Des français invisibilisés ?

Une française de confession juive, Caroline Margeridon, acheteuse dans l'émission quotidienne « Affaire conclue », a vu le pendentif qu'elle portait, le mot hébreu signifiant « vie », flouté à l'écran par la chaîne. Ce qui est honteux et inacceptable en soi. Tout ça pour ne pas « choquer », mais ne pas choquer qui ? Des islamistes ? 

Les français de cette confession sont de plus en plus « invisibilisés » depuis quelques mois déjà. Quand ils ne « s'invisibilisent » pas eux-mêmes par prudence du fait de la résurgence de la haine judéophobe. Celle-ci se pare du beau nom d'humanisme et se dit antisioniste en réaction aux frappes aériennes israéliennes sur Gaza. Comme si un pays ne devait pas se défendre face à une attaque terroriste, le 7 octobre 2023, d'une ampleur jamais vue auparavant. Ce qui fait dire à la grande majorité des imbéciles que la haine que subissent les juifs en France est de leur faute, comme si ils étaient tous nécessairement des soutiens du gouvernement de Netanyahu.

On parle de nouveau de « lobby juif », « d'israélites », de « types israélites » comme au temps de Vichy. « Ils se soutiennent entre eux » disent-ils, comme si c'était un crime atroce d'être solidaires. « Ils se reconnaissent entre eux » ; « ils se soutiennent, allez », disent-ils aussi, comme si c'était également horrible d'avoir un sentiment d'appartenance collectif à une culture et une histoire et aussi une spiritualité, ce qui n'est plus vraiment le cas des français d'autres obédiences dont la plupart ont une très vague idée de l'histoire de France. Dans la plupart des cas, c'est un salmigondis sans nom, un consumérisme intellectuel où chacun prend ce qui l'arrange… 

Ces pseudo antisionistes qui jusque là n'en avaient strictement rien à faire de Gaza et des territoires palestiniens se justifient de leur détestation des juifs en expliquant gravement que ceux-ci ne sont pas légitimes du tout en Palestine. Voire, invoquent des juifs hyper-orthodoxes ultra minoritaires pour qui la reconstruction d'Israël en 1948 est un blasphème, puisque c'est le messie qui aurait dû effectuer cette tâche. Rappelons qu'il y aussi des juifs orthodoxes au gouvernement actuel de Netanyahu et qu'ils professent exactement l'opinion inverse. 

Je passe sur ces chrétiens ayant une compréhension disons « originale » de la charité évangélique, qui me rappelleront que les juifs ont tué le sauveur puisqu'ils ont fait crucifier Jésus, oubliant que l'Église elle-même, a largement changé de point de vue sur le « peuple déicide » qui ne l'est plus dans la doctrine de l’Église, mais nous précède dans les cieux. 

Bien entendu je ne m'attends pas à ce qu'aucun d'entre eux ne reconnaisse haïr les juifs…             

Les masques tombent après des décennies d'hypocrisie, c'est au moins une bonne chose. La plupart de ceux qui prennent la pose dite antisioniste le font pour se faire un public, par désir de reconnaissance sans se soucier des conséquences. Certains sont des littérateurs ratés qui « n'ont pas trouvé leur public » et qui espèrent y arriver par ce biais, des minables qui seraient prêts à toutes les compromissions. Je me souviens de celui qui admettait qu'il verrait une guerre civile due à l'islamisme comme une bénédiction et qu'il ne voyait pas pourquoi il sacrifierait un avenir qu'il s'imagine bien entendu glorieux, même sous le joug d'un fanatisme. 

Je ne sais pas d'ailleurs s'il était prêt pour cela à bien écrire ? Souscrire aux haines du temps est plus simple je suppose. Il me rappelle ces écrivains qui avaient cru trouver leur revanche durant l'occupation en faisant un grotesque voyage d'hiver dans l'Allemagne nazie, se rêvant instituteurs de « l'Europe nouvelle » de Brasillach à Drieu, alors que c'était juste une manigance habile de Goebbels.      

À cause de ces imbéciles, des enfants n'osent plus aller à l'école et n'osent plus parler de leur identité, et des français se cachent. Ou fuient. Mais ce qu'ils subissent est bien entendu de leur faute. C'est ce que de tout temps les tortionnaires et leurs complices ont toujours dit de leurs victimes. On leur intime de faire un choix et de se renier pour ne pas subir l'opprobre. 

On s'aperçoit qu’évoquer la Shoah en cours d'histoire durant la Seconde Guerre Mondiale et avant n'a strictement servi à rien. Les « plus jamais ça » étaient des pleurnicheries hypocrites.

Depuis quelques années, comme des bulles de gaz malodorants remontant éclater à la surface de l'eau croupie des marais des idioties que l'on croyait d'un autre âge, refont surface à grande vitesse de par en particulier la propagation accélérée de la sottise par les réseaux dits sociaux. Celle-ci permet à celui qui la propage de se donner une stature d'initié qui plaît à son ego…