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Mon chant tue mon flic

Mon chant tue mon flic

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Je hais les artistes engagés. L'art est un mystère qui produit des mystères. Vouloir déflorer un rituel avec du blabla idéologique est un sacrilège. C'est comme prétendre réduire la Sainte Trinité à Hystérie, Psilocybine et Marxisme. Non, l'Art ne peut être réduit à pet des pus-du-cul gauchistes ! Dessiner un slogan, c'est pas créer, c'est même pas chier. Même une merde est imprévisible, forme et odeur toujours surprenantes.

Quand on crée, on sait pas où on va. On court en marche arrière les yeux fermés dans un labyrinthe sous l'océan de bitume. On risque un peu sa peau. Au moins, on l'écorche. Et on sort de sa tête. On baisse le slip de la morale. On hache menu les idées reçues. Jésus, Hitler. Plouf ! Laissez mariner, touillez… C'est prêt, buvez d'un trait. Sans faire la chochotte anti-caca pro-coincoin. On boit d'un trait la potion du chaman. Et on se laisse tituber ivre. Sans craindre de se perdre puisqu'on va nulle part. On tombe sans se faire mal. Ou bien on ne sent pas la douleur ? Ou on jouit de sa tête en sang ? On laisse les plaies vomir les maux et les mots. On se donne un instant la liberté de faire n'importe quoi n'importe comment. Alors fuck les emmerdeurs avec leurs panneaux "gauche / droite" ! Fuck les flics de la pensée primitive, forcément pédophile et génocidaire. Si vous n'aimez ni les bébés, ni les massacres, faites pas artiste. Jouer artiste, c'est pas jouer Kouchner humanitaire. C'est jouer au pédé nazi dans son bunker secret. Je suis le seul guerrier et la seule victime de mon monopoly mental. Foutez-moi la guerre ! Enculez-moi la paix ! Merci. Et cassez-vous avec vos questions à la con sur la beauté, l'utilité, l'Histoire avec un grand H, comme Hippopotamus, la mangeoire des vaches folles. Le veau s'est évadé du cercle des idées et gambade dans le pré des fées. Il zigzague droit derrière lui en riant en pleurant en hurlant. On sait pas s'il souffre ou jouit ? Il ne le sait pas lui-même. Il court au dessus du précipice comme s'il allait rater le dernier RER ! Ah, ça fait plaisir de voir de voir Jean-Louis Boulôt danser comme un dieu la n'importe-quoi au son des wagons qui déraillent. Il vole au dessus des rails tordus, des autoroutes en feu, entre les tours sorcières. Il fonce vers la planète chef-d’œuvre, chef-lieu de ? C'est vrai ça, merde ! Art, capitale de quoi, déjà ? Ce couillon d'artiste désengagé braille comme un clodo bourré, couché sur les rails d'un train qui n'arrive jamais. Il a beau hurler, la mort ne vient jamais. Seule surgit la beauté. Merde, la Beauté, fait chier ! Ca énerve le politizizi, la beauté. La fleur fait de l'ombre à l'Idée ! Massacrez la beauté. Niquez-moi ces pédés d'artistos-chats ! Heil camarade ! On appelle en renfort les locomotives d'Hitler et Lénine, mais ce salaud d'artiste s'échappe à la libellule, se jouant des crocodiles. Les dents claquent. Le clown clique. La claque claque.

Désolé les gars, j'ai pas le temps de politizizi. Je préfère me branler la queue que la tête. Trop pressé de jouir d'un orgasme de sons de couleurs de vie. Trop curieux pressé d'aller là où je sais pas. Je sais pas comment, je sais pas pourquoi. Je sais pas où je vais. Je sais même pas si j'arriverai un jour… Et puis, piétiner la matière merdique, bouffer sa merde, sucer sa queue, presser son citron pourri, c'est pas aller, c'est tourner en rond. C'est tourner sur soi-même jusqu'à ce que la tombe soit assez profonde et je tombe.

