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Chaise avec vue sur catafalque drapé patagon

Chaise avec vue sur catafalque drapé patagon

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Retour des funérailles de Raspail.

La présence annoncée de mon ami Pierre Laroche à la messe des funérailles de Jean Raspail à l’église Saint Roch de Paris a emporté la décision de m’y rendre malgré un emploi du temps assez chargé et une fatigue post contaminé Covid 19 toujours un peu menaçante. La Roche, Saint Roch, voilà qui était un peu téléphoné comme on dit ! Comme si cela ne suffisait pas déjà d’avoir reconnu ce que j’ai coutume de nommer l’occurrence 17… Nous étions bien le 17 Juin. Qu’il suffise de relire ou lire mon article La vengeance de Coronis paru sur ce site pour comprendre ce qui me lie à Jean Raspail et deviner ce qu’il en est de cette occurrence 17. Je n’avais pas osé parler dans cet article de ma résolution prise après ma lecture de L’Ile bleue pendant le processus de guérison de mon épisode corona virus. Parenthèse sur ce roman, l’île serait l’aube bleue, l’espérance. Cette résolution parmi d’autres d’ailleurs, était de chercher à rencontrer Jean Raspail aussitôt que les conditions de circulation en France et ma disponibilité le permettraient. Il ne fallait perde du temps pour que cette rencontre se fasse… avant la mise en terre de l’écrivain.

Elle s’est faite juste avant. Ce n’était pas une rencontre privée puisque nous étions environ un millier. Pourtant c’était une rencontre personnelle et même intime, car ne doutons pas un instant que cette performance soit réalisable pour une âme pure assez élevée pour accorder un rendez-vous à chaque homme présent à sa messe d’enterrement dès lors qu’il mettra assez d’intensité dans sa participation à cet office, même inconnu de lui jusqu’à cet instant. Le matin j’ai quitté mon hôtel Parisien en taxi à cause d’un réveil tardif, une nuit presque sans sommeil en pensée et prière pour le défunt avec ce rendez-vous funèbre. Mon chauffeur africain m’a raconté ses malheurs comme je le questionnais sur la situation de sa profession dans Paris pendant le confinement nous disons cela comme si c’était, pendant l’occupation. Mais lui et ses collègues ne sont pas assez occupés, cela me surprend que les gens ne prennent pas plus le taxi qu’avant pour éviter le métro quand les finances le permettent, mais mon calcul est faux.

Un pan du drapeau tombe de mon côté c’est le vert avec l’étoile blanche à cinq branches

Une maladie étrange un coma, une reprise du travail difficile sans contamination covid 19 mais perte de clients, endettement pour rembourser son beau taxi. L’église Saint Roch est encore fraîchement dans ma mémoire avec sa façade et ses marches pour avoir regardé une vidéo récemment pour la mort de Roger Holeindre. J’entends dire autour de moi que c’est un peu le même public. Je ne saurais le dire, c’est un milieu qui se connaît et auquel je ne suis pas intégré. Je me place sur le bas-côté à gauche sur une traverse il reste une chaise un peu décalée d’un pilier. L’église est presque déjà pleine, j’ai une demi-heure d’avance pourtant. De ma place je vois le cercueil drapé dans le cœur de l’église, drapé aux couleurs de la Patagonie, un pan du drapeau tombe de mon côté c’est le vert avec l’étoile blanche à cinq branches, il me reste à deviner le blanc et le vert qui couvrent le dessus et l’autre côté du catafalque. Au premier rang dans la nef je reconnais aisément le Comte de Paris, et à ses côtés une place plus loin Philippe de Villiers. Je ne vois pas le prétendant des Orléans physiquement pour la première fois, mais de Villiers oui. Je regarderai plusieurs fois dans cette direction pendant l’office et quelques minutes plus tard je reconnais Marion Maréchal. Elle me semble plus fluette que je ne pensais. Effet du confinement ? Mais la plupart des gens ont pris du poids au contraire. Elle n’est pas devenue vegan ? Plus tard mon ami Pierre me dira que la télé grossit les gens. Ma pensée vagabondera plusieurs fois sur le clan Le Pen, comme disent ceux qui les détestent, ils n’en manquent pas. Je me rappelle d’une vidéo d’entretien avec Natacha Polony, dans laquelle MMLP racontait les conditions de vie pour sa famille dans les établissements scolaire. La force de caractère qu’il a fallu développer pour survivre psychiquement à cette haine raciale des Le Pen, force l’admiration. Ils sont détestés dès leur plus jeune âge, comme une race maudite. On ne leur offre même pas le bénéfice d’une évolution générationnelle, du grand père à la nièce et à la petite fille. Alors qu’en France il n’y a plus de race, cette famille en est une à elle toute seule et tout le monde est autorisé à haïr de plus c’est une race qui n’évolue pas. Merveilleux de faire un tel consensus. Nul ne sait plus où est la vérité en politique ni où est le bien, la solution mais tout le monde tombe d’accord pour dire où se trouve le mal affreux, patibulaire. Elle est là MMLP et je ne parviens toujours pas à haïr, ni à craindre. Je crois qu’elle est vraiment émue et qu’elle prie. Plus tard j’apprendrai par la journaliste de Boulevard Voltaire, Gabrielle Cluzel les autres VIP présents : Jean-Pax Méfret, le représentant du duc d’Anjou, le prince Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, Charles Beigbeder, Ivan Rioufol, Renaud Camus, Jean-Yves Le Gallou, Jean Sévillia, Étienne de Montety (auteur d’un très bel éloge funèbre), Sylvain Tesson, Laurent Dandrieu, Charlotte d’Ornellas, Martial Bild, François Tulli (fidèle d’entre les fidèles), l’amiral Guillaud, ancien chef d’état-major des armées… 

