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Matthieu Baumier : Réjouissons-nous ! L’enracinement est de retour !

Matthieu Baumier : Réjouissons-nous ! L’enracinement est de retour !

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Propos recueillis par Maximilien Friche

Mauvaise Nouvelle : Vous avez donc écrit un essai plein d’Espérance, cher Matthieu ! A vous lire, nous sommes comme les soviétiques à la veille de la chute du mur de Berlin, ce que nous croyons éternel, cette société occidentale libérale-libertaire, est déjà mort et bientôt à terre alors même que ses soutiens que sont le monde de la presse, de la culture, de la finance semblent d’une puissance et d’une solidité incroyable. Quels sont les signes qui vous permettent de vous réjouir aujourd’hui ?

Matthieu Baumier : Au vu de la radicalisation et de l’accélération effrénée que nous subissons, cette manière qu’a le projet libéral-libertaire, qui est finalement le bon vieux projet de l’idéologie progressiste, cette façon d’être sans cesse « en marche » et de vouloir toujours pousser plus loin la même vision du monde et la même politique, y compris quand les peuples enracinés disent « stop », comment ne pas être optimiste ? Tout système idéologique contraint à une telle radicalisation est un système qui se sent menacé. La comparaison avec l’URSS est intéressante : comme dans Tintin au pays des Soviets, tout a l’air de bien fonctionner mais au fond l’ensemble part à vau-l’eau, à toutes les échelles. Qu’est-ce qui fonctionne encore réellement et concrètement dans nos sociétés ? Tout est sous tension et les six derniers mois, en France par exemple, montrent à quel point la « gouvernance », qui ne souhaite plus être un gouvernement, les mots ont un sens, justement est dans l’incapacité de gouverner.

Il y a bien une oligarchie au pouvoir, mêlant médias régimistes, partis politiques officiels, sociaux-libéraux comme Macron ou Moscovici et libéraux-sociaux comme tous les Juppé ou Christine Lagarde d’Europe, la finance ; il n’est que de regarder le financement de la campagne de l’actuel président, et la culture, on trouve peu d’ouvrages d’Alain de Benoist ou de Zemmour dans les médiathèques, et le discours en vogue est exclusivement progressiste sur les scènes de théâtre ou dans les festivals, d’ailleurs la gauche pense que la culture ne saurait être que de gauche… Cependant quelque chose a changé : l’existence réelle de cette oligarchie se voit maintenant comme le nez au milieu de la figure, tout comme le fait qu’elle ne travaille pas pour le Bien commun. Et son projet est massivement rejeté. La problématique est donc maintenant celle-ci : comment pourront-ils maintenir un pouvoir qui se prétend fondé sur la démocratie alors que la majorité des peuples ne veut plus de ce pouvoir. Insoluble. Même le subterfuge consistant à vouloir faire passer toute parole dissidente comme complotiste ne fonctionne pas. Sauf si l’on confond le réel avec BFM et Twitter.

Réjouissons-nous ! L’enracinement est de retour ! Il suffirait d’une personnalité politique conservatrice de droite et charismatique en France pour que la scène politique soit renversée comme un fétu de paille. Tout ce qui se produit contre la société libérale-libertaire, depuis LMPT en passant par le Brexit et le sentiment de dégoût que provoque une Union Européenne qui montre à tout un chacun sa réalité dogmatique, ou encore le fait que Macron ait été élu par environ 18 % des inscrits (score du 1er tour) puis une prétendue majorité qui vote en réalité contre un prétendu retour du matin brun des années 30… N’oublions pas que Macron est allé à Oradour-sur-Glane pendant la campagne, tandis que Pujadas diffusait des photos d’anciens membres du FN saluant leurs amis à l’occasion d’un anniversaire, bras levé… Tout cela, les peuples en sont maintenant pleinement conscients.

Pour nous, le déclencheur, c’est 2005. Qui n’a alors pas compris combien la démocratie libérale représentative n’est plus qu’un simulacre ? L’actualité montre, par l’incapacité de Macron et se ses amis à gouverner, combien ce système se meurt tout en essayant de radicaliser sa survie.


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