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L'heure de la défense européenne

L'heure de la défense européenne

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En juin dernier, déjà, le vote britannique entérinant la sortie d'Albion de l'Europe avait laissé entrevoir une « fenêtre d’opportunité » pour la construction d'une défense européenne. C'est du moins l'expression qu'avait utilisé Jean-Yves Le Drian à la fin de l'été, avant d'ajouter :

« Je ne suis pas sûr que ça se retrouvera dans les mêmes conditions d’ici longtemps, et notre souci est que cet espace temps là soit utile, pragmatique et concret. »

Depuis, l'élection de Donald Trump et le probable rapprochement des États-Unis et de la Russie a ouvert plus large encore cette fenêtre. La prose de fonction du nouveau Président américain risque fort de se traduire par un certain désengagement de l'OTAN de nos alliés.

De ses deux faits résulte une situation encore plus favorable à une prise de leadership de la France, sur le terrain de la défense européenne. Les États d'Europe Orientale, anciennes victimes du joug soviétique, confiaient aveuglément depuis leur libération leur sécurité à l'oncle Sam : l'explosion du pacte de Varsovie les avaient projetés jusque sur l'orbite de l'alliance atlantique. La trahison de Trump, après l'extrême fébrilité d'Obama face à Poutine, consacre définitivement la fin d'une époque. L'heure est peut-être venue pour ces orphelins de l'OTAN de se tourner vers l'Ouest plutôt que le Far-West.

Face aux deux grandes menaces de notre temps, le tout-proche terrorisme islamique et le lointain expansionnisme chinois, la France n'est pas illégitime. Certes nous ne faisons pas étalage d'une force disproportionnée en Syrie comme M. Poutine, certes nous n'avons pas la même flotte que les États-Unis pour asseoir notre présence en mer de Chine mais la France a contenu seule Al-Qaida au Magreb Islamique, elle frappe si précisément l'État Islamique qu'elle en est devenue la principale cible. Vis-à-vis de l'Empire du milieu, la France endosse plus que jamais la possibilité d'une alternative diplomatique, après les premiers impairs de Donald Trump.

La seule limite à l'influence française dans le monde n'est donc pas militaire, pas plus qu'elle est diplomatique ; elle est économique. Mais si l'Europe le veut, elle utilisera sans limites l'immense industrie de l'Allemagne, qui a bâti sa force à l'Est sur les décombre du pacte de Varsovie. De cette alliance, désormais naturelle, peut naître un géant de puissance, et donc d'influence et d'intérêt. Telle est la défense européenne qui peut naître demain, et dont la France sera le fer de lance.


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