Ipséité
Littérature Mauvaise Nouvelle https://www.mauvaisenouvelle.fr 600 300 https://www.mauvaisenouvelle.fr/img/logo.pngIpséité
Je
Moi
Ce qui m’entoure
Quelque chose
Qui vient se glisser dans les phrases
Et que je ne connais pas
Que je ne connaîtrai jamais
Qui insiste et qui dure
Malgré le temps passé a attendre
Quelque chose en les mots de plus que nous
En cet avenir circonstancié
Qui danse et marche
Quelque part sur les hauteurs
Je pense
Tout s’effiloche en moi
Dès l’instant où se lancent les fanaux d’un texte obscur
Sur la mer gelée d’une conscience économe de ses yeux
Et de ses moyens propres
Au delà d’une nuit infirme de ses reflets
Signes sensibles
D'une représentation spontanée
Qui tente d’excéder le tout d’un dire
en sachant qu’elle ne peut être que partielle et partiale
dehors ;dedans
souvent, quelquefois
j’appartiens au monde
a ce penchant qui me fait naître
pour annoncer cette nouvelle donne
sur les arêtes d’une langue
qui inverse les voies d’accès au silence
excédant tout dire dans le dire du même et du différent
aux confins du visible et de l’invisible
dans les secrets d’un indicible inaudible
par ailleurs condensés en leur plus petit dénominateur commun
qui surgit au plus près d’une absence de mots
d’une absence dans les mots
délivrant un autre silence plus profond encore
comme une silhouette voilée dans la pénombre d’un non dit
immédiateté sans origine
qui englobe des formes connues et inconnues
avec ce fond qui cherche à se dire malgré l’indicible reconnu vacant
penser l’ailleurs d’un autre temps
en cet écrin sensible qui approche le tout
d’avant son origine
juste après la renaissance d’un secret
a l’extrême pointe d’une durée fertile
qui franchit les lisières de la nuit
et plonge dans le drapé des mots
cloués à la lumière des sons
j’applique ce qui se planque derrière les murs
contre cette nuit fertile des adrets
j’expose le temps qui explose à l’intérieur des feux
sur les parois brûlées par les fusains de l’aube
la nuit
brutale
est encore loin
de nos yeux
s’étire le présent
sur des lignes fractales
aux antipodes du futur
l’épaule
saigne
moi
je
balbutiant
sous la pluie
sur et vers le silence
Illustration : rythme humain, Lionel Borla.