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L’amour est mort

L’amour est mort

Par  

Le monde est un jardin, desséché et amer,
Plein de tessons coupants éparpillés par terre,
Hanté de spectres hautains, orgueilleux, solitaires,
Qui prennent pour leur gloire les nuées de poussière,
Soulevées par leurs pas, et qui retombent à terre.
Des enfants sont cachés derrière les pierres tombales,
L’amour est mort, tant mieux ! Il n’y a plus de mal,
Et puisqu’il n’y plus de bien, tout cela est égal,
Et s’il faut donner un peu, il faut savoir prendre.
C’est un commerce hideux, orgiaque et plein de cendres.
Dans ce désert glacé, je vois partout des sources,
Près desquelles se rend tout ce qu’il y a de vivant,
Ici, ni peur, ni peine et ni loup et ni ours,
Pas de barreaux posés sur le cœur des enfants.
Ces eaux claires et fécondes coulent entre les tombes,
Et leurs filets convergent vers une plus vaste mer,
A la frontière des cieux et bordant la pénombre,
Qui frissonne de vie, baignant dans la lumière.
Les spectres, quand ils la voient, portent la main aux yeux,
Et reculent effarés, aveugles et coléreux,
L’un d’eux, dans son recul, marche dans l’eau qui coule,
S’arrête, se raidit, quelque chose s’écroule,
En lui, on ne sait quoi, de ses orbites coulent,
D’abord de la boue, et puis une eau plus claire,
Et sur ses os rongés repousse(-t-) une chair,
Et c’est dans un corps jeune qu’il retourne à la mer.

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