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Familles, ils vous haïssent !

Familles, ils vous haïssent !

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Les propos de Nicolas Sarkozy sur la loi Taubira semblent n’avoir satisfait personne : ni le camp favorable à cette loi qui aurait voulu, selon les termes d’Alain Juppé, croire que la loi étant adoptée il faut « tourner la page », ni le camp défavorable à cette loi qui suspendait son soutien à un engagement ferme d’abroger cette injuste loi.

Nicolas Sarkozy a préféré répondre sur la méthode : si l’on doit faire quelque chose (à nous de le convaincre qu’on le doit), alors nous ne procèderons pas avec le mépris et la brutalité dont a usé le gouvernement. Sachant son camp divisé, je crois que Nicolas Sarkozy ne pouvait pas aller beaucoup plus loin.

C’est à la filiation que s’attaque maintenant le gouvernement. Comme avait dit en son temps Erwan Binet, la loi prend acte qu’il y a plein de façons de concevoir un enfant. J’ignore comment il s’y est pris lui-même pour concevoir les siens, ni comment son épouse appréciera l’aspect contingent de la chose. Mais il faudrait tout de même, avant d’aller plus loin, examiner sérieusement les enjeux anthropologiques et sociaux qu’il y a à bouleverser ainsi la filiation. L’essayiste prétendument catholique Thierry Jaillet, dans une tribune parue dans Le Monde avait appelé de ses vœux la socioparentalité, mettant ainsi ses sandales dans les pas du très franc-maçon Pierre Simon qui, dans "La vie avant toute chose", estimait que c’est la société qui fait vivre et naître chaque individu.

Que ceux qui souhaitent l’avènement d’une société totalitaire se rassurent : entre les francs-maçons et leurs idiots utiles, persuadés que le train de l’histoire passe par les gares de leurs fantasmes, entre les industriels trop contents qu’on leur fournisse des consommateurs soucieux de ne pas avoir de jugement personnel et les LGBT de tous poils qui élargissent leur trou dans les instances de pouvoir, beaucoup travaillent à leur donner satisfaction.

Mais pourquoi sont-ils si timides à nous parler de leur belle utopie, où l’individu reconfiguré pour le bonheur n’aura d’autre dieu que son nombril ?

Narcisse et Prométhée semblent s’allier pour faire de chacun son propre dieu tout puissant. Cette utopie est fort honnêtement présentée par l’un de ses théoriciens, Pierre Simon, auquel les Cahiers Libres sous la plume de Charles Vaugirard ont consacré un excellent article.

On y voit que l’illusion d’un individu absolu et tout puissant ne vise qu’à une seule chose : en finir avec la nature sociale de l’homme. En finir avec la filiation, en finir avec la paternité et avec la maternité. Et de fait, pas un jour ne passe sans qu’on nous signale un père ou une mère indigne. Pas un jour ne passe sans que la seule bienveillance en laquelle il nous soit permis de croire ne soit celle de l’État. C’est cela le totalitarisme : l’État qui détruit le politique.


Ils ont gagné !
Ils ont gagné !
Ils viennent jusque dans nos bras !
Ils viennent jusque dans nos bras !
Montaigne, réveille-toi, ils sont devenus fous !
Montaigne, réveille-toi, ils sont devenus fous !

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