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Notre Pape en pélerinage

Notre Pape en pélerinage

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Lorsqu'il a annoncé le voyage en "Terre Sainte", façon élégante d'éviter de nommer Israël, le Pape François a affirmé que ce voyage restera purement religieux en évitant la politique.

Hélas, ça n'a pas été le cas. Rapidement le Souverain Pontife s'est joint à la campagne de diabolisation et de délégitimation des juifs israéliens. En outre, François est resté silencieux devant l'affirmation que le peuple juif est un peuple déicide et devant la reprise de la théologie de la substitution, théologie dénoncée par le Concile Vatican II mais jamais abandonnée par les chrétiens du Moyen-Orient, Latins compris.

Le Pape minimise l'appartenance de Jésus au peuple Juif

Alors que le Premier Ministre Netanyahou soulignait que Jésus parlait Hébreu, comme les juifs israéliens, le Pape l'a coupé en affirmant qu'il s'agissait de l'Araméen. De fait l'Araméen, langue sémitique très proche de l'Hébreu était parlée par les Juifs éduqués du Royaume de Judée. Mais les Juifs simples, les gens du peuple, parlaient Hébreu, Jésus leur a forcement parlé dans cette langue.

Photo : Fadi Arouri, NY Times

Le Patriarche Latin, Mgr Fouad Twal a remis sur le devant de la scène les pires images antisémites de l'histoire de la chrétienté dans son discours d'accueil à Bethléem ("Arrogance" apparait clairement comme le mot de code de "l'Occident") : lors de la messe qu'il a célébré à Bethléem, le Pape se trouvait devant une peinture murale montrant l'enfant Jésus couvert d'un tissu aux motifs palestiniens "traditionnels", symbôle du combat palestinien. Devant cet anachronisme et ce mensonge, le Pape n'a pas jugé bon de rappeler aux Palestiniens que Jésus était juif…

Nous espérons vivement que Votre pèlerinage puisse aider chaque personne à vivre la grandeur de l’humilité de Bethléem et à reconnaître l’inutilité de l’arrogance et la beauté de l’enfance et de l’innocence.

Il n’y a pas de place pour les enfants dans la législation. Ils sont absents également des négociations pour une paix qui ne parvient pas à trouver son chemin pour arriver jusqu’à  nous. Une paix qui ne parvient pas à briser le mur de la peur et de la méfiance qui entoure cette ville. Nos jeunes ont connu, sur les traces du Divin Enfant, la migration, la faim, le froid et souvent aussi la démolition de leurs maisons.

Notons que le mur, qui a été érigé pour protéger les civils israéliens des attentats qui ont coûté la vie de plus de 1200 personnes depuis l'an 2000, n'encercle absolument pas Bethléem. Le Patriarche poursuit en assimilant Israel à des "Hérodes modernes", entretenant ainsi l'idée du peuple juif déicide.

Nous n’en avons pas encore fini avec les Hérodes modernes, qui redoutent plus la paix que la guerre, qui redoutent plus la prospérité des familles, et qui sont prêts à tuer et à continuer à tuer.

Loin de s'opposer au retour des théologies du peuple déicide et de la substitution, rejetée en 1965 dans l'encyclique Nostra Aetate par Paul VI, réfutée en 2011 dans le livre Jésus de Nazareth par Benoït XVI, le Pape François y a fait écho, pour le moins maladroitement :

Et nous nous demandons : qui sommes-nous devant l’Enfant Jésus ? Qui sommes-nous devant les enfants d’aujourd’hui ? Sommes-nous comme Marie et Joseph, qui accueillent Jésus et en prennent soin avec amour maternel et paternel ? Ou bien sommes-nous comme Hérode, qui veut l’éliminer ?

Le Pape droit vers le mur

Comme si tout cela ne suffisait pas, le Pape est allé "spontanément" embrasser le mur de sécurité, comme s'il s'agissait du mur des lamentations et ce, à un endroit où un immense graffiti comparait Bethléem au Ghetto de Varsovie - un slogan classique des négationnistes de la Shoah.

Ainsi le Pape ne fait pas de différence entre une barrière de sécurité entre deux États, qui empêche des attentats, qui n'encercle pas du tout la ville d'une part et l'isolation totale d'un quartier d'une ville par les nazis en attendant d'exterminer les centaines de milliers de juifs d'autre part. Aurait-il donc implicitement approuvé ce négationnisme de la Shoah ?

Le Pape François dirigerait-il l’Église Catholique dans une mauvaise direction ? Ce serait une Mauvaise Nouvelle !


Dialogue avec mon Pape
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Vous reprendrez bien un peu d’eau bénite dans un verre à whisky mon fils ?
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Les « en même temps » de François
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