue, au bistrot, au marché, au port. La forme permet d'accéder au fond ! Sans la forme, l'homme est incapable d'accéder au fond, excepté l'homme ayant bâti en son intériorité des paysages d'une beauté indélébile, à force de prière, de lecture et d'expériences d'amour fraternel. La liturgie, c'est avant tout pour les pauvres en amour que nous sommes. Il en faut beaucoup pour recouvrir les pensées distrayantes qui ramènent sans arrêt l'homme à ce qui est superflu.

 

MN : Venons-en à la forme. Nous trouvons dans votre recueil des sonnets, des poèmes en prose, des poèmes plus modernes encore, un slam, même ! Quel rôle joue la forme pour vous ? Comment l’utilisez-vous ?

VV : Ce recueil de poésie s'est construit autour d'un projet clair : écrire un hymne à la relation trinitaire qui anime la vie d'un chrétien. Les adresses respectives du père et du fils s'ordonnant autour de la danse traditionnelle du sonnet, la conversation finale s'envolant naturellement en slam et en prose, comme pour exprimer sa grande liberté.

L'alexandrin n'est pas un corset qui limite l'expression de la pensée, il est un écrin qui creuse la parole jusque dans ses entrailles pour en faire jaillir la vie ! Tout comme la liturgie de la table ou de l'Eucharistie n'enferme pas ses hôtes dans une relation faussée à la nourriture ou au Ciel, mais le libère plutôt du regard des autres pour mieux l'incliner à la douce charité, qui s'inquiète de ses frères et de son propre salut.

La 3ème partie de ce recueil inscrite entre Ciel et Terre est comme un chant en langues débordant d'une méditation qui manque de mots puis de souffle pour exprimer sa louange. Petit à petit, l'écriture poétique se rapproche du monde comme pour envoyer le lecteur en mission. C'est à ce moment qu'on retrouve le slam et la présence de Marie, notre maman du Ciel qui fait de chaque humain un frère ou une sœur pour tous.

Pour commander un exemplaire du recueil dédicacé : https://sites.google.com/view/victorvieilfault

 

Extrait du recueil de poèmes, L’âme en voyage, de Victor Vieilfault :

« Belle mine de mer bien taillée par l’esprit

Ecume mes rivages pour nourrir tes pensées

Et griffonne sur sable tes grands plans inspirés

 

Prends la main des petits et cours donc au parvis

Aux extrêmes de toi qui respirent l’Orient

Dans les pétales en liesse de la Rose des vents. » (Extrait de Parvis)


Victor Vieilfault entre prière et poésie
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Victor Vieilfault trace un chemin entre le Ciel et la Terre
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Revue Dissonances : une marge pour écrire
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