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Mise en ligne L'Art d'écrire

La tristesse est plus profonde que la joie

Par  

Nous nous lasserons de nos cœurs évidés,
Plexus opprimés où nos angoisses siègent.
À station verticale ; les étoiles contemplées,
Que nous sommes à l’étroit dans ce piège.
En-deçà du malaise notre langue échoue,
A transformer le marasme qui nous échoit.
Il faut se livrer à la supplique, le sang bout,
Et ne pas feindre l’intensité de nos joies.
Dans l’optimisme trompeur le péquin exulte,
À la solde des marchands antiques en toc,
Le bougre atrabilaire gémit du fond de sa hutte,
Se démène durement d’aqueducs en breloques.
Ballotés de déboires amers en déconvenues,
Las des duchesses à bouche que veux-tu,
Epris de la plébéienne et bien vite déçu,
Nous nous diluons au sein d’un songe écru. 
La tristesse insondable a ses profondeurs,
Où les poètes fielleux jubilent de sombrer,
Celui qui s’y engouffre connaît le bonheur,
Des complaintes à jamais inachevées !

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