Le Club des poètes
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Le Club des poètes
- pour que vive la poésie ! -
Il serait inexact de croire que la jeunesse d'aujourd'hui ait tourné le dos à la poésie. Timothée Rosnay résiste à la monochromie de notre temps. Timothée, le fils, et Blaise, le père, animent en effet des soirées poétiques de toutes les couleurs, de toutes les hauteurs et de tous les auteurs. Au 30, rue Bourgogne, à Paris. En outre, Timothée vient de lancer une nouvelle revue…
Timothée a de qui tenir ! Jean-Pierre Rosnay – altière figure de la Résistance – n'est autre que le grand-père de Timothée. Après-guerre, Jean-Pierre s'installe à Paris dans le but de « rendre la poésie contagieuse et inévitable ». Pour ce faire, il transforme une ancienne taverne de la rue Bourgogne en parloir à poèmes. Chaque soir – depuis 1961 – on y « taquine la muse » !
Le 19 décembre 2009, Jean-Pierre venait à disparaître. L'homme que j'aurais tant voulu rencontrer n'est plus. Il laisse derrière lui une œuvre d'actions et de paroles, entre évasion de prison (Klaus Barbie fut son geôlier) et évasion par la fenêtre poésie. Jean-Pierre est doublement exemplaire. L'avenir dira si les générations futures poursuivront l'œuvre entreprise par feu Jean-Pierre Rosnay en Argonautes de la Résistance ou en simple faire-valoir du souvenir. Pour l'heure, le Club résiste à la tempête. À la morosité ambiante. À l'emprise ensorcelante de la technique. À la prose des jours.
La génération de Jean-Pierre (1926-2009) a le cuir tanné ; elle a dû prendre les armes contre le national-socialisme. Aujourd'hui, l'international-capitalisme – miroir inversé du national-socialisme – prend les armes contre la génération de Timothée. Puisque la poésie est tout à la fois résistance, art et vocation ; puisque « vocation » rime, par les racines mêmes des mots, avec « appel », « intériorité », « âme », souhaitons longue vie au Club des Poètes ! Que ce lieu reste un signe de la parole vivante. Le poète est poète lorsqu'il dit de beaux vers appris par cœur devant un auditoire amusé, certes, mais aussi lorsqu'il marche, boit, rit, respire, offre des fleurs, compte sur ces cinq doigts, joue à la corde, livrant par tout cela l'éternel combat de l'apparaître contre le paraître.
« Les poètes meurent au combat, même quand ils meurent dans un lit. Ils livrent bataille toute leur vie », résume si justement Christian Bobin, autre regretté poète. En cette phrase limpide, l'auteur du Très Bas nous livre un grand secret. Résister en poète, c'est choisir l'apparaître contre le paraître ; les dieux contre les titans. Mais qui, au juste, a le droit de dire ce que veut dire « vivre en poète » sans prendre les armes lui-même ? Au Club des poètes, les armes sont des vers et des verres. Le soir, ils tintent amicalement parmi les convives. Et c'est là l'essentiel. Quand les lampes de la taverne viennent de s'éteindre, il n'est pas rare que les jeunes poètes poussent encore la chansonnette sur le trottoir d'en face. Quel bonheur ! Oui, Jean-Pierre – permettez-moi de vous appeler ainsi ! –, vous qui êtes né au ciel depuis quinze ans déjà, comme il paraît que les morts vivent une autre vie dans la lumière du jour, sachez que la relève est assurée ! La jeunesse du Club continue de dénoncer, de crier, hissant haut vos idéaux ! Écoutez plutôt ces vers frondeurs et tout remplis de votre passage sur terre : Au loin, derrière les décombres de la pure couleur, où fourmillent des espoirs calcinés, des visions d'avenir, des germes de bonheur, des sentiments neufs – brisés d'avance, ces idéaux que nos esprits fabriquent encore – s'évanouit le couchant !
Club des Poètes / 30, rue de Bourgogne / 75 007 Paris / www.poesie.net
La revue Urgence ! se veut une plate-forme ouverte à toutes formes poétiques. Vous pouvez adresser vos poèmes et dessins par voie postale (cf. adresse supra) ou via le courriel : urgence.revue@gmail.com. - "Poètes, à vos papiers !"