Saint Pétersbourg

Amour,

J’ai mis le feu à Saint Pétersbourg !
Les baisers sont des meringues croustillantes
Oh les fines ruses de la langue russe !
Oh la lumière en arrière de toi !
La coupe aux lèvres me rend jaloux
Car elle les touche.
Et le vin que tu dégustes connaît lui au moins
Le goût de ta langue  que tu  tiens secrètement.

Robes bleues ou rouges échancrées
Sur un dos découvert que tu présentes
        Tes cheveux d’or pâle ramenés au sommet en courbes pâtissières
        Ou fols filaments flottant au vent
Tu es, châtelaine fière en haut des pierres  au sourire conciliant
Désarmant.
Et là sur un quai, gavroche russe abandonné au sexe incertain
le cigare à la bouche béate, de quelque blague hilare !
Ou encore cendrillon dans l’escalier qui se retourne furtive
comme étonnée des 12 coups de minuit.
Studieuse au beau plastron, col dentelé bordeaux et blanc
Tu fixes le firmament ou c’est lui qui plonge dans ce bleu que sont tes yeux ?
Car ils sont le bleu qui intensément se diffuse
Obéissent, serviles
A ta souveraine volonté d’
Irèna.
Mais tantôt je t’ai trouvée là
Assise sur un muret, les pieds battants
Au bord de la Neva
Implorant que l’on t’embrasse
Que dis- je on ?
Que je t’embrasse moi
Cyrano toi Roxane …
comment est ce possible ?
Mais que fait là cette petite déesse éplorée  perdue
Au bord du Kali Yuga ?