Découvrez la collection Mauvaise Nouvelle, aux Éditions Nouvelle Marge.


Insoumission française

Insoumission française

Par  

« Les civilisations meurent par suicide et non par meurtre » affirmait au siècle dernier, l’historien britannique Arnold Toynbee. Des années après, l’académicien français René Grousset expliquait que les civilisations n’étaient pas victimes d’attaques extérieures, mais qu’elles se détruisaient plutôt de l’intérieur, de leurs propres mains. De même, le philosophe de l’Histoire Oswald Spengler explique que la décadence que connaît la civilisation occidentale a été accélérée dans notre histoire contemporaine par plusieurs facteurs : montée en force de la Chine, désindustrialisation galopante, vide identitaire ou encore chute démographique.

Dans l’avant-propos de son livre Insoumission française, la journaliste politique Sonia Mabrouk pointe immédiatement le risque qui nous guette : la détestation de soi, le dégoût de nous-mêmes selon le mot de Michel Houellebecq. Il va s’agir de nommer les choses, pour ne point ajouter du malheur au monde, et Sonia Mabrouk, née en Tunisie, a la qualité d’un discours clair et direct lorsqu’il s’agit de désigner les ennemis de notre nation : les décoloniaux, écologistes radicaux, islamo-compatibles réunis en intersectionnalité et propagateurs d’un racisme anti-blancs affirmé et décomplexé. Elle possède aussi un atout maître dans cet exercice : son amour passionné pour la France.

Les groupes minoritaires que décrit avec force détails Sonia Mabrouk « étendent aujourd’hui de manière tentaculaire leur influence dans les domaines sociaux, sociétaux, théologiques et politiques, jusqu’à former une masse d’intérêts convergents ayant pour objectif de réécrire l’Histoire, de diluer le sentiment national et, in fine, d’accélérer le phénomène de décivilisation. » Analyse on ne peut plus juste du danger absolu qui nous frappe et du risque de disparation pure et simple de la France. A cette intersectionnalité des luttes que d’autres intellectuels pointent aussi, il faut agréger les GAFAM, cette Big Tech complice idéologiquement qui veut lutter contre toutes les discriminations croisées. Pour preuve, le tournant historique que constitue la fermeture du compte Twitter de Donald Trump en janvier 2021. Pour preuve encore, la statufication par le magazine américain Time et par le New York Times d’Assa Traoré, devenue l’égérie des luttes françaises contre les supposées violences policières et le racisme d’Etat, deux mythes qui servent à déconstruire notre modèle civilisationnel pour ériger, dans une stratégie d’effacement du passé, la société multiculturaliste de l’avenir. « Isoler pour mieux régner », duplication de la devise machiavélienne « Diviser pour mieux régner » est le leitmotiv des GAFAM, la philosophie ultime des ces Big Tech qui ont saisi l’aubaine fantastique qu’a constituée le Covid pour appliquer la distanciation, l’isolement, le geste barrière, le confinement…

On pensait la France armée pour résister à cette folle prétention venue d’Outre-Atlantique de renverser la table. C’était oublier la prédiction de Paul Valéry qui affirmait après la seconde guerre mondiale que l’Europe rêvait d’être gouvernée par une commission américaine. Sonia Mabrouk nous explique que « la France s’apparente de moins en moins à un pôle de résistance qui, autrefois, tenait tête à cette idéologie déconstructrice. Dans les médias, dans le débat politique, au sein de certaines universités et, plus largement, au cœur de la vie de la cité -au sens large-, le processus d’inversion du modèle culturel intégrateur de la France gagne du terrain. » Il n’y a plus d’appropriation culturelle chez les nouveaux arrivants qui ne veulent plus de nos valeurs. Et nous leur donnons notre bénédiction et les absolvons de ce péché véniel, signant ainsi notre futur remplacement et notre disparition inéluctable.

