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Califat Carlton

Califat Carlton

Par  

La barbarie de Daesh s’affirme chaque jour davantage plongeant le Moyen-Orient dans le chaos. Cette semaine aura été marquée par l’exécution, par le feu, d’un pilote de chasse jordanien, grillé en cage pour l’occasion. Hélas, ce cas par son horreur insoutenable occulte celui de dizaines, de centaines, de milliers de femmes et d’enfants torturés, violés et réduits à l’état de bétail. L’Histoire bégaye.

On peut, on doit, s’interroger sur les ferments d’une telle perversité. De nombreux commentateurs s’y essaient avec plus ou moins de brio et de bonne foi. Pour ma part, il me semble que l’on est arrivé chez ces individus aux confins de l’humanité. Les mots du maire de Londres résonnent douloureusement vrai : ce sont des hommes qui ont raté leurs vies, des hommes vides. À cause de cela ils méprisent la Vie, ils haïssent l’autre, ils refusent la Culture, ils rejettent définitivement l’Histoire… Ils renoncent à notre héritage commun. Ils se retranchent de notre espèce. Ils s’enfoncent dans les ténèbres de la mort et de la violence. Cette posture est édifiante et terrifiante. Elle exprime le refus de soi-même. Elle est le rejet de sa propre singularité, de son libre-arbitre, de sa propre conscience. Elle est une forme de mutilation, voire de suicide. Déjà morts à tout, que pourraient-ils espérer et donc respecter ?

Cette actualité est à mettre en parallèle avec une autre affaire. Les parties fines du Carlton, si elles font davantage sourire notre esprit gaulois, n’en sont pas moins dramatiques. En l’espèce, pour les prévenus, il ne s’agit pas d’une mauvaise estime de soi. Bien au contraire. Des ego surdimensionnés, le sentiment de tout pouvoir, de pouvoir abuser de tout pouvoir, comme tout acheter y compris la personne humaine, la préoccupation de sa seule jouissance au mépris de l’autre… Autre forme d’esclavage, autre forme de violence inadmissible, autre forme de renoncement à son humanité.

Ces deux échos du vaste monde, nous redisent combien il est difficile d’être un Homme. L’exercice de la liberté se fait au prix de la domination de nos pulsions et de l’acceptation de nos pauvretés. Il faut plus de force et de courage pour renoncer et cela, seul l’exemple nous l’enseigne. C’est une leçon que nos politiques, mais nous-mêmes aussi, devrions souvent méditer en ces temps où la famille et l’école sont mises au pilori d’une soi-disant modernité.
On juge l’arbre à ses fruits.


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