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Le proconsul du cul

Le proconsul du cul

Par  

J’étais à mon bureau, il a passé la tête,
Souriant de travers, de toutes ses lunettes,
Pistant jusqu’à chez moi, dans sa constante chasse,
Le jeune homme qu’il flairait de dehors, sur la place.
J’ai en charge la culture, me dit-il, matois,
Et puisque nos bureaux sont sous le même toit,
Il conviendrait, penses-tu, que je sache sur toi,
Ce que j’aimerai que tu saches sur moi.
Nous déjeunâmes ensemble, d’un excellent bouchon,
Qui a fermé depuis et dont je tais le nom,
J’y appris en deux heures toute sa biographie,
Qu’il eut bien des malheurs, et de nombreux amis.
Et en parlant d’amis, il vint bien vite au fond,
M’expliquant sans détour qu’il aimait les garçons,
Scrutant d’un œil myope la moindre réaction,
C’était un examen, il n’y avait qu’une session.
Trop heureux à l’époque, je n’osais sacrifier,
Mon tout nouveau confort contre la vérité,
Et caressant la chèvre, je ménageai le chou,
Et d’une certaine façon, je ne dis rien du tout.
Adoubé, si l’on veut, d’un point de vue esthétique,
Je ne dépareillerai pas dans ce tableau comique,
Bienveillant et humain, où tout est sympathique,
Comme le sont, on le sait, tous les vrais catholiques.

Plougrescant se passe de commentaires
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Lubie
Lubie
Le cancer
Le cancer

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