Slobodan

Naturellement, dans cette église bientôt pleine à craquer qui se remplit encore comme pour un miracle de multiplication des pains, il n’y a pas que des célèbres des connus, il n’y a pas que des huppés il y a des comme tels rentrés du boulot, des manants dont je suis. Mais un fait me surprends et me soulage au lieu de m’inquiéter, c’est que l’écrasante majorité ne porte pas de masque. Comme si tous avaient la foi que Saint Roch et Jean Raspail nous protègent de la pandémie. Je cherche des yeux, car je le sais présent, un qui mériterait d’être connu bien plus :l’animateur de l’anti presse, Slobodan Despot. Pour Slobodan, il n’est pas cité dans la liste des VIP, nous pouvons compenser sa non citation en le citant lui-même, car ses mots sur Jean Raspail dans sa chronique d’anti presse sont assez vibrants : « Nous avons un grand homme à accompagner à raccompagner dans sa dernière demeure et à relire ». Oui à relire fichtre diantre ! Qui m’a dit dernièrement qu’il n’était plus temps de lire Raspail ? Le temps perdu à ne l’avoir pas lu, pas relu ou pas tout lu est le temps à rattraper de toute urgence au contraire. L’abbé Thierry Laurent a lancé des paroles percutantes du haut de sa chaire de vérité, du haut de sa haute émotion. Il était bouleversé lui, petit curé, comme il a dit d’avoir à faire l’homélie funèbre du grand écrivain. Avec une conviction qui manque aux hommes et femmes de lettres l’ecclésiastique a jeté : « La littérature est puissante ! » Ce qui me permets de revenir aux commentaires de Slobodan : « C'est bien connu on ne peut pas être réactionnaire et grand écrivain, on ne peut même pas être écrivain passionnant avec des intrigues des aventures et des grands sentiments et être un bon écrivain. Le bon écrivain dans la tradition littéraire française c'est quelqu'un qui est chiant et qui passe sont temps à regarder son nombril plutôt que de regarder ce qui se passe dans le monde et d'explorer le monde depuis le tropiques jusqu'à l'Antarctique comme l'a fait Jean Raspail. Jean Raspail est un écrivain des causes perdues, des peuples perdus et sacrifiés. C'est un écrivain des exils et toutes ces choses-là aujourd'hui prennent une résonance extraordinaire. C'est comme si toute son œuvre aujourd'hui trouvait son illustration. » Son illustration ? Je me demande si Jacques Terpan est là, l’illustrateur des adaptations de plusieurs romans de Raspail (Le Royaume de Borée, Sept cavaliers, Capitaine perdu). Je tente d’imaginer son œil de dessinateur sur cette scène-là, scène de théâtre sacré comme l’est toute messe, scène finale de la vie de l’écrivain romancier.

