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343 fraudeuses

343 fraudeuses

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343 « fraudeuses »… il n’a échappé à personne que le chiffre de 343 renvoie aux 343 salopes. Comme si s’afficher transgressif était devenu la règle absolue, le summum de la modern’attitude. « Fraudeuses », comme si le fait de ne pas payer son ticket de bus imposait aux pouvoirs publics de rendre les transports gratuits. Ce manifeste me paraît appeler trois observations :

  1. La perversion de la loi : nous avons des droits, comme celui de nous exprimer ou de procréer, et ce n’est pas la loi qui nous les donne : au contraire, son rôle est de les garantir. Nul n’est censé ignorer l’article 16 du code civil : « la loi garantit le respect de l’être humain… ». La loi ne crée pas le droit, elle peut en limiter l’exercice, le suspendre de façon momentanée pour que d’autres droits s’exercent, mais avant tout elle le garantit. Or, des salopes aux fraudeuses, c’est le même détournement qui s’opère : on veut faire de la loi non pas la garantie d’un droit, mais sa créatrice. Ici, la loi devrait créer un droit d’engendrer, d’être mère, malgré le réel. Or nous devons refuser avec énergie de voir nos droits suspendus à la loi. Le droit d’être un couple de mères est une absurdité : avant d’être une injustice faite au père et à l’enfant, il est une chimère qui ne prend sa source que dans le désir absurde de se passer de l’autre, ce qui me conduit à ma deuxième remarque.
  2. Le grand absent, c’est l’homme qui, à un moment ou à un autre, est à l’origine des procréations. La fraude, ici, n’est pas comparable au fait de ne pas payer son ticket, car il s’agit de se donner un enfant sans que le tiers légitime n’entre dans sa vie. On ne veut pas du mâle machiste et dominateur, c’est entendu. Mais faut-il pour autant rejeter toute vertu masculine ? Notre société individualiste a tué le père mais aussi l’homme, en réduisant chaque individu à n’être qu’un adolescent consommateur. L’autre grand absent, c’est l’enfant : orphelin par force, l’enfant vient combler le désir narcissique d’une femme qui ne veut engendrer que d’une femme. D’où une troisième remarque :
  3. Le féminisme s’affiche plus machiste que jamais : loin de l’homosexualité masculine dont la Cage aux Folles nous offrait une représentation à peine caricaturale, l’homosexualité féminine se montre particulièrement méprisante pour l’homme masculin, au point de prétendre s’en passer pour « avoir » un enfant. La féministe revendique pour elle la virilité que l’homosexuel masculin paraît déserter.

C’est en fait la PMA qui nous explose à la figure : sous le prétexte généreux de permettre à des couples d’accéder à la parentalité, on nous a habitués à considérer l’enfant comme un objet que l’on se procure par tous les moyens possibles.

En cherchant leur vocabulaire dans la catégorie des biens et services, les « fraudeuses » nous éclairent sur le sens de leur démarche : la fabrique des enfants pourrait bien devenir une affaire de multinationales.


Salauds au secours de la liberté : Touche pas à ma pute !
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Le corps des autres
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Valls et Dieudonné sont sur un bateau…
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