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Se connaître pour se reconnaître

Se connaître pour se reconnaître

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Aujourd’hui encore plus que jamais, il est nécessaire et impératif de relever les défis impérieux auxquels notre société est confrontée.  Nous devons, ensemble, non seulement sensibiliser, mais aussi instruire et former une génération à l’amour authentique et au respect indéniable de l’autre.  Or, ce qui détruit les religions, c'est le fanatisme. Il est absolument capital de distinguer entre un fanatique et un croyant. En effet, un écart considérable sépare le croyant du fanatique. Le croyant se met au service de Dieu, le fanatique met Dieu à son service. Le croyant écoute la parole puissante du message de Dieu, le fanatique réduit et galvaude le message du divin à son propre niveau.

Existe-t-il un chemin pour enrayer les divergences qui peuvent exister entre les hommes afin de faire régner la paix et l’harmonie parmi nous ?

La réponse à notre réflexion se situe au tout début du livre de la Bible dans la Genèse au chapitre IV.

Une lecture attentive de ce chapitre nous raconte le premier meurtre fratricide de l’humanité. « Caïn dit à son frère Abel … quand ils furent dans le champ, Caïn se leva sur son frère Abel et le tua. » Que dit Caïn à Abel ? Ce texte ne nous renseigne pas sur le contenu de leur conversation.

On peut supposer et affirmer qu’ils ne se sont justement peut-être rien dit. Et c’est là toute la tragédie de ce récit qui est au cœur même des relations interhumaines et qui a conduit à une violence extrême. Ce silence assassin recèle en lui la première cause de conflit.

Cette non-communication, ce non-dialogue, ce silence se révèlent être l’origine de tout conflit. Ce lourd silence qui empêche les hommes de se parler et d’échanger. Le remède c’est le dialogue ouvert et positif. Le Rabbin de Mezeritch enseignait : « C’est la parole qui rend l’humanité humaine ». Le véritable dialogue suppose de la compréhension. Dialoguer signifie introduire les différences dans une relation de confiance et de respect mutuel. Victor Hugo nous fait remarquer que dans le mot « connaître » il y a « naître ». Aussi, notre devoir consiste à se rencontrer et discuter, à s'estimer et s'apprécier. Cette connaissance entraîne l'acceptation des divergences qui assignent à chacun sa propre voie. Il nous faut accepter son prochain tel qu'il est et non point tel qu'on aurait voulu qu'il soit à nos yeux. Le vrai dialogue nécessite cet effort de comprendre l’autre. Il implique le partage, de nos convictions les plus profondes, même si elles sont douloureuses pour l’autre. Il est de notre devoir, nous, hommes de religions de servir de pont entre les différentes croyances. Nous devons par nos paroles, par nos actes, rapprocher et non éloigner, répandre l’amour dans les cœurs et non la haine, favoriser la fraternité entre les hommes quelles que soient leurs convictions.

Connaître l’autre pour l’apprécier. Lui donner une place, une respiration spirituelle. Faire exister l’autre et non l’instrumentaliser. L’essence dans mon rapport à l’autre est cette capacité à lui donner une importance et reconnaitre sa singularité. Or, la relation à l'autre dans sa différence est le fondement de notre humanité, de notre civilisation. Chacun d’entre nous doit se comporter comme si, lui seul, devait répondre pour tous. Comme l’affirme le Talmud : « Chacun doit se considérer comme s’il était responsable de l’avenir du Monde ». C’est ce défi qui nous est lancé aujourd’hui, défi qu’il nous incombe à chacune et à chacun de relever.


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