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Le coq n'est plus français

Le coq n'est plus français

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Il fut un temps où nous n’avions guère de mal à retrouver nos petits sur le pré. Nos gaillards mousquetaires étaient alors élevés au bon grain de nos campagnes et le coq français savait en remontrer à l’estranger qui le défiait. Hélas ce temps semble bien révolu. Nos vestiaires résonnent désormais d’accents bien différents de celui de notre bonne terre d’ovalie. Le coq n’est plus français, la furia devient internationale et notre équipe nationale une brigade de mercenaires.

La critique est sévère ? Sans doute. Mais j’avoue ne pas me faire à l’idée que la french touch soit désormais portée par d’autres épaules que celles de nos petits gars de France grandis à l’ombre de nos clochers sur les champs de nos stades de village. J’ai mal à la nation. Ce d’autant plus que cette décision d’ouvrir les rangs de notre équipe de France de rugby à des joueurs exogènes n’est que l’ultime traduction d’un mal bien français.

Un communautarisme séparatiste

Du jour où la république a décidé de remplacer dans les esprits la nation par la communauté nationale, c’en était fini. Une communauté se définit, selon le Petit Robert, comme un groupe social dont les membres vivent ensemble ou ont des biens ou des intérêts en commun. Il se tient dans ces mots, le drame de notre pays. Une communauté n’est finalement que la convergence intéressée d’individus que plus rien d’autre ne relie. Dès que l’appartenance à une autre communauté (par exemple religieuse) devient plus importante aux yeux de l’individu, il peut à l’extrême choisir d’œuvrer contre sa communauté nationale. Le point d’ancrage devient l’individu, ses besoins, ses pulsions, ses propres turpitudes. Au regard de l’actualité récente, nul ne peut douter de l’amplification de ce phénomène.

Un héritage assumé

A contrario la nation se définit, toujours selon la même source, comme un groupe d’hommes à qui l’on suppose une origine commune. Exquise prudence du rédacteur. Quelle en est la cause ? Cette définition, à rebours de la marche actuelle du monde, nous inscrit dans le temps. Mieux même, elle nous fait héritiers. Certains pensaient s’être débarrassés de ce concept par un beau mois de mai du siècle dernier. Que nenni ! L’histoire et la sémantique sont têtues. La nation nous transmet, nous éduque, nous oblige.

Alors bien sûr, il y aura toujours des commentateurs zélés qui vous diront combien l’apport sportif de ces quelques étrangers est une bénédiction… Certes. Mais s’ils veulent servir la France, qu’ils deviennent donc, eux aussi, ses fils et fassent leur cette belle et grande histoire qui a forgé notre nation.


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