Rosetta : l'Europe la tête dans les étoiles

Difficile d'y échapper, tant l'exploit est relayé, l'Agence Spatiale Européenne est parvenu à poser un robot sur une comète. La mission Rosetta ne cesse de faire parler d'elle, ni de faire rêver petits et grands : un des rares instant où chacun sent qu'il peut être fier d'une humanité qui, pour une fois, a mis son talent au service du savoir et de la science plutôt qu'au service de l'argent ou de la guerre.

Avec la divulgation de l'ensemble des résultats, la commaunauté scientifique espère de grandes avancées sur la connaissance des origines du système solaire, dont les comètes sont les fossiles. La question de l'apparition de la vie occupera naturellement une bonne place dans les études. La présence abondante d'eau, bien que sous forme de glace, et de carbone donne des raisons d'espérer trouver les briques primitives nécessaires à la vie telles que les acides aminés, constituants de protéines.

La fiabilité est souvent le tendon d'Achille des techniques d'exploration spatiale parce que celle-ci s'appuie bien souvent sur des technologies de pointe que nous ne maitrison pas toujours parfaitement. Rosetta n'a pas fait exception : en dépit de la qualités des images et des informations que Rosetta a pu collecter, quelques imprévus ont rendu l'aventure encore plus palpitante. L'atterrissage du robot Philae sur la comète Tchouri a connu quelques écarts avec les prévisions, notamment à cause de rebonds du robot qui n'ont pas permis de contrôler le processus et, par la suite, le système d'ancrage au sol a connu quelques ratés, posant problème pour le forage prévu de l'astre. La performance demeure cependant inédite et spectaculaire, c'est ce qu'il faut retenir.

Au-delà des informations que la mission Rosetta nous apporte, et des connaissances scientifiques qui en seront extraites, ce succès est l'occasion de se féliciter du savoir-faire européen dans un domaine prestigieux et de grande technicité. Alors que d'autres, notamment outre-atlantique, essuient plusieurs échecs (destruction du vaisseau Virgin Galactic, explosion de la fusée Antarès), l'Europe maitrise son sujet et se sent pousser des ailes. Hasard ou non du calendrier, le projet de lanceur Ariane 6 semble désormais en bonne voie, alors qu'il était jusqu'à présent quasi au point. En son temps, la mission Rosetta avait été lancée depuis Kourou par une fussée Ariane 5.