Lacrimosa

Complaisance sonore et pâmoison rythmique…
Extase, exaltation exacerbant les maux…
Comme un immense nombril, j’écoute mes mots
Que tu lis en souriant d’un ton presque comique.

Dès le dernier adverbe ignoble et sans musique
Dit, nos regards lointains redeviennent gémeaux.
Vite fanés, hélas, mes fleurs et leurs émaux…
Évanoui, déjà, l’amour métaphysique…

Le silence se fait. Dans mon fauteuil Louis XV,
Mon âme reprend chair, je rallume ma guinze.

Conduite par tes soins, ma main vient effleurer
La peau de ta poitrine, et mes ongles la blessent.
Je maudis en secret de nos corps la faiblesse ;
Quand les vers sont défunts, il est temps de pleurer.