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Koons à Beaubourg…

Koons à Beaubourg…

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… c'est toujours mieux qu'à Versailles !

Alors que le centre Pompidou expose Jeff Koons, le pseudo-artiste court les média qui encouragent le petit peuple à aller voir ses "œuvres". Bien sûr, ces petites gens que nous sommes tous aux pieds du colosse Koons ne peuvent pas l'aimer, et encore moins le comprendre. Mais, nous dit-on, "qu'on l'aime ou qu'on l'aime pas, on ne peut pas ne pas y aller….". Ces Pravdas new-age auto-inféodées au main stream de l'art contemporain conceptuel à tendance pop-art usent ainsi de leur influence et de leur "autorité" pour exercer un insupportable chantage : impossible de refuser la grossière imposture koonsiène sous peine d'être imméditament relégué au rang de "plouc".

Le seul intérêt des productions de Koons serait qu'elle fasse débat, puisque chacun doit aller voir l'exposition qu'on aime ou non les chiens-baudruches en inox… Malheureusement, depuis Duchamp dans les années 20, le débat est épuisé depuis longtemps. Enfin, celui-ci ne saurait en aucun cas se transformer en réquisitoire, bienséance culturelle oblige.

Bien plus que des œuvres, les produits de Koons sont des produits financiers. Solution idéale pour spéculer, tout en échappant à l'ISF, les baudruches de Koons sont l'archétype du financial art dont la côte est garantie par les pouvoirs publics, à force d'expositions. Le placement, finalement beaucoup plus sûr que les subprimes, est donc fort courtisé par la finance internationale et les grandes fortunes. Qui a parlé de Bernard Arnault ?

Interrogé cette semaine par Renaud Dély dans 28', Koons - aussi lisse et insignifiant que ses productions - se défend d'être un chef d'entreprise et révendique sa qualité d'artiste. Pourtant, à y regarder de près, c'est une grande machinerie qui œuvre en coulisse pour assister l'artiste : une usine pour produire les sculptures, une agence de marketing pour en faire une œuvre. Dans une époque où l'artiste fait l'œuvre, où c'est à l'artiste que l'on reconnaît l'œuvre d'art et non l'inverse, cette dernière étape est de loin la plus importante.

Comment donc qualifier M. Koons s'il n'est pas chef d'entreprise ? Pas artiste, naturellement. Designer ? Non plus, Starck a infiniment plus de talent. Préférons un vrai designer à un faux artiste, et contentons-nous de qualifier Koons de personnage d'un auteur à succès… N'en disons pas plus, nous serions méchants.


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