Sous la nef de l’église Saint Roche nous étions dans une arche de Noé

Sous la nef de l’église Saint Roche nous étions dans une arche de Noé, nous nous regardions à peine, trop occupés à regarder notre peine, notre sentiment de vide. Mais nous on savait qu’on était ceux qui, présents physiquement ou par le cœur, sont ceux du bon camp, du bon choix. Ce choix est le choix de « Dieu premier servi ! » selon la devise de Jeanne d’Arc et le choix de « Dieu le Veut ! ». « Petit curé » a bien parlé de la volonté de fer du grand écrivain, une volonté qui peut paraître intransigeante, mais parce que dépassant l’homme, elle se combine à la volonté divine.

Reprenons encore les mots de Slobodan : « Nous avons un grand homme à raccompagner dans sa dernière demeure et à relire, Jean Raspail est connu pour ce roman prémonitoire de 1973 qui pour la première fois envisageait un déferlement massif par la voie des mers de migrants sur l'Europe. Jean Raspail était aussi quelqu'un avec des convictions royalistes très affirmées. Le succès de ce roman (Le Camp des Saints) mais aussi ses convictions avaient mis Jean Raspail dans une position un petit peu marginalisée du point de vue du milieu littéraire de la gloire littéraire parce que, c'est comme si sa création d'une patagonie imaginaire …/…Un grand écrivain, grand voyageur et grand ami vient de nous quitter. Jean Raspail était plus profond et plus vaste que la réputation que les coteries littéraires lui avaient faite. Il a été l’un de mes modèles et parrains en littérature et je ne pouvais faire moins que de lui rendre hommage, en texte et en vidéo.

Les souvenirs personnels, en l’occurrence, se recoupent et entrent en résonance avec la chronique des temps puisque nous voyons les prophéties de Raspail — dans Le Camp des Saints, Septentrion ou L’Anneau du Pêcheur — se déployer aujourd’hui sous nos yeux. »

Foi-Espérance-Charité

Les paroles de l’homélie du curé résonnent en moi sur la trame des trois vertus Foi-Espérance-Charité. Il nous disait que nous accompagnons les anges alors, il aurait fallu que Jacques Terpan les représente aussi, ils sont là, c’est perceptible. Salut la Compagnie ! Comme on dit. L’abbé Thierry Laurent à des lettres qui évoque le personnage de Balzac « César Birotteau » de la Comédie Humaine. Balzac était royaliste, il fallait aussi le convoquer celui-là. Le personnage aime à réveiller ses vielles blessures reçues pour la défense des Bourbons sur les marches de Saint Roch lors de l’insurrection royaliste du 13 Vendémière an IV. (5 Octobre 1795) : 25 000 insurgés, 300 sont tués ici. Le général Bonaparte fait tirer du canon pendant trois quarts d’heures sur la façade de l’église qui en gardera longtemps les marques. Il commence ses œuvres, la célébrité débute aussi. Pour notre curé, Jean Raspail a incarné les trois vertus. La foi est aussi une foi royaliste non innée, mais comme pour son père, acquise naturellement. L’espérance, elle est là. Sinon, pourquoi écrire ? La charité il faut y insister, elle résulte d’un amour héroïque pour la France et pour le royaume, pour le Christ et elle se traduit paradoxalement par la requalification que son roman dit controversé. « Le camp des saints » a opéré sur la notion déchristianisée et faussée de charité. Il en faudrait des pages pour développer ce point. Ou des coups de pieds au cul pour les trop désobligeants selon un membre de la famille de Jean Raspail… Le combat intellectuel contre la mauvaise fée du monde comme dit Brel, la bêtise, est une grande charité. La charité, le saint patron de cette paroisse en a été l’incarnation, médecin guérisseur de la lèpre, des maladies de peau et des genoux, il est né avec une croix rouge sur la poitrine qui permettra de l’identifier après sa mort incognito en prison. Contaminé il se confinera lui-même pour ne pas contaminer les autres… Comment ne pas y penser en ce moment ?

