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Euro-scepticisme à Strasbourg

Euro-scepticisme à Strasbourg

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Alors que Marine Le Pen se prend à rêver de faire du Front National le premier parti de France, et que l'UMP se déchire autour d'Henri Guaino sur la politique européenne, il n'est pas impossible d'imaginer que le Parlement élu en mai prochain sera majoritairement eurosceptique.

À gauche, Jean-Christophe Cambadélis n'aura probablement pas le temps de nettoyer les écuries d'Augias socialistes avant le scrutin européen.

À droite, les divergences entre pro et anti-européens ne sont pas nouvelles et l'opposition Raffarin-Guaino sur le rôle de l'Europe n'est finalement qu'un mauvais remake du duel Chirac-Seguin.

Le plus étonnant est ailleurs : le rêve de Marine Le Pen n'est pas dépourvu de réalisme. Cette semaine, un sondage de l'Ifop annonce en effet le FN en tête des intentions de vote avec 24 % des suffrages, devant l'UMP et le PS qui recueilleraient respectivement 22,5 % et 20 %. Notre pays n'est cependant pas le seul à voir les partis de gouvernement souffrir lors de ces élections. Allié de poids pour le FN au parlement de Strasbourg, le Parti de la Liberté de Geert Wilders pourrait emporter la première position aux Pays-Bas. Avec leurs autres alliés européens, dont le Vlaams Belang belge et la Ligue du Nord italienne, l'extrême droite pourrait ainsi constituer un groupe parlementaire, avec une perspective de 38 sièges.

Plus largement, l'euroscepticisme progresse, pas uniquement avec l'extrême-droite. Les dernières élections européennes avaient eu lieu en 2009. La crise financière n'avait que quelques mois et les États, derniers remparts contre l'effondrement du système bancaire, n'étaient pas encore férocement attaqués sur les marchés, l'austérité était encore loin. Depuis, la Grèce a sombré et les États européens sont contraints de se réformer à marche forcée, excepté le passager clandestin français. Y a-t-il encore aujourd'hui des raisons, pour les citoyens européens, d'espérer et de croire à la protection de l'Europe ?

Mais, Eurosceptiques de tout pays, ne vous réjouissez pas trop vite. Un parlement européen eurosceptique ne votera pas sa suppression, pas plus qu'un Sénat de gauche n'a voté sa propre fin, après pourtant des années de critiques. Seule consolation si vous méprisez les institutions de l'Union, les Européens élisent un parlement et après, ce sont les Chefs d'État qui décident.


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AAA : Ah, ah, ah !
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