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Présidence et trahison

Présidence et trahison

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« Je n’ai jamais abandonné un régime avant qu'il ne se fût abandonné lui-même », ainsi parlait Talleyrand. Il semble bien, aujourd'hui, que la droite française s'apprête à abandonner un candidat, qui s'est lui-même abandonné depuis longtemps à un condamnable déni.

En opposant les Français en des blocs contraires, les primaires avaient déjà tué l'esprit de la Vème République. Parce qu'elles ont donné naissance à des candidats "indéboulonnables", elles s'apprêtent à lui porter le coup de grâce. Depuis l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn à New York, on pressentait tous les risques qu'une élection primaire pouvait faire porter sur un champion fraîchement désigné. Heureusement pour les Socialistes, lorsqu'il chutait de son piédestal, le candidat des sondages n'avait pas encore reçu la fausse onction du suffrage universel partisan et censitaire. Cette fois, le coup porté à François Fillon arrive à point nommé pour faire exploser en vol le candidat du parti prétendu gaulliste. Mais contre l'évidence de la défaite annoncée, le légitimisme naturel de la droite résiste, il reste difficile de trahir un traître. Qui aurait imaginé François Fillon mis en examen ?

On conçoit mal comment la droite pourrait désormais emporter la prochaine élection présidentielle. Sans renier son champion qui s'enfonce chaque jour un peu plus dans un monde coupé du réel, tout succès semble impossible. Mais alors se posera la délicate question du nom du remplaçant ? Juppé, le Macron bis ? Sarkozy, le battu ? NKM, la bobo ? Le seul espoir de salut des Républicains réside désormais dans le report de l'élection présidentielle, pourquoi pas après les législatives ? Dans une France qui n'a jamais été aussi conservatrice, un scrutin dépersonnifié porterait les Républicains au pouvoir et, à sa suite, un candidat sans envergure entrerait à l'Élysée.

Le temps de l'exécutif fort et des monarques républicains apparaît plus que jamais révolu, par manque d'Hommes d'État. Il ne reste plus qu'à convoquer la constituante du mirage de la VIème République. Enfin, les illusions envolées d'un homme providentiel, l'ombre gaullienne de la Présidence ne seraient plus trahie.


Vive la sixième… Monarchie
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Peltier, la parfaite caricature de l’homme politique !
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L'actrice et le Président
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