Saint Vincent Ferrier et Saint Antoine de Padoue

Un saint peut en cacher un autre et à un moment en écoutant le sermon je me suis demandé si notre curé ne s’était pas transporté dans le roman L’anneau du pêcheur. J’aurais voulu me rappeler exactement le contenu du sermon de Saint Vincent Ferrier. « L’innocence et la perfection auxquelles nous obligent la loi de Dieu, exigent avec l’absence de tout vice et de toute pécher la plénitude de la vertu. C’est en effet ce que demande le commandement d’aimer Dieu de tout notre cœur de toute notre âme et de toutes nos forces…/ Mais cela ne peut produire un effet que dans l’âme qui sent quelle haute perfection le Seigneur demande à toute créature. Et qui pour ce motif sublime, s’efforce généreusement d’accomplir la volonté divine. » p.276 C’est peut-être moi qui me suis évadé tout seul. Mon regard quittant la chaire se pose à nouveau sur le catafalque et je repense à cette scène du même roman : l’arrivée du cercueil de Benoît dans l’abbaye mystérieuse Monte Savinon près de Florence. Un monastère forteresse entièrement tourné vers l’intérieur… Une communauté entièrement acquise à la papauté. « Mgr Cassin avait demandé que le cercueil soit déchargé et placé à l’intérieur de l’abbatiale. Dix moines l’y apportèrent sur leurs épaules. » p 399

Un autre saint est évoqué dans l’homélie inspirée car il fallait bien méditer sur le saint du jour de la mort de Jean Raspail : Saint Antoine de Padoue. Il ne m’est pas inconnu pour avoir passé un séjour estival en Vénitie à Padoue même. Ce séjour estival m’avait permis de sortir de cette erreur commune en France de voir en saint Antoine de Padoue un bureau des objets trouvés… Il est le saint des égarés qui ont perdu le chemin spirituel et l’un des saints patrons des marins. Jean Raspail est là dans son cercueil dans son uniforme de marin. Et ceux qui ont perdu leur chemin sont ceux qui dehors déboulonnent les statues, ceux qui le retrouvent ont répondu aujourd’hui à la convocation de la grâce.

Le miracle de la parole du grand écrivain

Un autre saint est obligatoirement présent, c’est son saint patron. Un jour Bernard Pivot avait demandé à Jean Raspail de quelle façon il souhaitait être accueilli par Dieu dans l’au-delà : « Je voudrais qu’il m’appelle par mon prénom, Jean. » Bernard Pivot était-il là par exemple ? Franck Riester le ministre de la culture, contaminé et confiné, était tout excusé mais aucun communiqué de sa part pour la mort de l’écrivain. Il est vrai que pour son maître la culture française n’existe pas. Et les autres, tout le monde des lettres ? Sylvain Tesson je l’ai vu… mais je ne cherche plus. Le covid 19 a sélectionné par la peur et l’oubli a fait le reste à moins que ce ne soit le contraire. En ce moment nous ne sommes pas avec ceux qui mettent un ou deux genoux à terre de repentance, mais dans l’église du saint qui a dévoilé son genou, signe du compagnonnage si je ne m’abuse. Salut la compagnie ! Et aux absents de corps d’âme et de l’esprit bon vent ! J’ai bien regardé quand le défenseur du Vendée Globe s’est levé de sa place pour rejoindre l’allée centrale et suivre le catafalque ramené du cœur de l’Eglise vers le fond. Je le voyais de profil, massif et élancé comme un chevalier en armure, et me suis dit. « Mais quelle gueule, mais quelle allure ! Il n’en rajoute même pas, il est. On dirait que sa tête elle-même est un heaume, toute seule bien sur ses épaules en tout cas. »

Je vais retrouver Pierre Laroche dans le fond de l’église avant de remonter l’allée centrale pour la bénédiction du catafalque avec ces petites secondes de communion intime avec le défunt. La poignée de main que nous échangeons avec Pierre est si chargée qu’un frisson électrique me parcourt tout le corps, de la tête aux pieds. Nous nous retrouverons comme prévu à la sortie dans un bar voisin. Nos impressions sur l’événement sont les mêmes. La France miraculeusement préservée pendant ce temps sacré d’une messe, a été comme une parole perdue enfin retrouvée dans son éternité. C’est le miracle de la parole du grand écrivain.

