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L’Église, bien plus moderne que les modernes

L’Église, bien plus moderne que les modernes

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On l’a dit arque boutée sur ses traditions, enfermée dans la poigne de fer d’une poignée de curetons réacs et déconnectés du monde moderne… Et pourtant, l’Eglise catholique fait preuve à bien des égards d’une modernité à faire pâlir tous les révolutionnistes. La preuve en deux exemples.

Sex is paradise

Que n’a-t-on dit de l’enseignement de l’Église sur la sexualité ? Que n’a-t-on moqué et travestit ses positions ? Les esprits libres et modernes, les féministes de tous poils, les allergiques à toute entrave n’ont de cesse de dénoncer le conservatisme formolé des hommes en robes.

Pourtant le pape Jean Paul II, pour ne citer que lui, a consacré de très nombreuses catéchèses à ce sujet pour redire la beauté et la grandeur de la sexualité parce que don de Dieu et image de l’amour infini et créateur du Christ pour son Église. C’est dire si les catholiques considèrent les relations sexuelles comme un trésor et une bénédiction. Du moins le devraient-ils, s’ils écoutaient leur pasteur mais cela est un autre sujet…

À cette vision, le monde a répondu par un détournement individualiste de la sexualité. Du don absolu et réciproque de deux personnes, le monde a fait du sexe un simple objet de consommation. Il s’agit de satisfaire une pulsion de plaisir solitaire. L’érotisation à outrance de notre société a conduit à une solitude aussi dramatique qu’endémique. Pire, certains profondément meurtris et parfois même dégoûtés, en viennent à renoncer et s’amputent volontairement de cette part de leur humanité. D’autres s’enfoncent dans une aliénation addictive. Quelques-uns perdent même totalement le contrôle.

En prônant une sexualité responsable, fidèle et relationnelle, l’Église catholique s’affiche en opposition à cette « modernité » pulsionnelle. En offrant un chemin de liberté et d’ouverture à l’autre plutôt qu’un enfermement sur soi, l’Église regarde résolument vers l’avenir.

Collaboration fraternelle

L’économie collaborative repose sur la mise en relation directe entre celui qui possède un bien et celui qui en a besoin. Cette démarche de consommation touche tous les secteurs d’activité et remet en cause l’hégémonie d’un modèle fondé sur la propriété individuelle. On parle alors d’économie de l’utilité ou de la fonctionnalité.

L’émergence de mode d’échange s’appuie souvent sur des communautés affinitaires ou au moins sur des principes et valeurs partagés, en premier desquels la confiance. Ces groupements d’individus se structurent autour de la collaboration, de la bienveillance réciproque, du partage… Mais l’économie collaborative, qu’elle soit un effet de mode ou une révolution, n’a rien inventé. Il n’est qu’à relire les Actes des apôtres qui pourtant commencent à dater un peu.

L’économie collaborative remet au goût du jour le fait que chaque transaction commerciale est avant tout une histoire d’hommes. Il ne s’agit ni plus, ni moins que de rappeler cette primauté de l’humain face aux chiffres de la relation économique. Or, c’est précisément le message de la doctrine sociale de l’église qui appelle à la gestion responsable de ses propres richesses. Tout chrétien est appelé à savoir à quoi il utilise ses biens en s’appuyant sur deux critères de discernement : le bien commun et son bien propre. Ma propriété est-elle captatrice d’un bien à l’exclusion des autres ou bien me permet-elle de participer au bien commun ? La ligne de crête est difficile à tenir mais elle permet de donner un sens à l’avoir en le subordonnant à l’être.

Alors, est-il vraiment si rétrograde d’aider autrui à faire l’apprentissage de sa propre liberté ?


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