Les nouveaux anti-racistes qui se parent du vocable de racisés statufient la race. De leur point de vue, la race conditionne notre façon de percevoir et de vivre le monde. Leur cousinage est évident avec les LGBT qui considèrent que l’orientation sexuelle constitue le prisme de notre vision des choses. Les néoféministes qui veulent la peau du mâle blanc passent sous silence les crimes commis le 31 décembre 2015 à Cologne (1200 plaintes contre des migrants de passage coupables de viols contre les femmes allemandes), elles taisent les inégalités faites aux femmes qui sont l’essence même de la civilisation arabo-musulmane. Elles vont jusqu’à affirmer, toute honte bue, que le voile est une liberté de la femme : « Les néoféministes sont du fait de leur déni et de l’instrumentalisation du hidjab, coupables de propager l’idéologie islamiste. » On aimerait tant voir les Alice Coffin, Caroline de Haas ou Camélia Jordana vivre en Iran au pays des mollahs ou en Arabie Saoudite, afin qu’elles puissent démontrer en ces endroits charmants toute la pertinence de leur dialectique. Que de régressions folles ! Progrès, que d’absurdités on commet en ton nom !

La sororité affichée par ces militantes néoféministes se traduit par leur volonté de construire une société indifférencialiste. Le plus amusant, si l’on peut dire, est qu’elles ne voient pas qu’elles seront avalées toutes crues, une fois le grand remplacement effectué, par les religieux de l’Islam qui ne transigeront pas avec l’altérité sexuelle et une vision anthropologique classique entre l’homme et la femme. Faut-il rappeler que pour cette religion politique l’homosexualité est un crime ? Dieu se rit, encore et toujours, des hommes (et des néoféministes) qui déplorent les effets des maux dont ils chérissent les causes.

Dans la convergence de toutes les luttes pour changer l’Occident, il ne faut pas omettre les contributeurs zélés que sont les écologistes rageux qui ont érigé le catastrophisme ou la collapsologie en mode de vie, en religion même. Pour ces khmers verts, il s’agit d’effrayer la population, comme dans l’affaire du Covid, pour la manipuler et lui imposer toutes les absurdités : budgets genrés dans les municipalités, destruction de filières entières comme l’automobile, vélo pour tous dans les bobolands que sont devenues les métropoles, arrêt du nucléaire civil ce fleuron français que l’étranger nous envie, arrêt du nucléaire militaire pour désarmer la France qu’ils détestent…

La catégorie des islamo-compatibles n’est pas la moindre des calamités pour notre pays. « Le christianisme est le terreau nourricier de l’âme française », comme le rappelle le philosophe Pierre Manent. Ce christianisme est traqué par les ennemis de la France. D’ailleurs, est frappé d’anathème par les médias celui qui s’aventure à faire référence aux racines chrétiennes de la France. Il se voit ostracisé pour attaque contre les musulmans, cette pseudo-minorité prétendument discriminée. Sonia Mabrouk s’interroge lucidement : « Comment a-t-on pu en arriver là ? Pourquoi le simple fait de rappeler une évidence historique et culturelle reviendrait, selon les islamistes et leurs suppôts, les islamo-compatibles, à porter atteinte aux citoyens de confession musulmane de ce pays ? » Poursuivant brillamment l’analyse, notre auteur affirme : « Si cette bataille se mène d’abord en interne, sur le sol occidental, c’est parce que les islamistes, depuis l’échec de la constitution d’un état territorial « Etat islamique » en Syrie et en Irak, ont la conviction que la confrontation ultime se jouera sur le sol occidental. Ils la conçoivent comme une bataille mystique pour Allah au même titre que les croisades. » ; elle poursuit en affirmant que si la civilisation judéo-chrétienne se meurt aujourd’hui, c’est avant tout faute de combattants au sens de défenseurs. Elle appelle au réveil des chrétiens, au christianisme cette philosophie de la liberté de l’homme, pour s’opposer à  l’orthopraxie qu’est l’islam, système politico-juridique qui impose une succession de nécessités à laquelle on ne peut échapper. Pour Sonia Mabrouk, il s’agit urgemment de renforcer le christianisme et de séculariser l’islam. Comprendre : affaiblir ce dernier, notamment sa propension à imposer son modèle civilisationnel à l’Occident.

Le philosophe de la violence mimétique, René Girard, dans son dernier ouvrage paru en 2007 Achever Clausewitz, insistait prophétiquement : « Il nous faut entrer dans une pensée du temps où la bataille de Poitiers et les croisades sont beaucoup plus proches de nous que la Révolution française et l’industrialisation du Second Empire. »

L’heure de l’insoumission a peut-être sonné. Qui y est prêt ?


Entretien avec Jean Sévillia
Entretien avec Jean Sévillia
La guerre civile qui vient
La guerre civile qui vient
Si on chouannait…
Si on chouannait…

Commentaires


Pseudo :
Mail :
Commentaire :