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Syrie : Guerre et châtiment

Syrie : Guerre et châtiment

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Les guerres se mènent toujours au nom de la Liberté, celle-ci ne fera pas exception. Une nouvelle fois, la civilisation va combattre la barbarie. Le crime trouvera son châtiment dans la guerre. Que restera-t-il pour la paix ?

BHL récidive


Au premier rang de ses bonnes âmes prêtes à bombarder une moitié de la Syrie pour protéger l'autre - sans savoir qui est responsable de quoi1 - se trouve le très médiatique Bernard-Henri Lévy, toujours prompt à déclencher une guerre. Pour celui que l'on qualifie, par habitude, de philosophe, il peut paraître étonnant de souhaiter, et même d'encourager ainsi, le bellicisme. Il faut croire que les longs mois qu'a duré l'intervention occidentale en Lybie ne lui ont pas servi de leçon. En son temps, Alain Juppé n'avait pas trouvé les mots justes pour empêcher le Président Sarkozy d'entrer en guerre contre la Lybie. Cette fois-ci, malheureusement, on imagine mal le va-t-en-guerre Fabius ne serait-ce que tenter de convaincre François Hollande de persister sur la voie diplomatique. Aux rangs suivants, on trouve toute une foule de bonnes âmes, ou bien-pensants, qui croient défendre la veuve et l'orphelin, et accessoirement la démocratie, en voulant faire régner le monde occidental sur le monde tout entier. Des néo-colonialistes, sans le savoir, qui veulent diffuser la civilisation partout où elle ne serait pas encore. Ceux-là même qui ont apporté, avec un succès dont le lecteur sera seul juge, la Liberté en Irak.

Au vu de l'Histoire qui est en train de s'écrire devant nous, le seul tort de George W. Bush ne serait-il finalement pas d'avoir simplement eu tort avant les autres, et plus précisément avant Obama ? De la part des États-Unis, on peut bien sûr comprendre de telles méprises, eux qui se sont libérés du joug britannique avec l'appui d'un dramaturge nommé Beaumarchais, qui se fit pour l'occasion marchand de canon, d'un certain Général de Lafayette et d'un autre, qu'on appelait Louis XVI. Mais, contrairement au cas syrien, il ne s'agissait pas d'une guerre fratricide.

Bachar de Robespierre


En revanche, aux côtés de ces deux pays, il y a la France, cet État qui s'est construit contre lui-même. Aux heures les plus sombres et les plus sanguinaires de la Révolution, au temps de nos grands Terroristes, quand la République naissante guillotinait chaque jour, d'autres nations européennes ne se sont-elles pas alliées pour tenter de ramener l'ordre chez nous ? « Français, pour nous, ah ! quel outrage ! »2 Nous ne pouvions accepter une telle humiliation. Barbares que nous fûmes, nous nous sommes battus, nous avons gagnés et nous avions raison. De quel droit, aujourd'hui, nous érigerions-nous en procureur, et en juge, et en bourreau de quelque État souverain ? Comment pourrions-nous ne pas rougir si nous devions, à l'égard d'une puissance étrangère, nous comporter comme nous avons refusé que l'on agisse envers nous ? Si l'Occident - c'est-à-dire en tout et pour tout les États-Unis et la France - en venait à frapper la Syrie, les soldats de Damas pourraient, à bon droit, partir au combat le chant du départ aux lèvres. C'est donc à la France, et à elle seule, qu'il appartiendrait maintenant de refuser la guerre.

« C'est un vieux pays, la France, d'un vieux continent comme le mien, l'Europe, qui vous le dit aujourd'hui, qui a connu les guerres, l'occupation, la barbarie. Un pays qui n'oublie pas et qui sait tout ce qu'il doit aux combattants de la liberté venus d'Amérique et d'ailleurs. Et qui pourtant n'a cessé de se tenir debout face à l'Histoire et devant les hommes. Fidèle à ses valeurs, il veut agir résolument avec tous les membres de la communauté internationale. Il croit en notre capacité à construire ensemble un monde meilleur. »3
  1. Valéry Giscard d'Estaing, Le point.fr, 31 août 2013
  2. Rouget de Lisle, La Marseillaise, deuxième couplet
  3. Dominique de Villepin, discours devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, 14 février 2003

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