Le politizizi croit aller quelque part et se cogne au mur matière anti-idéal. L'artiste (pas le faux, le vrai le maudit) ne croit pas dans son cercle de croix. Il sait bien qu'il n'y a pas d'issue et se ligote à sa croix de caca dans le cercle de sang…

…Lune noire et brouillard… Je m'assieds sur mon vide. Pause drogue. Ffff… Ca fait du bien… Laisse-moi, politicien, perdu, pire ennemi du perdant. Chien fou étouffé par le slip du riche. Laisse-moi me perdre dans mon cul noir, que je rêve enfin les yeux ouverts…

Mais ces enculés de profanateurs dissertateurs allument les néons gauche-droite. "Que le monde soit bien éclairé ! Pas de coin sombre pour les rêveurs branleurs, violeurs vautrés des lois." Les néons cliquent, et, aïe les yeux, les fées se cassent. Ces connards de la police scientifique voulaient photographier capturer les fées que j'allais apprivoiser. Résultat, elles se planquent vite fait dans le cervelet du serpent, derrière mes bonnes grosses pensées bobo-facho. A mort les cocos ! Ils veulent apprivoiser l'Art pour en faire leur toutou-nonosse, la preuve par le beau que le bien existe. Mais je ne vois que le mal ! Le mal, le mal, le mal ! La mort règne sur l'Empire du Mal, et ses enculés voudraient nous faire croire… "Comme il est beau mon locomotive. Monte dans le wagon Auschwitz." Tu sais franchement, que je crève dans un wagon, dans une fosse commune, ou bourré dans les chiottes… Je chie bourré des merdes. Et je tombe dedans étouffé.

Alors… Ségolène Royal, pure salope, s'il te plait, fous-moi la paix. Ferme ta gueule sur France Info. Toi tu mens dans le micro. Moi je crie dans le micro. Paroles du Démon contre cris d'Amour pour la fée entrevue qui fuit. L'art est un filet troué qui amuse les papillons. Irrécupérable, inexplicable, inexploitable. On chasse l'Ange, et on ne capture que du show bizz à deux balles, des mélodies débiles et des rimes atrophiées. Révolution rime avec con.

Maintenant c'est pas parce que l'art, aventure intérieure, ne peut être ni moral ni engagé, qu'il n'a pas de conséquences politiques. Il a la puissance tsunamique de la prophétie d'une folle agenouillée devant une crotte de chèvre à Lourdes. L'art a l'art de faire s'agenouiller les foules. Pas la foule des foules bêlantes, mais la foule des individus solitaires, d'un coup éblouis, un par un dans leur corps-tombeau, par le mystère de leur tripes exhibées. Faire communier ensemble les solitaires dans le spectacle de la nudité de l'âme sous les poils du cul, voilà qui a le don de faire paniquer les puissants ! Mille fans qui écoutent religieusement au casque dans le secret de leur piaule une chanson de Costes en se branlant et jouissant du cul caché dans la tête, sont plus dangereux qu'une manif d'un million de profs-bobos-sac à dos.

L'art nous prend un part un, et à chacun nous met une tête unique dans notre tête unique. Boum boum boum !

A chaque boum de la boite à rythme, une certitude tombe et une émotion miaule. Et une émotion vaut bien mieux que deux slogans tu l'auras. Entendez-vous, gras hamsters subventionnés et putes du shows bizz, pitt-bulls à muselières mégaphones de la C.G.T., miauler, dans les mansardes, les i-pods des enfants attachés ? L'art, beauté de la laideur, liberté des déportés, sculpte les corps et chatouille les esprits.

Les minous bandent et les minettes mouillent pour un chanteur qui s'égosille, et postillonne la pluie saturée de beauté. Les miaous pulvérisent les mots. Les miaous évadent les esprits. Les miaous ressuscitent les ouvriers en guerriers de lumière. Ils tirent la chasse sur le patronat et égorgent les syndicats. Un beau rêve est plus fort qu'un cauchemar révolutionnaire.

Hihihi ! Holala ! On rit, on pleure, et pendant un instant on goûte aux nuits ensoleillées qui chantent bien mieux que les lendemains, toujours reportés au lendemain, des révolutionnaires engluées dans le caca de la raison. Etre follement heureux, follement fou, un instant, et ne pas en mourir mais en rire, est la plus grande victoire sur le merdier mental. Le grand n'importe quoi de l'Art sonne l'Halali de nos flics.

2 mai 2008 pour Musique et Politique


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