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Le chaos catalan

Le chaos catalan

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Madrid espérait une clarification de la situation en Catalogne, après la dissolution de l'assemblée catalane et les élections organisées en conséquence, il n'en est rien.

Il en résulte que ces élections n'ont rien apporté de plus que de la confusion, dont la Catalogne ne manquait pourtant pas : moins de 50 % des voix pour les indépendantistes mais la majorité absolue des sièges et ce, pendant que le parti autonomiste arrivé en tête ne saurait former une coalition satisfaisant les indépendantistes dans le cadre constitutionnel espagnol, ni s'allier aux unionistes purs et durs sans craindre de se décrédibiliser. Le gouvernement régional, quel qu'il soit, ne pourra donc guère espérer la stabilité.

Le retour aux urnes a probablement été trop rapide après la parodie de référendum pour permettre un retour à la sérénité. Pour que tout reste comme avant, il fallait que tout change…

Ce n'est pas une révolution qu'il faut faire. Révolution, c'est un mot mal choisi, parce que ça veut dire un tour complet. Par conséquent, ceux qui sont en haut descendent jusqu'en bas, mais ensuite ils remontent à leur place primitive… et tout recommence.

Marcel Pagnol, citant son père.

En effet, quoi de plus troublant que de voir les Hommes qui affirment avoir proclamé l'indépendance de la Catalogne se soumettre à des élections organisées par le régime espagnol ? Quoi de plus curieux que de voir un fugitif se présenter à une élection sans pouvoir faire campagne dans le pays où il est recherché ? Quoi de plus condamnable enfin qu'accepter la candidature de factieux ?

Madrid s'est rendu coupable d'une faute impardonnable pour le gouvernement d'un État : la faiblesse. Après avoir choisi de ne pas mépriser mais d'empêcher la tenue d'un référendum illégal, l'État espagnol se devait de répliquer avec la même vigueur à toutes les provocations ultérieures des sécessionnistes catalans ; ce ne fut pas le cas. Dissoudre le gouvernement factieux certes, mais il ne fallait pas lui permettre de se reconstituer. Inculper tous les responsables du référendum, pourquoi pas ? Mais il fallait avoir le courage de les incarcérer.

Tout n'est cependant pas perdu pour Madrid. La confusion ambiante, le pourrissement de la situation qui s'ensuivra, l'usure et le découragement des forces en présence, tout plaide pour le maintien du statu-quo et une normalisation progressive. L'Espagne en tirera à coup sûr meilleur parti que Mariano Pyrrhus.


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