Je vais terminer par trois occurrences 17 :

1/ Un discours qui résume bien ce qui pouvait exaspérer et offusquer Jean Raspail dans le style de la basse démagogie électoraliste, le jeu stérile mais manipulateur avec les symboles, avec les valeurs authentiques, l’entretien par la provocation du racisme qui leur est si nécessaire. Laurent Fabius au congrès socialiste de Dijon, le 17 mai 2003 : « Quand la Marianne de nos mairies prendra le beau visage d'une jeune Française issue de l'immigration, ce jour-là la France aura franchi un pas en faisant vivre pleinement les valeurs de la République… »

2/ Un article du figaro du 17/06/2004 La patrie trahie par la République dans lequel Jean Raspail confie du bout des lèvres : « Il existe une seconde hypothèse que je ne saurais formuler autrement qu’en privé et qui nécessiterait auparavant que je consultasse mon avocat, c’est que les derniers isolats résistent jusqu’à s’engager dans une sorte de reconquista sans doute différente de l’espagnole mais s’inspirant des même motifs. Il y aurait un roman périlleux à écrire là-dessus. Ce n’est pas moi qui m’en chargerai j’ai déjà donné. Son auteur n’est probablement pas encore né, mais ce livre verra le jour à point nommé, j’en suis sûr… » Prophétie de Raspail tombée dans l’oreille du Dieu hindou Ganesh. Et si cet auteur était né comme Ganesh à l’aube bleue, quand la tête de l’éléphanteau a été tranchée, c'est-à-dire devant le catafalque drapé de patagon ?

 

3/ Le dernier chapitre du roman « Le roi de Patagonie. M. de Tourmens est mort le 17 septembre 1878. Il manque à ses mémoires le récit de son quatrième voyage. Le temps lui a fait défaut. » L’écrivain reprend son récit après la mort d’un Roi imaginaire. Qui veut se mettre au récit du roman attendu par Jean Raspail, Roi de l’imaginaire : La Reconquista ? Que serait d’ailleurs cette reconquête ? Ce serait selon moi une reconquête avant tout intérieure de nous-mêmes, la seule qui pourrait nous délivrer des menaces de l’invasion extérieure à long terme. Pour rappel, Jean Raspail vivait le christianisme comme la vraie religion en tout cas résolument la sienne mais il ne focalisait pas sur ni contre l’Islam, il voyait… Il a vu juste, je le vois bien de ma chaise avec vue sur catafalque drapé patagon. Il a vu le nombre, celui du règne absolu et tyrannique de la quantité. J’ai parlé dans La vengeance de Coronis de l’humilité tantrique de Jean Raspail. Mais cette humilié en cachait encore une autre puisque nous avons appris par l’homélie de l’abbé Thierry Laurent et lui comme un secret tardivement livré par le défunt à sa famille que dans cette période de la débâcle en France alors que Jean Raspail se décrit dans les aventures en Touraine comme un disciple maladroit et couard du chef de bande d’adolescents Bertrand, il était lui-même un héroïque brancardier sous les bombardements de Paris constituant comme un vrai chef à 15 ans des brigades de sauveteurs scouts. Les scouts très présents faisaient là ce matin du 17 Juin 2020 à St Roch un « contre nombre », ils ont apprécié, cela ne fait aucun doute.

Juste après son décès et avant de venir donc à cette messe j’ai eu à défendre Jean Raspail sur Facebook devant un ami jetant sur lui l’opprobre et j’ai tenté de lui faire remarquer l’indécence à attaquer ainsi un mort «  tout frais ». Il a fini par en convenir. Le jour où Jean Raspail est mis en terre n’est pas un mercredi des cendres comme celui des cendres de 1878 où Antoine de Tourmens roi de Patagonie de retour dans son village attend d’y mourir. Dans ce temps où la comédie est finie. Reste la vérité. Mais ce mercredi-là à St Roch aussi pour Jean Raspail, la comédie est finie. Toute cruauté, toute dérision doivent cesser à son égard. Le silence glacé des officiels et des absents, leur absence même sont aussi une forme de paix. « La paix qu’on doit, ami ou ennemi à ceux qui sont marqués du signe de la mort. » Le roi de Patagonie, page 21.


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